Date de publication: 19/07/2020 | Auteur(s): Administrator | Tags: Divers | Visites: 4

RABAT, 18 juil 2020 (APS) - Au total, 110 journalistes marocains ont appelé

les autorités à mettre un terme à la prolifération "de journaux de

diffamation", exigeant "des mesures disciplinaires et d’exclusion à

l’encontre des journalistes et des supports médiatiques qui ont eu des

pratiques diffamatoires".

Dans un manifeste, relayé jeudi par plusieurs titres de la presse

marocaine, ces journalistes pointent notamment "ceux qui mènent des

compagnes calomnieuses contre les journalistes critiques et les activistes

politiques et des droits de l’Homme, dès que ces derniers sont poursuivis

en justice par les autorités, allant même jusqu’à manipuler l’opinion publique".

" A chaque fois que les autorités ont poursuivi une voix critique,

certains sites et journaux se sont empressés d’écrire des articles

diffamatoires, sans aucune éthique professionnelle, voire enfreignant les

lois organisant la presse au Maroc", déplore le manifeste.

Les journalistes demandent au ministre de la Culture, de la Jeunesse et

des Sports, Othman El Ferdaous, dont dépend la presse, de prendre des

mesures disciplinaires à l’égard "des journaux de diffamation" dont les

dépassements ont atteint "des proportions gravissimes".

Et l'appellent à "conditionner l’octroi de la subvention étatique au

respect de l’éthique professionnelle et d’en exclure les sites et journaux

impliqués dans des affaires de diffamation, en concertation avec le Conseil

national de la presse".

Par ailleurs, ils suggèrent au Conseil national de la presse de prendre

"des mesures disciplinaires et d’exclusion à l’encontre des journalistes et

des supports médiatiques qui ont eu des pratiques diffamatoires ou

injurieuses à l’encontre de personnes".

Adressant également leur manifeste aux organisations syndicales de la

presse et au Groupement des Annonceurs du Maroc (GAM), les 110 journalistes

appellent ces derniers à se démarquer "des médias diffamatoires".

"Soutenir une presse indigente, qui ne respecte pas l’éthique

professionnelle, uniquement parce qu’elle draine un plus grand lectorat

contribue à enterrer la presse sérieuse et participe indirectement aux

opérations de diffamation, de calomnie et d’injure", s'indignent-ils.

Les journaux de diffamation au Maroc ont publié des articles d’une rare

violence à l’égard d’Omar Radi, journaliste militant soumis à une enquête

judiciaire pour "atteinte à la sécurité de l'Etat".

Avant son inculpation, le journaliste a été la cible de plusieurs attaques

au moyen du logiciel Pegasus développé par la firme israélienne NSO Group,

a révélé Amnesty Internationale dans une enquête rendue publique le 22 juin dernier.

Après les révélations d'Amnesty, le militant a subi une avalanche

d'accusations portées par des médias proches du palais visant à le

discréditer. Un de ces relais médiatiques a évoqué une collusion présumée

de Radi avec un officier de renseignement britannique. (APS)