Date de publication: 19/07/2020 | Auteur(s): Administrator | Tags: Divers | Visites: 5

BAMAKO, 18 juil 2020 (APS) - La délégation de la CEDEAO dépêchée au Mali

pour assurer la médiation entre le gouvernement et l’opposition n’est pas

parvenue à amener les deux parties à conclure un accord de sortie de crise,

mais a pu identifier des pistes de solutions à la crise socio-politique que

traverse le pays depuis juin, ont rapporté samedi des médias locaux.

La délégation de haut niveau de la Communauté Economique des Etats de

l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) a proposé au Mouvement du 5

juin-rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP- qui mène la

contestation au Mali) de faire partie d’un gouvernement d’union nationale

qui engagera notamment des réformes politiques et des poursuites contre les

responsables des meurtres lors des manifestations du week-end du 11 juillet.

Il est également question de procéder à la recomposition de la Cour

constitutionnelle à raison de 3 membres désignés par le Conseil supérieur

de la magistrature, 3 choisis par le président parmi 5 à 7 personnes

proposées par les forces vives.

La délégation de la CEDEAO suggère également que la Cour constitutionnelle

nouvellement constituée de 6 membres statuera sur le règlement du

contentieux né du deuxième tour des élections législatives.

Aussi, l’Assemblée nationale nouvellement reconstituée sera présidée par

l’actuel président s’il est confirmé par la Cour constitutionnelle, ou

désignera son nouveau président le cas échéant, qui alors choisira les 3

membres restants de la Cour.

Aux exigences faites par le M5-RFP notamment la démission du président

malien Ibrahim Boubacar Keita, la CEDEAO a opposé un refus en indiquant qu’

elle n’avait pas mandant de demander la démission du président".

" La délégation CEDEAO a aussi affirmé qu’aucune organisation

internationale ne soutiendra le mouvement M5-RFP dans sa démarche visant la

démission du chef de l’Etat". Selon des médias maliens, " les argumentaires

de la CEDEAO reposent sur les besoins de stabilité, de la légalité, et sur

les risques à courir après le départ d’un président élu".

Même si l’opposition malienne affirme qu’elle donnera sa réponse

officielle à ses propositions après une réunion extraordinaire, des voix

représentant le mouvement contestataire, considèrent que les propositions

formulées " ne correspondent pas aux aspirations et attentes exprimées par le M5-RFP".

Toutefois, l’imam Mahmoud Dicko, leader religieux du Mouvement du 5 juin,

qui a été reçu séparément par la délégation de l’institution

sous-régionale, est plutôt optimiste pour la suite. "Ce sont des

discussions, je pense, fructueuses, salue-t-il. On s'est vraiment parlé.

J'ai l'espoir que quelque chose sortira de cela, qui va redonner encore au

Mali sa grandeur", s’est-il exprimé à des médias, estimant que "le dialogue

est encore possible".

A la demande de la mission CEDEAO, une délégation du M5-RFP a été reçue

les 16 et 17 juillet 2020, en plusieurs séances d’échanges, en vue de

trouver des pistes de solutions de sortie de crise au Mali.

Le M5-RFP qui exige aussi la libération du leader de l’opposition Soumaila

Cissé, campe sur sa position et appelle le peuple malien à demeurer

mobilisé sur l’ensemble du territoire national. (APS)