LE CAIRE, 3 août 2020 (APS) - Les négociations autour de la construction
d'un barrage éthiopien sur le Nil vont se poursuivre jeudi, a annoncé lundi
le ministère égyptien de l'Irrigation après une réunion avec Addis-Abeba et
Khartoum, sous l'égide de l'Union africaine.
"Les ministres ont convenu de la tenue les 4 et 5 août des comités
technique et juridique afin d'aborder les points controversés (...) et la
présentation des conclusions lors d'une réunion ministérielle le 6 août", a
indiqué le ministère égyptien dans un communiqué.
La réunion de lundi s'est déroulée par visio-conférence avec des
observateurs américains et de l'Union européenne.
Le Grand barrage de la Renaissance (Gerd), construit par l'Ethiopie
sur le Nil Bleu (qui rejoint au Soudan le Nil Blanc pour former le Nil),
est source de fortes tensions entre les trois pays depuis près d'une
décennie.
Craignant pour leur approvisionnement en eau, l'Egypte et le Soudan,
en aval, veulent un accord global sur le barrage, notamment sur la manière
dont il
est géré, mais l'Ethiopie estime que le Gerd est essentiel à son
développement et y est réticente.
Khartoum considère que les propositions avancées lundi peuvent servir
de base à un accord, a fait savoir dans un communiqué le ministre soudanais
de l'Irrigation et de l'Eau, Yasser Abbas, sans donner de précisions sur
lesdites propositions.
Il a dit en outre souhaiter que "ce cycle de négociations soit
décisif", pour aboutir à un accord "dans les deux semaines à venir".
La principale pierre d'achoppement entre les trois pays concerne le
remplissage du réservoir du barrage, alors que l'Ethiopie a annoncé le 21
juillet avoir atteint son objectif de remplissage pour la première année.
Dans son communiqué, l'Egypte, qui dépend à 97% du Nil pour ses
besoins en eau, a réaffirmé être "opposée à l'action unilatérale de
remplissage du barrage de la Renaissance (...) qui envoie des signaux
négatifs", trahissant "un manque de volonté" de la part de l'Ethiopie.
Ces derniers mois, les tensions s'étaient exacerbées entre les trois
pays, l'Egypte ayant même adressé en juin ses griefs concernant
l'installation hydroélectrique au Conseil de sécurité de l'ONU.
Le Nil, qui coule sur quelque 6.000 kilomètres, est une source
d'approvisionnement en eau et en électricité essentielle pour une dizaine
de pays d'Afrique de l'Est. (APS)