Source(s): La Nation
Date de publication: 12/07/2020 | Auteur(s): Administrator | Tags: Divers | Visites: 8

ALGER, 12 juil 2020 (APS) - L'ancien diplomate algérien, Abdelaziz Rahabi a

apporté sa contribution au débat sur l’avant-projet de Constitution qui a

porté sur plusieurs questions, dont notamment celles concernant les mandats

présidentiels et le rôle de l'armée.

La contribution, rendue publique dimanche, porte essentiellement sur

l'opportunité et le contexte du débat sur le projet, les propositions sur

les principes généraux, la question de la réélection du président de la

République ainsi que sur la représentation populaire dans les pouvoirs et

de l’Etat de droit, et l’adaptation des forces armées aux processus de

transformation des questions de maintien de l’ordre, de la paix et de la

sécurité internationales.

Dans sa contribution, M. Rahabi s’est interrogé : "Sommes-nous aujourd’hui

à un moment de rupture et/ou à un niveau de maturation historique de nature

à nous permettre de faire un saut qualitatif ? ", tout en estimant qu'"il y

a autant d’éléments positifs que d’éléments contraignants".

Il a souligné aussi que "la question qui se pose alors d’elle-même c’est

celle de savoir si ce projet de loi suprême s’inscrit dans l’esprit de ses

rédacteurs et de ses promoteurs dans la perspective de mettre l’Algérie en

rapport avec le temps réel, de faire entrer le pays dans la modernité

institutionnelle, de mettre les fondements d’un Etat de droit ou alors

d’une opération de stabilisation d’un système politique ébranlé par le Hirak".

Notant que le document soumis au débat "a le mérite de n’avoir pas cédé à

la tentation populiste et aventurière des différents animateurs du débat

sur l’identité", M. Rahabi a proposé la dénomination du pays dans la

Constitution "Algérie" ou "République Algérienne" car, a-t-il expliqué, la

dénomination actuelle (République Algérienne Démocratique et Populaire) est

"le produit d’une réalité historique donnée, des rapports de forces du

moment et de la conjoncture internationale marquée par la division

idéologique du monde".

"Notre pays s’accommoderait mieux d’une dénomination qui n’altérerait en

rien son ordre politique ou moral, marquerait la période du début d’un

nouvel ordre constitutionnel et valoriserait davantage son nom propre", a-t-il argué.

Concernant la réélection du président de la République, M. Rahabi propose

que le mandat présidentiel soit "unique et d’une durée de 6 ans".

Pour ce qui est de la représentation populaire dans les pouvoirs et de

l’Etat de droit, M. Rahabi a fait remarquer que "le Conseil supérieur de la

Magistrature ne peut être envisagé ni comme un prolongement de l’Exécutif

ni comme un syndicat de magistrats mais comme une Autorité au service de la

loi et du justiciable", proposant que les anciens présidents de la

République fassent partie de la composante de la Cour constitutionnelle.

Par ailleurs, il a plaidé, dans sa contribution, pour la suppression du Conseil de la nation.

Pour l’adaptation des forces armées aux processus de transformation des

questions de maintien de l’ordre, de la paix et de la sécurité

internationales, l’ancien diplomate a estimé que l'adaptation aux nouvelles

réalités internationales "requiert en conséquence un haut degré de maitrise

et de professionnalisation des forces armées".

"Les conflits ont changé de nature, de guerres classiques à guerres

irrégulières, de guerre froide à conflits d’intérêt économique, pour

aboutir aujourd’hui à une sorte d’administration internationale des zones

de crises. La géopolitique, dans toute sa complexité, s’impose aujourd’hui

de façon implacable aux Etats comme la représentation des rapports de

puissance", a-t-il fait savoir, soulignant qu’ "à ce stade de l’état du

monde, notre pays présente quelques particularités, des atouts et des contraintes".

"Cette réalité géopolitique du pays confère certes des atouts mais réclame

notamment, en raison du caractère transfrontalier des nouvelles menaces,

une adaptation à de nouvelles missions de participation des troupes

militaires dans des opérations humanitaires, d’observation et de paix qui

ne sont pas prévues explicitement dans notre ordre constitutionnel", a

ajouté M. Rahabi, soulignant que "ces opérations, du fait d’être soumises à

la satisfaction de préalable institutionnel interne contraignant et à un

mandat Organisation des Nations Unies, de l’Union Africaine ou de la Ligue

des Etats Arabes, consacrent le principe du contrôle populaire sur les

actions des forces armées hors des frontières nationales".(APS)