Date de publication: 25/07/2020 | Auteur(s): Administrator | Tags: Divers | Visites: 8

Crise libyenne: l’Algérie face à la realpolitik russe
Tarek Hafid . Sputnik France24-07-2020Le ministre algérien Affaires étrangères était à Moscou pour présenter la solution politique de sortie de crise en Libye. Son homologue russe Sergueï Lavrov a confirmé lors de cette visite qu’il n’y avait pas de «feuille de route bilatérale» algéro-russe et que Moscou s’en tenait aux résolutions de la Conférence de Berlin.Ne pas sortir du cadre des résolutions de la conférence de Berlin. C’est le message essentiel transmis par le chef de la diplomatie russe, à propos de la crise libyenne, à Sabri Boukadoum, le ministre algérien des Affaires étrangères lors de sa visite effectuée à Moscou mercredi 22 juillet. Lors de la traditionnelle conférence de presse conjointe, Sergueï Lavrov a déclaré que l’Algérie et la Russie «n’avaient pas de feuille de route bilatérale».À Alger, la petite phrase de Lavrov a été perçue comme un refus de cautionner la solution de sortie de crise politique et inclusive qu’est chargé de promouvoir Sabri Boukadoum.La proposition algérienne de paix durable s’appuie sur la nécessité de mettre un terme à l’ingérence étrangère en Libye. Certes, la Conférence de Berlin impose également une telle mesure, mais la quasi-totalité des États signataires des résolutions de cette rencontre internationale ont un bras ou une main dans le pétrin libyen, d’après un diplomate algérien contacté par Sputnik.C’est précisément ce qui dérange le gouvernement algérien. Sous couvert de l’anonymat, le diplomate indique que «la communauté internationale sait que l’Algérie est le seul pays de la région à avoir une vision claire pour une sortie de crise». Selon lui, «la Tunisie et l’Italie partagent la même vision que l’Algérie au sujet de la Libye. La France devient de plus en plus sensible à une solution politique inclusive».«Le Président Abdelmadjid Tebboune a tout à fait raison de dire que la Libye va droit vers la somalisation si aucune solution urgente n’est trouvée. L’Algérie a cet atout majeur de se tenir à équidistance de toutes les parties impliquées dans ce conflit. Mais pour que la vision algérienne devienne un plan de paix, il faut l’exposer aux différentes parties libyennes et aussi à la communauté internationale. Je suppose que Sabri Boukadoum ne s’arrêtera pas à Moscou, il doit aller en Turquie, en Égypte, en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis», souligne le diplomate.
Un effet Wagner?
La diplomatie algérienne est engagée dans un processus très délicat car au-delà des accès directs et des bons rapports entretenus avec toutes les parties, il faut surtout pouvoir dénouer tout le jeu de pouvoir et d’intérêts de chacun des acteurs. L’exemple russe est un cas concret qui démontre la complexité de la tâche. Alger et Moscou cultivent d’excellentes relations, à l’ONU, leurs diplomates travaillent en partenariat sur de nombreux dossiers internationaux. Pourtant les choses semblent buter sur la question libyenne. Dans une déclaration à Sputnik, le politologue Jalel Harchaoui, chercheur au Clingendael Institute de La Haye, explique ce blocage par «l’implication indirecte russe à travers le groupe Wagner». Il estime que sur le terrain des opérations, c’est cette société militaire privée qui a «bloqué l’avancée vers l’est des troupes du gouvernement d’union nationale (GNA), soutenues par la Turquie après l’échec de Haftar de perdre Tripoli».«Wagner a mis un terme à l’euphorie d’Erdogan qui avait dit qu’il occuperait Syrte, Al Djufra et le croissant pétrolier. Il faut balayer l’idée que c’est l’engagement armé de l’Égypte qui fait peur à la Turquie. Wagner est la principale source du découragement des Turcs et du GNA», précise Jalel Harchaoui.Pour sa part, Moscou a toujours rejeté les allégations –notamment américaines– sur une présence militaire russe en Libye, qu’elle soit directe ou indirecte. Dans une récente déclaration à Sputnik, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a affirmé:«Nous avons remarqué que Washington ne cesse de diffuser des informations sur des actions russes à caractère militaire, lesquelles représenteraient une menace pour la sécurité de l’Afrique du Nord. Les États-Unis le font depuis longtemps de manière sporadique. On assiste actuellement à une nouvelle flambée, sans en voir d’exemples, de faits ou d’informations concrets. Les Américains ne prennent pas la peine de fournir des faits», a indiqué Maria Zakharova.
Les maîtres du jeu
Selon Jalel Harchaoui, à Syrte, Wagner a réalisé un travail complet «en matière de défense antiaérienne, de sécurisation des espaces par la pose de mines et le positionnement des snipers. Moscou garde un œil sur Wagner qui est sans doute financé par les Émirats arabes unis pour intervenir aux côtés de Haftar».Le politologue estime que les cheikhs d’Abu Dhabi sont les véritables maîtres du jeu en Libye. «Les Russes, tout comme les Américains et les Français, savent que les Émirats agissent comme bon leur semble et qu’ils n’écoutent que leurs intérêts.» Une des clés de la solution du conflit libyen se trouve donc à Abu Dhabi. Ce qui n’est pas pour faciliter l’action de la diplomatie algérienne.«L’Algérie ne peut pas influer sur le comportement des différents acteurs. Il faut revenir aux considérations de puissance. Dans la main de l’Algérie, où sont le bâton et la carotte? Entre 2013 et 2015, il était bon pour un responsable libyen d’être reçu à Alger. Aujourd’hui, le caractère direct des interférences fait que le contexte a totalement changé. Bien sûr, personne n’a envie de se brouiller avec l’Algérie», indique Jalel Harchaoui.La diplomatie algérienne tente de se relever de vingt ans de musellement imposé par le Président Abdelaziz Bouteflika. Elle se retrouve aujourd’hui aux premières lignes d’un conflit d’une extrême complexité dans lequel s’entremêlent la menace terroriste, les intérêts politiques et économiques internationaux et les tensions intercommunautaires.Jalel Harchaoui juge que la position la plus «confortable» pour l’Algérie «serait de protéger ses frontières, de suivre avec attention ce qui se passe en Libye et de soutenir le prochain envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU». Sauf que l’immobilisme ne semble pas inscrit dans le programme de Sabri Boukadoum.Confidentiel. Attar retire le dossier de la nouvelle loi sur les hydrocarbures à la direction générale de Sonatrach24-07-2020La direction générale de Sonatrach n’a plus le droit de travailleur sur la nouvelle loi sur les hydrocarbures votée officiellement le 15 novembre 2019 en Algérie. La décision a été prise hier jeudi par le nouveau ministre de l’Energie, Abdelmadjid Attar lors d’une réunion de travail organisée au siège du ministère de l’Energie.   Cette réunion a regroupé plusieurs hauts responsables du secteur de l’énergie dont l’actuel PDG de Sonelgaz, Chahar BOULAKHRAS, le PDG de Sonatrach, Toufik Hakkar, ainsi que les nouveaux conseillers désignés par Abdelmadjid Attar, à savoir Hammoudi Bouhaddouda, Salah Mekmouche et Arezki Hocini. Lors des travaux de cette réunion, il a été décidé de soustraire à Sonatrach le dossier de la nouvelle loi sur les hydrocarbures et de le confier à l’Alnaft, à savoir l’agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures algérienne. Celle-ci doit ainsi continuer de superviser la préparation des décrets d’application sans lesquelles la nouvelle loi sur les hydrocarbures ne peut pas entrée en vigueur.Rappelons enfin que la controversée nouvelle loi sur les hydrocarbures adoptée officiellement par le parlement algérien le 14 novembre 2019 demeure“inopérationnelle” jusqu’à aujourd’hui encore. Et pour cause, le ministère de l’Energie n’a pas terminé la rédaction de pas moins de 64 textes d’application nécessaires à la mise en oeuvre de cette nouvelle loi.C’est incroyable, mais vrai. Depuis novembre 2019 jusqu’à aujourd’hui, le ministère de l’énergie algérien n’a pas pu terminer la préparation de ces textes d’application qui doivent permettre le lancement sur le terrain des nouvelles mesures contenues dans la nouvelle loi sur les hydrocarbures. Il faut savoir qu’un texte d’application est un arrêté ministériel qui précise les modalités d’application d’une nouvelle loi adoptée par le conseil des ministres et votée au parlement. L’application de la loi consiste en la rédaction des mesures réglementaires d’application (décrets, arrêtés, circulaires) qui permettent sa mise en oeuvre.Concernant la nouvelle loi sur les hydrocarbures, un nouvel arsenal législatif et réglementaire sur lequel tablait l’Etat algérien pour relancer les investissements dans le secteur pétrolier et gazier, c’est au ministère de l’Energie qu’incombait la tâche de préparer la rédaction des 64 textes d’application qui devront faire l’objet de décrets ministériels pour rendre possible l’application réelle et effective de la nouvelle loi sur les hydrocarbures. Malheureusement, l’ex-directeur des hydrocarbures au ministère algérien de l’énergie Mustapha Hanifi et ses équipes n’ont pas les compétences nécessaires qui leur permettaient de travailler sur ce chantier capital pour l’avenir des hydrocarbures pour l’Algérie. Or, cette mission avait été confiée du temps de Mohamed Arkab, l’ex-ministre, à la direction générale de Sonatrach. Ce qui constituait une pure anomalie puisqu’une société économique n’a pas pour vocation de préparer des lois ou des textes législatifs ! C’est à l’ALNAFT en tant qu’autorité de régulation de rédiger ces décrets.Start-up: le renforcement du rôle des incubateurs permettra d’aller vers une économie alternative (ministre délégué)24-07-2020Le ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de l’Economie de la connaissance et des Start-up, Yacine El-Mahdi Oualid a affirmé jeudi, à Bordj Bou Arreridj que “le renforcement du rôle des incubateurs permettra à l’Algérie d’aller vers une économie alternative fondée sur le savoir”.Les incubateurs d’entreprises de jeunes “contribuent à la consolidation de l’économie nationale, à l’encouragement de l’esprit innovateur et à la valorisation des ressources humaines pour bâtir une Algérie nouvelle loin de la dépendance aux hydrocarbures”, a assuré le ministre délégué au cours de sa visite d’inspection dans cette wilaya.Lors de sa visite au siège de l’incubateur principal qui se trouve à la zone industrielle du chef-lieu de wilaya, M. Yacine Oualid a salué le nombre élevé des porteurs de projets dans la capitale des Bibans, relevant “qu’il y a peu, la majorité des projets et idées de projets était concentrée à Alger”.Il a, dans ce sens souligné que “les talents existent dans toutes les régions du pays”.Le ministre délégué a ajouté que le programme de travail de son département repose sur le soutien aux porteurs de projets et idées innovatrices en vue de les concrétiser considérant que “le capital humain est la véritable locomotive de la croissance économique”.Durant sa rencontre au siège de la wilaya avec les jeunes porteurs de projets qui lui ont fait part de leurs préoccupations, le ministre délégué a affirmé que “son département est disposé à lever les entraves et écueils pour leur permettre d’accéder au monde de l’entrepreneuriat en leur offrant des avantages fiscaux et en créant un fonds qui aidera les start-up à améliorer leur situation et instaurer un climat qui leur sera favorable”.Il a aussi évoqué l’existence de textes réglementaires encadrant les start-up et permettant de faciliter et de surmonter les lourdeurs administratives. Il a relevé à ce propos que “les start-up ont un caractère innovateur et une croissance rapide qui les placent en ligne de mire à l’échelle locale et internationale”, affirmant que “c’est à quoi aspire l’Algérie nouvelle qui favorise le savoir”.Le ministre délégué a déclaré à, ce propos, que 1.200 start-up ont été recensées sur le territoire national.