Date de publication: 19/07/2020 | Auteur(s): Administrator | Tags: Divers | Visites: 16

ALGER, 18 juil 2020 (APS)- La Commission de sauvegarde, présidée par le

Premier ministre, Abdelaziz Djerad, chargée d’évaluer les incidences

causées par la pandémie du nouveau Coronavirus (COVID-19) sur l’économie

nationale a été installée samedi.

Outre des représentants du Gouvernement, cette Commission est composée de

représentants d’organisations patronales, d'associations professionnelles,

de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), du Syndicat national

autonome des personnels de l’administration publique (SNAPAP), de think

tanks et du Conseil national économique et social (CNES).

L'association des représentants des partenaires sociaux et des opérateurs

économiques dans cette Commission consacre l'engagement du Gouvernement à

adopter une nouvelle approche reposant sur la concertation pour rétablir

progressivement la confiance, a affirmé le Premier ministre lors de la

cérémonie d'installation de cette Commission.

Cette commission élaborera un rapport qui sera examiné comme premier point

à l’ordre du jour de la prochaine réunion du Conseil des ministres du 26 juillet 2020.

La Commission se penchera sur l'élaboration d'un rapport détaillé et

exhaustif des répercussions de la pandémie Covid-19 sur l'économie

nationale, qui sera présenté d’abord au Conseil du Gouvernement le 22

juillet et ensuite lors de la prochaine réunion du conseil des ministres

prévue le 26 juillet en cours.

A cet effet, un groupe de travail chargé d’élaborer le rapport a été formé

et composé du président du Conseil national économique et social (CNES),

Reda Tir, en qualité de président ,et du ministre délégué auprès du premier

ministre chargé de la prospective, Mohamed Cherif Benmihoub en qualité de rapporteur.

Le groupe du travail qui s'est réuni pour la première fois cet après-midi,

compte des représentants des ministères des Finances, de l’Industrie, de

l’Agriculture et du Développement rural, de l’Habitat et de l’Urbanisme et

de la Ville, du Commerce, des Travaux publics, des Transports, du Tourisme,

de l’Artisanat et du travail familial et du Travail, de l’Emploi et de la sécurité sociale.

Six (6) représentants des syndicats des travailleurs et six (6)

représentants des syndicats du patronat sont également membres de ce groupe de travail.

Le Premier ministre a invité, dans ce cadre, le groupe de travail a

élaborer un rapport "pratique et proposant des solutions concrètes loin de

toute théorie et idéologie".

Le rapport doit être "intégré" et prenant en ligne de compte l'ensemble

des aspects liés à la problématique, tout en veillant à soumettre des

propositions "réalistes et pragmatiques".

Lors de son allocution d’ouverture des travaux de la réunion, le Premier

ministre a mis l’accent sur la nécessité de procéder à une évaluation des

incidences socio-économiques induites par la pandémie de la Covid-19, en

"toute objectivité et loin des surenchères", le but étant de préparer

l’après-crise sanitaire et de préserver aussi bien chez les entreprises que

chez les travailleurs, un engagement solide dans la nouvelle bataille pour

le redressement économique national.

Il a rappelé, à cet égard, la déclaration du Président de la République,

M. Abdelmadjid Tebboune dans laquelle il a souligné qu' "il n’y a plus

désormais aucune différence entre l’entreprise publique et l’entreprise

privée, mais il y'a bel et bien des entreprises productives et compétitives

qui £uvrent au développement du pays et à la création de la richesse et

d’emplois, et d'autres entreprises qui n’ont qu’un seul souci, amasser les

richesses au dépens de l’investissement et de l’intérêt général".

Devant la multitude des défis à relever, le Premier ministre a estimé que

"le dialogue avec les partenaires sociaux et les opérateurs économiques

demeure une condition sine qua non pour la réussite du processus de

redressement du pays face à cette crise, sachant qu'en réalité, cet

objectif légitime ne saurait être réalisé sans la conjugaison des efforts

communs des autorités publiques et des partenaires sociaux dans un climat

empreint de confiance, d'entraide et de complémentarité dans le travail".

"Le Gouvernement veille à s’acquitter pleinement de son rôle dans la lutte

contre cette pandémie et réaffirme son engagement à protéger les postes

d’emploi et les capacités de production nationale, à travers la protection

des travailleurs et entreprises publiques et privées, en cette conjoncture

difficile", a soutenu M. Djerad.

Il a fait savoir, tout de même, que les mesures préventives pour endiguer

la propagation de la COVID-19 avaient occasionné un grand préjudice à

l’économie nationale, tout en se disant profondément convaincu des

capacités du pays de surmonter cette crise.

Pour tenir informé de la pré-évaluation des dégâts, le ministre des

Finances, Aymen Benabderahmane a présenté le rapport de la commission

interministérielle, supervisée par le ministère des Finances, consacré à cet effet.

Les plus importants chiffres relatifs aux pertes subies du fait de la

Covid-19 reviennent aux secteurs du transport, du tourisme, de la

restauration, de l'hôtellerie et de l'énergie.

La compagnie aérienne Air Algérie a enregistré, à titre d'exemple, des

pertes de l'ordre de 16,31 milliards de DA durant les deux mois mars et

avril, tandis que les hôtels privés et les agences de tourisme et des

voyages ont relevé quelque 27,3 milliards de DA, contre 12,07 milliards de

DA pour les activités artisanales, 20 milliards de Da pour la Société

nationale de commercialisation et de distribution de produits pétroliers

(Naftal) ou encore 6,5 milliards de Da pour le groupe Sonelgaz.

Face à cette situation, plusieurs propositions formulées lors des séances

de travail ont été soulevées par les opérateurs économiques et inclues dans le rapport.

Il s'agit de mesures d’allégement fiscal et parafiscal, dont la suspension

des charges sur les entrepreneurs durant la période de contamination, de

facilitations bancaires en faveur des entreprises, dont l’octroi de crédits

avec des taux soutenus, l'exonération d'intérêts pendant 6 mois et la

facilitation d'obtenir des crédits d'exploitation au profit des

entreprises, au cas par cas, avec 0 intérêt.

Les propositions incluent également des mesures liées aux marchés publics

dont la libération des dettes des entreprises de réalisation, la suspension

des pénalités de retard, en sus des mesures ayant trait au versement des

salaires des travailleurs confinés, à l'instar de la prorogation de

l'éligibilité de l'assurance chômage au profit des professionnels libéraux

et salariés des sociétés à l'arrêt.

Ont été adoptées également des mesures de soutien et de relance

économique, y compris la création du Fonds d'aide aux micro et moyennes

entreprises en difficulté.

Le rapport a fait ressortir, par ailleurs, les multiples décisions

jusque-là prises visant à alléger les retombées de la pandémie sur

l’économie nationale, précisant qu'une enveloppe de 65,53 milliards de Da a

été allouée à la lutte contre la Covid-19.

Ce montant englobait 12,85 mds de Da affectés à l’acquisition des moyens

de protection, 24,39 mds de Da aux indemnités exceptionnelles au profit des

agents de l’Etat, outre les dotations affectées à l'allocation des familles

démunies et impactées, y compris l'opération de solidarité "Ramadhan 2020",

estimées à 24,7 mds de Da, ou encore le montant consacré à l’aide et au

rapatriement des citoyens de l'ordre de 3,32 mds de Da.

Les partenaires sociaux et les opérateurs économiques ont salué, lors de

cette rencontre, la mise en place d'une commission de sauvegarde, prônant

l'entraide entre les différentes parties au service de l’intérêt général.

De même qu'ils ont mis l'accent sur l'impératif de tirer profit de cette

occasion pour revisiter, voire relancer le système économique à partir de

nouveaux départs. (APS)