ALGERIE
Santé/personnels/loi/protection
- Adoption d'un dispositif pénal pour protéger les professionnels de la santé (Conseil des ministres)
ALGER, 27 juil 2020 (APS) - Un projet d’ordonnance modifiant et complétantle code pénal visant à assurer une meilleure protection des professionnels de la santé, a été adopté lors de la réunion du Conseil des ministres présidé par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui a insisté sur la "rigueur et la fermeté" avec lesquelles doivent être appréhendés les actes criminels touchant ces personnels.Ce projet de texte, présenté par le ministre de la Justice Gardes des Sceaux, lors de cette réunion tenue dimanche par visioconférence, vise notamment à mettre en place un dispositif pénal approprié destiné à protéger les professionnels de la santé face à la recrudescence des actes d’agression subis dans le cadre de leurs fonctions.Il vise également à "réprimer les actes d’atteintes à la dignité des patients et au respect dû aux personnes décédées par le biais de la publication d’images et de vidéos" et à "réprimer l’intrusion aux lieux non ouverts aux publics au sein des établissements hospitaliers et larépression aggravée des actes de destruction des biens et des équipements médicaux".Le texte détaillé prévoit une condamnation d'une à 3 années pour toute agression verbale, de 3 à 10 ans pour toute agression physique selon la gravité de l’acte et jusqu’à la perpétuité en cas de décès de la personne agressée.Pour ce qui est des pertes matérielles, en plus de la condamnation à une peine de 2 à 10 ans, une pénalisation financière sera appliquée de l’ordre de 3 millions de dinars, à laquelle s’ajoute la demande de réparation présentée par l’établissement agressé.Le Président de la République a insisté, à cette occasion, sur "la rigueur et la fermeté avec lesquelles doivent être appréhendés les actes criminels touchant les personnels du secteur de la santé", tout en ordonnant qu’une attention "particulière" soit accordée aux besoins d’indemnisations dans les cas de dégradations des biens publics.Pour rappel, le président Tebboune avait plaidé, lors de sa dernière entrevue avec des médias nationaux, pour un durcissement des sanctions à l'encontre de toute personne se rendant coupable d'agressions sur les personnels de la santé.(APS)Coronavirus/métiers/aide
- Covid-19: aide financière de 30.000 DA aux petits métiers (Conseil des ministres)
ALGER, 27 juil 2020 (APS) - Le président de la République, M. AbdelmadjidTebboune, a instruit le Premier ministre de prendre, avec un effet immédiat, des mesures en faveur des petits métiers en leur allouant une aide financière d’une valeur de 30.000 DA pendant une période de 3 mois afin d'atténuer les effets de l’impact de la pandémie du Coronavirus sur les PME/PMI et les professions libérales notamment.La décision a été prise dimanche lors de la réunion périodique du Conseil des ministres, consacrée notamment à l'impact de la pandémie du Coronavirus (Covid-19) sur l'économie nationale et la situation sanitaire dans le pays.A cet effet, le Président Tebboune a instruit le Premier ministre, M. Abdelaziz Djertad, de prendre, avec un effet immédiat, plusieurs mesures dont l'allocation d’une aide financière destinée aux petits métiers d’une valeur de 30.000 DA pendant une période de 3 mois, sur la base d’une "évaluation rigoureuse" de la situation de chaque corporation pendant lesquatre derniers mois. Un décret exécutif devra être pris à ce sujet avant la fin du mois.Dans ce sillage, le Premier ministre a été également instruit de procéder à une évaluation des préjudices subis et des manques à gagner enregistrés par les opérateurs économiques, en particulier en ce qui concerne les petites et moyennes entreprises et les petits métiers. Cette évaluation devra s’effectuer dans un cadre "transparent" et éviter les "faussesdéclarations".Le ministre des finances a été aussi instruit de prendre une note destinée au secteur bancaire pour s’assurer de la mise en £uvre des mesures préventives de facilitation de financements déjà prises au niveau de la Banque centrale.S'agissant de l’assurance des personnels de la Santé, le président de la République a souligné, à ce sujet, que cette assurance, qui vient compléter la loi de protection des professionnels de la santé, est "le moins que l’Etat pouvait faire pour montrer la reconnaissance de toute la nation à un corps qui se trouve depuis le début de la pandémie du Covid-19 sur le devant de la bataille sanitaire nationale".Le président de la République a tenu à préciser, à cette occasion, que la prise en charge financière de cette prime d’assurance spéciale "vient, bien à propos, couvrir les risques encourus par les personnels de la santé publique directement concernés par la prévention et la lutte contre la pandémie du Coronavirus".(APS)Algérie-épidémie-santé-virus-lois-hôpitaux
- Algérie: lourdes sanctions pénales pour réprimer les violences contre les soignants
ALGER, 27 juil 2020 (AFP) - L'Algérie a adopté des sanctions pénalespouvant aller jusqu'à 10 ans de prison pour les agressions verbales et physiques contre le personnel soignant, qui se sont multipliées avec l'afflux de patients depuis l'apparition du nouveau coronavirus.Le Conseil des Ministres a "adopté un projet d'ordonnance modifiant et complétant le code pénal pour assurer une meilleure protection des professionnels de la santé", précise-t-il dans un communiqué publié dimanche soir par l'agence APS.Désormais, toute agression verbale contre le personnel de santé est passible d'une peine allant de un à trois ans de prison ferme. Pour les agressions physique, l'auteur risque de trois à à dix ans d'emprisonnement.En cas de décès d'un soignant lors d'une agression, l'auteur encourt une peine allant jusqu'à la perpétuité.La destruction de biens publics et de matériels médicaux est elle punie de deux à dix ans de prison et d'une forte amende, selon le nouvelle législation.Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, avait annoncé la semaine passée qu'il allait légiférer pour faire face à la recrudescence des actes de violences à l'encontre du personnel soignant depuis l'apparition de l'épidémie de Covid-19.La nouvelle législation prévoit également de "réprimer les actes d'atteintes à la dignité des patients et au respect dû aux personnes décédées par le biais de la publication d'images et de vidéos".Plusieurs personnes ayant publié des vidéos dans l'enceinte des hôpitaux, dont plusieurs dénoncées par le personnel médical, ont été interpellées ces dernières semaines. Certaines ont été condamnées. AFPAlgérie-virus-santé-épidémie-lois-agression PREV
- Virus: Alger sévit face aux agressions contre les blouses blanches (PAPIER D'ANGLE)
ALGER, 27 juil 2020 (AFP) - "J'appréhende ma garde, l'angoisse d'uneagression par un proche d'un malade", confie Nassima, médecin en première ligne dans la lutte contre la maladie Covid-19 en Algérie. Face aux violences répétées contre le personnel hospitalier, les autorités ont décidé de punir sévèrement leurs auteurs."Il y a au moins une agression verbale à chaque garde", explique Nassima Adar, médecin anesthésiste réanimatrice de 37 ans au CHU de Sétif, l'une des villes d'Algérie les plus touchées par la pandémie.Comparant récemment les soignants à des "moudjahidine (combattants) en blouses blanches", le président algérien Abdelmadjid Tebboune a voulu les rassurer, leur affirmant qu'ils étaient "sous l'entière protection de l'Etat et du peuple".Et dimanche, le gouvernement a adopté un projet d'ordonnance qui impose de lourdes sanctions pénales afin d'"assurer une meilleure protection des professionnels de la santé".Mais ce nouveau texte ne règlera pas à lui seul le problème de la violence dans les établissements hospitaliers, estiment des experts.- "Jusqu'à dix ans de prison" -===============================Aux termes de la nouvelle législation, tout auteur d'agression risque jusqu'à dix ans de prison ferme. Et la perpétuité en cas de décès de la personne attaquée.Ces dernières semaines, les violences contre le corps médical, durement éprouvé par la lutte contre une pandémie non maîtrisée et le manque de moyens, ont presque doublé. Une quinzaine de personnes ont déjà été arrêtées, inculpées et condamnées.A tel point que le ministre des Affaires religieuses, Youcef Belmehdi, a lancé une campagne de solidarité avec les équipes médicales.En première ligne depuis des mois et à bout, le personnel de santé et le corps médical ont payé un tribut particulièrement lourd à l'épidémie.Comme le docteur Adar, quelque 2.300 professionnels de la santé ont été contaminés depuis l'enregistrement du premier cas de Covid-19 le 25 février, selon le ministre de la Santé Abderrahmane Benbouzid. Au moins 44 soignants sont décédés.Troisième pays d'Afrique le plus touché, l'Algérie a déclaré officiellement plus de 27.300 cas de contamination, dont 1.155 décès.Ainsi, quand il n'y a plus de place pour de nouveaux patients à l'hôpital, les médecins chargés de les orienter craignent au plus haut point les réactions des familles."Nous attendions une loi dans ce sens depuis longtemps", se félicite le Dr Adar qui espère que cette mesure ne sera pas qu'un simple effet d'annonce.La répression servira de dissuasion, espère-t-elle, en plaidant pour une meilleure sécurisation des services de garde.- "Changer les comportements" -===============================Début juillet, des membres de l'équipe de Mohamed Yousfi, chef du service d'infectiologie de l'hôpital de la ville de Boufarik, près d'Alger, un des principaux foyers de la pandémie, ont été violentés."L'agression a failli tourner au drame", témoigne le Dr Yousfi, rappelant que les insultes sont monnaies courantes et les demandes de protection du personnel de santé récurrentes, et ce avant même la pandémie de coronavirus.Il pointe des défaillances du système de santé: manque d'agents de sécurité et de policiers, absence d'hôtesses d'accueil, pénurie de matériel médical..."Un certain nombre d'agressions pourrait être évité en améliorant les conditions de travail, la sécurité du personnel soignant et en offrant de meilleures conditions d'accueil pour les malades et leurs accompagnateurs", plaide le Dr Yousfi qui prédit que si les problèmes sont réglés en amont, la loi ne sanctionnera plus que quelques récalcitrants.Mais la tolérance zéro en matière de violence ne saurait régler à elle seule un mal plus profond, estiment des experts pour qui il faut rénover "en profondeur" le système de santé."Ce n'est pas en décrétant des lois que l'on va changer les comportements.Il faut une profonde refondation pour juguler la violence", préconise la sociologue Yamina Rahou. En cause: le déficit de communication entre soignants et patients. Les médecins se sentent dévalorisés et les patients délaissés.Chercheur en sociologie de la violence, son collègue Abdelkrim Houari juge que "cette loi ne règlera pas le problème et ne fera qu'encombrer les tribunaux".M. Houari regrette en particulier la formation "purement technique" des nouvelles générations de médecins."Ils ne voient l'être humain que comme un corps à réparer. Le manque d'écoute pousse les gens vers la médecine parallèle et les charlatans", déplore-t-il. AFP