Date de publication: 25/07/2020 | Auteur(s): Administrator | Tags: Divers | Visites: 7

BAMAKO, 25 juil 2020 (APS) - Le président du Niger, président en exercice

de la Cédéao, Mahamadou Issoufou, a émis l'espoir que des solutions

pourraient être trouvées lors du sommet extraordinaire de l'organisation

ouest-africaine sur la crise malienne, le 27 juillet par visioconférence.

En annonçant ce rendez-vous crucial, Mahamadou Issoufou, avait promis "des

mesures fortes pour accompagner le Mali". Malgré les tensions persistantes,

il s’est dit "optimiste".

"Je fonde l’espoir qu’une solution sera trouvée", a-t-il indiqué.

Après deux premières missions de la Cédéao, dont la dernière était

conduite par l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan (du 15 au 19

juillet), cinq chefs d'Etat de l'Afrique de l'Ouest se sont réunis avec le

gouvernement et l'opposition maliens jeudi à Bamako.

"Nous avons décidé de faire rapport à tous les chefs d'Etat lors d'une

réunion extraordinaire le lundi 27 juillet", a déclaré Mahamadou Issoufou.

"La CEDEAO prendra des mesures fortes qui contribueront à la résolution de

la crise", a-t-il ajouté.

Le différend persiste entre le camp du président Ibrahim Boubacar Keïta

(IBK) et celui du leader du Mouvement du 5 juin, l’imam Mahmoud Dicko

invoquant "la mauvaise gouvernance et la corruption". Dans la rue, la

situation reste précaire. Une crise sociopolitique que tentent de résoudre

la médiation à travers les missions de bons offices.

Dernière tentative en date, celle menée par cinq chefs d’Etat d'Afrique de

l'Ouest, qui se sont rendus, jeudi 23 juillet, à Bamako. A la fin d’une

longue journée de pourparlers, les présidents Muhammadu Buhari du Nigeria,

Mahamadou Issoufou du Niger, Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire, Nana

Akufo-Addo du Ghana et Macky Sall du Sénégal n'ont pas pu trouver un accord

entre Ibrahim Boubacar Keita et les protestataires maliens.

L'imam Dicko, l'un des leaders du mouvement M5-RFP, a rappelé que "leur

revendication n'est résumée qu'à la démission du président Ibrahim Boubacar

Keïta". Ce qui est une "ligne rouge" pour le bloc ouest-africain.

"Il n'y aura pas de changement anticonstitutionnel de pouvoir dans la

région de la CEDEAO", a déclaré le président Issifou du Niger.

Le Mouvement du 5 juin, du nom de la date à laquelle les manifestations

ont commencé et l'opposition estime que le gouvernement n'a pas été en

mesure de régler les "problèmes économiques", de mettre fin à la

"corruption" et de parer aux "attaques terroristes" visant notamment la population.

Les deux premières missions de la Cédéao ont recommandé entre autres la

formation "de toute urgence" d’un gouvernement d’union nationale associant

des représentants de la coalition majoritaire, de l’opposition et des

membres de la société civile, ainsi que la nomination d’une nouvelle Cour

constitutionnelle chargée d’examiner en priorité le litige électoral autour

des résultats des législatives.

L’opposition, regroupée au sein de la coalition M5-RFP (Mouvement du

5-Juin-Rassemblement des forces patriotiques), et dont le leader est l’imam

Mahmoud Dicko, réclame le départ du président Ibrahim Boubacar Keita, élu

en 2013 et réélu en 2018, une exigence rejetée par la CEDEAO, argumentant

sa position par les "besoins de stabilité et les risques du départ d'un

président démocratiquement élu" et par le fait qu'elle ne soit "pas

mandatée pour demander la démission du président".(APS)