NEW YORK, 10 juil 2020 (APS) - Les prix du pétrole ont retrouvé de
l'allant vendredi, portés par les espoirs d'un vaccin contre le Covid-19,
un léger repli du dollar et des dégâts sur la demande plus limités
qu'attendu selon l'Agence internationale de l'Energie (AIE).
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre
s'est apprécié de 89 cents, ou 2,1%, pour clôturer à 43,24 dollars.
A New York, le baril américain de WTI pour le mois d'août a gagné 93
cents, ou 2,4%, pour finir à 40,55 dollars.
"Des nouvelles positives autour de vaccins et traitements contre le
Covid-19 ainsi que la baisse du dollar" soutiennent les cours du brut, a
estimé Edward Moya, analyste de Oanda.
Deux des candidats vaccins sont au stade le plus avancé, la phase 3, où
l'efficacité est mesurée à grande échelle: le projet européen de
l'Université d'Oxford, en coopération avec la société AstraZeneca, et
celui, chinois, du laboratoire Sinovac, en partenariat avec l'institut de
recherche brésilien Butantan.
Par ailleurs, les acteurs et observateurs de marché ont accueilli vendredi
les derniers chiffres de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), dont
les prévisions de chute de la demande en 2020 se sont révélées moins
sévères qu'anticipé: elle est attendue à 92,1 millions de barils par jour
(mb/j) cette année, soit une chute de 7,9 mb/j par rapport à 2019. Mais
c'est un peu mieux que ce que l'AIE avait prévu jusqu'ici, car la baisse au
deuxième trimestre a été finalement moins sévère qu'attendu.
Après avoir atteint son plus bas en neuf ans, la production mondiale de
pétrole devrait de son côté repartir à la hausse dès juillet avec la
reprise de la demande, a aussi anticipé l'AIE.
Toutefois, "il est clair que les coupes record mises en place par l'Opep+
(les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et dix
alliés, dont la Russie), combinées à la baisse de la production aux
Etats-Unis ont réduit de façon importante le surplus existant et ralenti la
hausse des réserves" de brut dans le monde, souligne Robbie Fraser de
Schneider Electric.
L'AIE a aussi évoqué dans son rapport la production libyenne, perturbée
par les troubles politiques et sécuritaires, qui pourrait se reprendre et
atteindre 900.000 barils par jour d'ici la fin de l'année.
La Compagnie libyenne nationale de pétrole (NOC) a d'ailleurs annoncé
vendredi la reprise de la production et des exportations de pétrole en
Libye après environ six mois de blocage.
Mais elle prendra du temps pour atteindre ses niveaux d'avant le blocage
(environ 1,2 million de barils par jour) "en raison des dommages importants
aux réservoirs et aux infrastructures causés par le blocus illégal imposé
depuis le 17 janvier", a précisé la NOC.(APS)