TRIPOLI, 12 juil 2020 (AFP) - Le blocage de la production et de
l'exportation de pétrole des champs et terminaux de Libye par les groupes
fidèles au maréchal Khalifa Haftar continuera, a indiqué le commandement de ces
forces dans un communiqué, exigeant une répartition plus équitable des revenus
pétroliers dans le pays en guerre.
Vendredi, la Compagnie nationale de pétrole (NOC) avait pourtant annoncé la
reprise de la production et des exportations de pétrole après environ six mois
de blocage lié au conflit dans le pays. Un premier navire devait commencer le
même jour à charger le brut du port pétrolier al-Sedra (est), selon la compagnie.
La Libye, qui dispose des réserves de pétrole les plus abondantes
d'Afrique, est déchirée par un conflit entre deux pouvoirs rivaux: le
Gouvernement d'union nationale (GNA) reconnu par l'ONU et basé à Tripoli et le
maréchal Khalifa Haftar, qui règne sur l'Est et une partie du Sud.
Aidés militairement par Ankara, les pro-GNA ont engrangé d'importantes
victoires ces derniers mois prenant le contrôle de l'ensemble du nord-ouest et
chassant les pro-Haftar qui menaient depuis avril 2019 une offensive pour
prendre la capitale Tripoli.
Le maréchal Haftar -soutenu lui par l'Egypte, les Emirats arabes unis et la
Russie- garde toutefois le contrôle de la majorité des installations pétrolières.
"La fermeture des ports et des champs pétroliers est maintenue tant que les
demandes du peuple libyen ne sont pas satisfaites", indique le communiqué des
pro-Haftar publié samedi sur Facebook.
Les pro-Haftar maintiennent depuis le 17 janvier un blocus sur les champs
et ports pétroliers les plus importants du pays, pour réclamer, selon eux, une
répartition équitable des revenus du pétrole gérés par le GNA.
"Un seul pétrolier" est autorisé à charger "une quantité de pétrole
stockée", comme convenu "avec la communauté internationale et les pays frères
et amis" qui l'ont demandé, a indiqué le porte-parole des pro-Haftar cité dans
le communiqué, Ahmad al-Mismari, sans plus de précisions.
Sans donner plus de détails, la NOC avait fait état récemment de
pourparlers entre, d'une part le GNA et la NOC, et d'autre part "les Etats de
la région" soutenant le maréchal, pour permettre la reprise de la production,
dont l'arrêt depuis janvier a provoqué des pertes de plus de 6,5 milliards de
dollars selon la NOC.
La Libye est minée par les violences et les luttes de pouvoir depuis la
chute du régime de Mouammar Kadhafi, tué lors d'une révolte populaire en 2011.