
RÉPUBLIQUE ALGÉRIENNE DÉMOCRATIQUE ET POPULAIREServices du Premier MinistreCellule de communicationRevue de la presse électroniquejournée du lundi 03 août 2020
L’histoireprise en otage : comment se guérir de deux siècles d’imposture ?03-08-2020Par Azar Nath Qodia –Macron et Tebboune ont confié réciproquement à l’historien Benjamin Stora et Abdelmadjid Chikhi une mission sur «la mémoire de la colonisation et de la Guerre d’Algérie». Qu’en dit-on dans le milieu des enfants de chouhada ? Qu’on est passé sur ces sujets après 60 ans d’amnésie générale ? Y aura-t-il un consensus autour de la reconnaissance de la responsabilité de l’Etat français dans cette colonisation violente ?On ne saurait comprendre la Guerre d’Algérie sans, toutefois, revoir et décrypter l’histoire qui l’a précédée et, à juste titre, l’a engendrée. Il y a eu un excès de terreur dans ce conflit mais, bien plus tard, vient le temps d’une amnésie générale de la part des deux Etats. Les polémiques sur le passé franco-algérien qui dure depuis un demi-siècle ne sont que l’abcès de fixation de la mauvaise mémoire coloniale française en général, alors que beaucoup d’historiens, et plus particulièrement les Français, tentent de réduire l’histoire algéro-française à la période 1954-1962. C’est partial et partiel, le contentieux historique remonte à 1830 et bien avant, c’est l’ensemble du passé colonial de la France qui est en cause, c’est l’histoire coloniale dans son ensemble que la société française a du mal à regarder en face encore aujourd’hui.Si, pendant ces dernières années, les politiques français ont eu un consensus autour de la reconnaissance de la responsabilité de l’Etat français dans la déportation des juifs de France feront-ils la même chose pour les déportés algériens de 1871 vers Cayenne, la Nouvelle-Calédonie et au Moyen-Orient, ou bien ces derniers font aussi partie de «l’œuvre civilisatrice» de la France dans ses colonies ?L’histoire démontre que la République française, depuis le XIXe siècle, était celle d’une République coloniale, en totale contradiction avec les principes fondamentaux dont les républicains se réclamaient : ceux de la Déclaration des droits de l’Homme et de sa devise phare, «liberté, égalité, fraternité». Les crimes commis par les groupes d’intérêt et les lobbyings avec l’approbation des politiques sont, donc, aujourd’hui, endossés à l’Etat français et si, donc, aujourd’hui, la mémoire est un droit, la France ne doit-elle pas prendre conscience de son passé colonial et le reconnaître sans passer par le prétoire ? En février 1962 déjà, Louis Joxe, le porte-parole du gouvernement français dans la négociation d’Evian avec le GPRA, s’est adressé en ces termes à Michel Debré, alors Premier ministre : «En vérité, il est miraculeux que nous en soyons arrivés à ces accords. Car, voyez-vous, depuis 130 ans, [ils] n’ont cessé d’être dominés, trompés, dépouillés, humiliés.»N’y-a-t-il pas là une forme de reconnaissance ou de condamnation dans ses propos à cette époque ? Pourquoi donc une mémoire occultée et une autre mémoire assumée ?Pour nous, Algériens, enfants de chouhada, enfants de ceux qui se sont sacrifiés pour l’indépendance de l’Algérie, les crimes de la France coloniale ne peuvent s’effacer d’un revers de la main. Les effets dévastateurs de la colonisation criminelle sur notre passé et notre présent, nous les vivons encore chaque jour. Un simple exemple, pour détruire les relations tribales et familiales de la société algérienne, la France coloniale, à travers les bureaux arabes, a manipulé et détruit l’état civil des Algériens, de manière diabolique, en changeant les noms des familles et des lieux, en attribuant des noms dégradants et consonance moyen-orientale. Beaucoup d’Algériens, qui ont, ainsi, perdu toutes traces de leur identité, un crime duquel on n’a jamais parlé. Les massacres du 8 Mai 1945, la matraque, les enlèvements et les ratonnades qui l’ont suivi, puis la torture, les représailles contre les villages les plus reculés de la civilisation humaine, sans oublier la politique de la terre brûlée qui ont été suivies d’évacuations générales et d’expropriations.Tous ces faits innommables doivent être cités. Il fallait les mentionner et les examiner minutieusement. Mais combien de livres, de littérature qu’il faut écrire pour brosser un tableau des cicatrices, après 132 ans de colonisation abominable ? Combien de kilomètres d’archives faut-il parcourir, 60 ans plus tard, pour espérer trouver un soupçon de fragment de notre mémoire voilée ? L’ouverture progressive des archives de l’outre-mer et de l’armée permet, en effet, à la recherche d’avancer. On a, ainsi, évolué dans l’évaluation du nombre de morts, un service rendu pour les associations de rapatriés qui tentent aussi de préserver et de valoriser le patrimoine culturel bâti par la France en Algérie, comme le Cercle algérianiste, ou encore les associations veillant à l’entretien des cimetières français en Algérie. Et nous, alors ? Quel genre d’archives nous livre-t-on dans une lamentable bureaucratie ? Il faut une dérogation pour chaque document et un temps d’attente interminable pour enfin consulter un carton dit déclassifié, le plus souvent dans un état de délabrement, censuré s’agissant de la plupart des renseignements les plus intéressants.On sait aussi que les vraies archives sont cantonnées dans les coffres-forts et qu’on ne les verra probablement jamais. Plusieurs livres dans ce sens ne suffiront pas clairement à apaiser la fringale du savoir et la manie de la mémoire. Sinon, comment se guérir de deux siècles de controverses, de pillages, de calomnies et d’impostures ? La vérité, celle que les Français n’aiment ni lire ni entendre est que la France est construite sur un soubassement africain, qu’elle est un pays habitué à perdre ses conflits. Rien que pour ce dernier siècle, la France vient d’essuyer quatre défaites séquentielles. 1914, quatre ans d’occupation de Paris, secourue par le monde entier de son ennemie jurée. Le coup de théâtre de juin 1940 à la débâcle du Diên Biên Phu en Indochine. La dernière, une autre tragédie cornélienne, la guerre d’Algérie en mars 1962 et, dans les prolégomènes de cette dernière, la France, elle, n’a pas seulement perdu sa IVe République, mais elle a aussi définitivement perdu son prestige d’antan. Ses pépites colonies sont évaporées en volutes au profit des autres puissances.L’Africain, quant à lui, resta encore dans sa résolution d’inertie, son habituel confort du dominé.La France portera seule le poids de ses guerres perdues. Tôt ou tard, elle devra répondre de ses crimes devant l’histoire. De la raclée de Diên Biên Phu à l’opération «Oiseau bleu», elle a montré les failles de sa stratégie. Ses erreurs lui ont coûté cher. Fini la gloire et l’héroïsme du Fort de Douaumont, les exploits de l’armée allemande.Dès 1958, la France a constaté l’irréversible casse et ce, malgré tant d’investissements dans le «calvaire des gégènes». Il est temps de solder les comptes et se muer vers le néocolonialisme socialiste.Qui est donc capable de nous enseigner notre histoire, la vraie ? On ne peut éduquer un peuple sans lui inculquer ses expériences passées, alors que nos propres autorités se comportent en une armée néocoloniale, s’investissant dans un incessant abus de mémoire, sa falsification dans l’imposture et l’oubli, refusant même le retour au pays des ancêtres à ceux-là mêmes que la France a déportés vers d’autres territoires. L’Algérie traîne encore dans sa crise identitaire à n’en plus finir, une histoire sciemment falsifiée pour que son peuple se perpétue dans l’ignorance du repère ancestral et des combats qui conscientisent son devenir.L’histoire de notre pays est toujours otage des antagonismes politiques qui ne se soucient nullement de son avenir entre les nations, au détriment du seul intérêt, le pouvoir des clans et l’exploitation de la manne pour enrichissement personnel. Y aura-t-il, un jour, le rétablissement d’une justice mémorielle dans ce pays ? Y aura-t-il une césure réelle avec ce coup de théâtre confiscatoire qui a duré plus d’un demi-siècle, squattant l’histoire d’un peuple tout en hypothéquant son passé comme son avenir ? De quel genre de révolution avons-nous besoin pour rétablir l’authentique file générationnelle ? Pourquoi donc la France et les donneurs de valises, s’octroient-ils le droit de désigner des éclaireurs d’histoire longtemps tripotée a leurs sauces insipides ? Ne sommes-nous pas capables d’écrire notre propre histoire comme nous sommes incapables de nous extraire à nos conditions de dominés, encore 60 ans plus tard ?A. N.-Q.
AliBenouari : « La réforme financière tendra à optimiser l’utilisation de nos ressources financières » Part I03-08-2020Dans cet entretien, l’ex ministre du trésor 1991-1992, Ali Benouari, nous livre son avis sur plusieurs questions d’actualité financière en Algérie. Entre autres sujets, ceux de la l’endettement extérieur, de la situation financière du pays, de la planche à billets, mais aussi de la dévaluation du dinar.Algérie-Eco: La situation économique et financière de l’Algérie se corse, selon les chiffres du Gouvernement. Baisse des réserves de changes, baisse du prix du pétrole, déficit budgétaire etc. s’ajoute à cela la chute des liquidités des banques. A votre avis, comment faire face à cette situation?M. Benouari :Les problèmes que vous évoquez renvoient toutes à la mauvaise gouvernance économique de ces vingt dernières années. Il y a deux manières d’y faire face, qu’on les considère comme conjoncturels ou comme structurels.Les tenants de l’approche conjoncturelle sont ceux qui raisonnent comme le pouvoir, qui a toujours misé sur la rente pétrolière et géré l’économie de manière administrative et populiste. Quand cette rente augmente, on fait n’importe quoi. Quand elle s’amenuise, on décrète l’austérité et on puise dans les réserves, en attendant une hypothétique remontée du prix du pétrole.Les tenants de la seconde approche considèrent que seul le travail est source de richesse. Il convient donc de le valoriser. Les problèmes de l’économie algérienne ne peuvent donc être résolus qu’en s’attaquant à leurs origines structurelles, en procédant à des réformes institutionnelles profondes, d’essence politique. La dernière occasion pour le faire dans de relatives bonnes conditions a été ratée avec la reconduction de Bouteflika en 2014.Les réserves de change avoisinaient alors les 200 milliards de dollars, et le fond de régulation de recettes abritait près de 7000 milliards de dinars de liquidités.Ces liquidités ont aujourd’hui fondu alors que les déficits persistent, rendant les réformes plus coûteuses, socialement et économiquement, dans un contexte démographique explosif.L’une des manifestations de la crise économique que nous vivons est la profonde détérioration de nos équilibres financiers. Pour pouvoir assurer le financement de l’économie et le paiement des salaires des fonctionnaires, on imprime de la monnaie sans contrepartie productive, et pour enrayer la fonte des réserves de changes, on freine les importations, au risque de conduire au blocage total de l’économie et à la montée en flèche du chômage. La crise sanitaire venant aggraver ce risque.Beaucoup a été dit et écrit sur ces sujets, mais on trouve peu d’analyses de fond et beaucoup d’approximation dans les chiffres. Il faut donc revenir à une approche documentée et aussi objective que possible de la situation économique.Et, puisque nous parlons de chiffres, il faut regretter que le site de la Banque d’Algérie ne soit pas à jour. Les dernières statistiques publiées datent du mois de Novembre 2019. Ce retard de plus de 6 mois, qui dure depuis des années, cause une réelle gêne pour les étudiants, les chercheurs et les cadres qui veulent s’informer autrement qu’au travers des déclarations de responsables, pas toujours en harmonies, d’ailleurs, les unes avec les autres.Quelques agrégats macro-économiques sont pertinents pour établir un constat irréfutable de la mauvaise santé de notre économie. Ce sont ceux qui se rapportent à la croissance de l’économie et aux réserves de change, mais aussi, rapportés au PIB, ceux qui concernent les soldes du trésor et de la balance des paiements courants, le déficit budgétaire, la structure et l’évolution de la masse monétaire, ainsi que les contreparties de celle-ci, notamment les crédits au Trésor et à l’économie.En 2019, le taux de croissance est en berne: 0,7%, prévu en baisse de 3% cette année et perspectives sombres pour 2021. Dans ces conditions, il est à prévoir une forte augmentation du chômage (qui était à 11,7% en 2019) pour cette année et pour les années qui viennent. De moindres rentrées fiscales viendront aggraver le solde budgétaire public et la dette publique qui s’établissaient respectivement déjà à des niveaux excessivement élevés, à 9,3% et 46,3% du PIB pour l’année 2019.Le solde de la balance des paiements courants était de 16,2% du PIB en 2019. Il risque d’atteindre la barre de 20% à la fin de cette année et les réserves de change, qui s’élevaient à 62 milliards de dollars, sont attendues à environ 42 milliards fin 2020. Parallèlement, le taux d’inflation était de 2% en 2019 et est attendu à 5% pour 2020.Les données proprement monétaires confirment, par une simple lecture du bilan de la Banque d’Algérie, la dégradation de la situation.Ce dernier nous révèle que la taille de ce bilan ne s’est pas gonflée entre fin 2013 et 2019 alors que la masse monétaire a augmenté de près de 40%, mais sa composition a connu un véritable bouleversement. A l’actif de ce bilan, la dette du Trésor était nulle tandis que les réserves de change en représentaient plus de 97%. En 2019, les réserves de change ont baissé à 50% du total du bilan tandis que la dette du Trésor a grimpé à 44%. La détérioration importante de la couverture extérieure du dinar saute aux yeux, de même que la monétisation du déficit budgétaire, à un niveau inédit. Ceci traduit, mieux que n’importe quel discours, l’extrême dépendance de notre pays à l’égard des hydrocarbures. On n’observe, par ailleurs, aucun réescompte d’effets privés ou publics (créances sur l’économie) parmi les contreparties à la masse monétaire. Ce qui illustre l’indigence de la gestion financière de l’économie et l’incapacité des banques à mobiliser des créances éligibles à l’escompte.On ne s’étonnera pas, dans ces conditions, de voir le passif du bilan de la Banque d’Algérie enregistrer, au cours de la même période, une importante augmentation de la circulation fiduciaire (de 3’200 à 5’500 milliards de dinars), une détérioration du compte créditeur du trésor (de 5’600 milliards à 1’800 milliards), une diminution de la liquidité bancaire (« Compte des banques et des établissements financiers ») qui passe de 2’700 milliards à 1’256 milliards.Pour sortir de ces impasses, il faut des réformes structurelles, car ce sont elles qui sont à l’origine de nos déséquilibres financiers. Ces réformes concernent tout l’environnement qui conditionne l’acte d’investir, de produire d’échanger et d’exporter. Autant dire l’environnement juridique, financier et éducatif (formation, éducation, recherche).Vaste programme, aux relents nécessairement politiques. Je ne peux pas, ici, les détailler toutes. Aussi, je me limiterai à décrire le contenu de l’une de ces réformes, qui me paraît essentielle. Il s’agit, de la réforme financière, monétaire et fiscale.La réforme financière tendra à optimiser l’utilisation de nos ressources financières, en particulier à diversifier l’offre de produits financiers et à mettre en place aussi les instruments et les mécanismes qui encourageront et sécuriseront l’épargne afin qu’elle puisse s’orienter vers le financement des investissements à long terme.Ces instruments et mécanismes sont ceux de l’économie de marché. Cela va des nouvelles institutions financières à créer (banques de développement, banques d’affaires et banques spécialisées), aux mécanismes de couverture des risques liés aux opérations de marché, en passant par le développement du marché boursier dans tous ses segments.La bourse des valeurs mobilières serait ainsi dynamisée et étendue au segment des dettes des entreprises, des banques et du Trésor, afin de donner aux pouvoirs publics des leviers d’action plus complets que ceux actuellement à disposition.La seule politique monétaire ne peut pas réguler le marché de l’argent. On pourrait lancer, dans cet esprit, la cotation en bourse d’un emprunt phare du Trésor, un « notionnel » à 10 ans, qui fournirait un ”Benchmark” pour tous les emprunts à long terme. Ceci permettrait de structurer tous les taux, du plus court au plus long terme, fournissant ainsi la liquidité, la rentabilité et la sécurité dont ont besoin les épargnants. La réforme monétaire est aussi à envisager en engageant résolument le pays vers une libéralisation progressive du régime des changes. Cette réforme permettra de doter le pays d’une monnaie saine, d’un « dinar lourd », indispensable pour susciter la confiance des agents économiques locaux et des investisseurs étrangers. Une monnaie saine est aussi précieuse au tissu économique que le sang qui irrigue le tissu humain.Une réforme fiscale viendrait compléter cette réforme financière. J’ai préconisé il y a six ans une “flat tax” à 10 % qui rendrait inutiles les avantages fiscaux particuliers accordés à telle ou tel investisseur. Il simplifierait la vie des entreprises et découragerait l’évasion fiscale. Il élargirait aussi l’assiette fiscale et rendrait notre pays plus attractif pour l’investissement étranger. Bien plus que nos concurrents des pays émergents. Nous avons en effet, dans notre malheur, la chance de pouvoir compter sur un minimum de ressources fiscales d’origine pétrolière, qui serviront à amortir le choc initial de cette réforme.Une des réformes structurelles mérite un traitement particulier, de par son lourd impact sur nos équilibres financiers. Elle concerne la gestion de nos finances publiques, en particulier la manière dont sont allouées les ressources budgétaires.Le principe est d’aller vite vers l’équilibre financier des comptes de l’Etat et d’allouer le maximum de ressources aux secteurs porteurs de croissance. Tâche difficile à court terme, quoique nécessaire, en raison des contraintes qui pèsent tant sur les dépenses que sur les recettes.Côté dépenses, le budget de fonctionnement est constitué essentiellement en salaires des fonctionnaires (60%) et en subventions diverses. Sa révision ne peut être que progressive, pour éviter au pays des troubles sociaux importants. Pour éviter aussi une révision déstabilisatrice de notre politique de sécurité au regard du poids prépondérant de certains départements comme ceux de l’intérieur et de la défense, ministères de souveraineté par excellence, qui consomment exactement un tiers de l’ensemble du budget de fonctionnement.Même nécessité et mêmes contraintes du côté du budget d’équipement (qui ne représente déjà plus qu’un tiers du budget de fonctionnement), qui prend en charge des subventions aux entreprises publiques, des équipements publics et d’importantes dépenses de sécurité. Côté recettes, les contraintes sont aussi grandes. On ne peut agir rapidement ni sur les recettes fiscales issues des hydrocarbures, car elles dépendent d’une donnée (prix du pétrole) que nous ne contrôlons pas, ni sur les recettes fiscales ordinaires, qui dépendent de l’activité économique, qui souffre du double effet de la crise sanitaire et de la chute du prix du pétrole.Le Pouvoir est décidé, pas d’endettement extérieur, est-ce une bonne décision à votre avis?Je ne suis pas de cet avis, pour plusieurs raisons : D’abord parce que l’endettement extérieur pourrait pallier à l’insuffisance de l’épargne intérieure. Elle est aujourd’hui de l’ordre de 40%, mais elle ne cesse de décliner depuis son pic de 2006 (57 %), et les prévisions de la banque Mondiale la situent autour de 27% en 2025, soit à un niveau jamais atteint depuis 1990. L’endettement extérieur est donc un excellent moyen pour pallier à cette insuffisance et relancer l’investissement et la croissance. Il aiderait à financer des projets à fort impact social et économique, à l’instar du doublement et de l’électrification de nos lignes de chemin de fer, (projet initié au début des années 2000 et inexplicablement abandonné), ou encore la réalisation de notre ambitieux projet de développement des énergies renouvelables. Nous éviterons aussi de freiner les investissements dans le domaine du pétrole et du gaz, parfaitement éligibles aux crédits extérieurs. Les banques multilatérales de développement comme la Banque Mondiale et la Banque Africaine de Développement et les fonds de développement spécialisés s’empresseront de financer ces projets. Leurs lignes de crédit, peu coûteuses et à maturité longue ne pèseront pas sur notre indépendance financière. C’est un pari sur le développement du pays, tout le contraire du pari sur une hypothétique augmentation du prix du pétrole.Ensuite parce que tous les endettements ne se valent pas. N’est pas sain l’endettement qui vient financer des biens de consommation. Est acceptable celui qui finance des projets de développement structurants, rentables et ceux qui sont tournés vers l’exportation. Car ce type d’endettement crée de la richesse et s’auto-rembourse, d’une manière ou d’une autre.Un type particulier de financements extérieurs est aussi à privilégier, celui du « project finance », adossé au système de concessions. Il s’auto-rembourse directement par une partie des recettes générées par le projet. Un peu comme les investissements directs (IDE), mais ici la dette s’éteint complètement au terme de la durée de la concession. Le potentiel de ces financements particuliers est infini. Peuvent être financées par ce biais des lignes de chemin de fer et des autoroutes à péage, des centrales électriques, des fermes solaires photovoltaïques et éoliennes, des raffineries, etc. Bref, tout ce qui entre dans la sphère marchande et qui dispose d’un débouché garanti.Une quatrième raison est que l’endettement extérieur permet d’opérer un meilleur contrôle sur les coûts et les délais des investissements. Contrôle assuré conjointement par le bailleur de fonds et l’Etat. Une cinquième raison réside dans le fait qu’il est une bonne arme de lutte contre la corruption, car les bailleurs de fonds contrôlent aussi les procédures d’appels d’offres. Cela mettra un frein aux dérives observées, comme celle de l’autoroute Est-Ouest, la plus chère au monde.La sixième raison est qu’il faut réapprendre à revenir sur les marchés financiers, après une longue absence pendant laquelle nous avons perdu toute expertise en matière de négociation de contrats et d’approche des marchés financiers. Cela dit, il faut veiller, en toutes circonstances, à ne pas dépasser le ratio du service de la dette (remboursement en principal et en intérêts), qui est communément fixé à 25% des revenus en devises du pays.
AliBenouari : « La réforme financière tendra à optimiser l’utilisation de nos ressources financières » Part IIImene A/1h03-08-2020Dans cet entretien, l’ex ministre du trésor 1991-1992, Ali Benouari, nous livre son avis sur plusieurs questions d’actualité financière en Algérie. Entre autres sujets, ceux de la l’endettement extérieur, de la situation financière du pays, de la planche à billets, mais aussi de la dévaluation du dinar.
Lire la Partie ILes autorités algériennes se refusent à recourir aussi au financement non conventionnel, qu’en pensez-vous?Les autorités ont raison de se méfier de ce type de financement, dont les risques ont été maintes fois soulignés. Cependant, je conseillerais personnellement sa reprise, rapidement, tant que n’auront pas été mises en place les mesures alternatives pour pallier à la crise des liquidités actuelle. Nous faisons face en effet à la plus grave crise de liquidité de notre histoire, et le pire est de donner le sentiment aux citoyens que non seulement l’Etat ne se soucie pas de leurs innombrables difficultés causées par la crise sanitaire, mais qu’il les empêche en outre de disposer de leurs maigres économies. Les grandes foules qui se massent devant les banques et les guichets de poste aggravent les difficultés quotidiennes des gens, tout en accroissant les risques de contaminations.Des milliers d’entreprises sont également à court de liquidités à cause du confinement et sont menacées de faillite, ce qui risque de pousser le chômage à des sommets inconnus jusqu’ici.A titre de contribution personnelle aux efforts pour trouver une issue à cette crise, j’ai cherché à identifier la nature précise du risque qui résulterait de la poursuite du financement monétaire de l’économie. Je suis arrivé à la conclusion que ce danger pouvait être temporairement écarté et qu’une injection massive de liquidités banque centrale serait tout à fait pertinente dans les circonstances actuelles. Il faut d’abord rappeler le contexte dans lequel ce type de financement a été introduit.Il nous avait été présenté, en 2017, comme une solution non conventionnelle, au sens américain du terme. Mais cela n’a aucun rapport, tant le contexte et la finalité sont différents de ceux des USA ou de l’Europe. Dans ces régions, la mesure était destinée à débloquer des marchés financiers sophistiqués et paralysés par la crise boursière de 2008. L’économie réelle de ces pays n’était pas en cause et était prête à redémarrer comme lors de la crise de 1929. C’était une solution de type keynésien, guère transposable à notre pays, qui ne dispose pas de capacités de productions excédentaires, ni d’un marché financier digne de ce nom. La liquidité de l’économie est presque entièrement dépendante de la fiscalité pétrolière.Celle-ci se tarissant à partir de 2015, le financement monétaire (par la planche à billets) est apparu comme la seule planche de salut (sans jeu de mots). Il suffit de se rappeler, à cet égard, la déclaration de Ouyahia de l’été 2017, qui avouait publiquement que le pays ne pouvait plus assurer le paiement des salaires à partir d’octobre, sauf en cas de recours à la planche à billets.De nombreux experts Algériens, dont moi même, avaient souligné, à l’époque, les dangers inhérents à ce financement. Les arguments avancés étaient focalisés sur le risque inflationniste qui découle de sa totale déconnexion de tout processus de création de richesse, de ses montants exorbitants et du silence total sur les modalités de son remboursement.De ce fait, ce financement non orthodoxe a accentué la hausse de la masse monétaire au cours des dernières années, qui a cru plus vite que la richesse nationale produite, tout en transformant négativement sa structure. La masse monétaire a atteint 83% du PIB en 2018 contre 78% en 2016 et 37% en 2000. En valeur absolue elle a atteint 16’500 milliards de dinars en 2019, dont un tiers de circulation fiduciaire (contre 13’800 milliards en 2016 et 1’500 milliards de dinars en 2000). Le poids de la circulation fiduciaire dans le PIB à lui aussi augmenté, à 30% (contre 2% pour l’Afrique du Sud, 4% pour la Turquie et 3% pour l’Union Européenne) la part des billets de banque dans la masse monétaire M1 (billets + dépôts à vue auprès des banques) s’établissait, à fin 2019, à près de 50% contre 30% au Maroc, 20% dans l’union Européenne et 33 % en Tunisie.Pour se prononcer sur l’opportunité de poursuivre ou non le financement non conventionnel, je propose de porter la réflexion sur deux niveaux. Le premier porte sur la mesure du risque inflationniste et le second sur les alternatives qui éviteraient un recours prolongé au financement monétaire des déficits du Trésor. La mesure du risque inflationniste, depuis ses pics des années 1991-1995 (constamment supérieure à 20%), l’inflation a fortement baissé. Elle a été en moyenne de 3,75 entre 2000 et 2015, puis s’est établie à 6,4% en 2016, 5,59% en 2017, avant de ralentir de nouveau à 4,27% en 2018 et 1,95% en 2019.L’inflation tant redoutée ne s’est paradoxalement pas produite. Tachons d’en comprendre les raisons. Deux facteurs peuvent avoir contrarié le processus inflationniste : Il y a d’une part l’importante destruction monétaire consécutive au déficit de la balance des paiements apparu depuis 2015. D’où la croissance insignifiante ou quasi nulle de la masse monétaire en 2016 (0,79 %) et en 2015 (0,13 %). Il y a d’autre part la thésaurisation d’une bonne partie des 5000 milliards de dinars créés entre 2002 et 2019. Cette thésaurisation s’est traduite par une diminution de la vitesse de circulation de la monnaie et de la capacité des banques à créer de la monnaie.La création monétaire, n’est en effet pas du seul fait de la banque centrale. Les banques commerciales aussi créent de la monnaie, au travers des crédits accordés à leurs clients. Crédits qui se traduisent par une augmentation des dépôts à vue bancaires. Cette limitation de la capacité des banques à accorder de nouveaux prêts s’est traduite par une baisse de la liquidité bancaire, qui n’atteint plus, aujourd’hui que 1000 milliards de dinars, contre 2’700 milliards fin 2013. Cela en dépit de l’augmentation de la circulation fiduciaire qui est passée de 664 milliards de dinars en 1992 à 2’900 milliards en 2012 et à plus de 5’500 milliards de dinars fin 2019.Cela fait que, singularité algérienne, la masse monétaire totale (environ 16’500 milliards de dinars) est constituée pour un tiers de billets émis par la banque centrale, pour un tiers de dépôts à vue et pour un tiers de dépôts à terme (à moins de deux ans).Voici un bref résumé de l’importance du multiplicateur de crédit et de la vitesse de circulation de la monnaie, qui mesure le nombre de fois où une unité monétaire change de mains au cours d’une période donnée.La vitesse de circulation de la monnaie est exprimée sous la formule (simplifiée) suivante : V= Y*P/M « V » étant la vitesse de circulation de la monnaie. Elle est essentiellement liée au comportement des agents économiques et « Y » la production d’une économie pendant une période donnée (soit le PIB) « P » le niveau des prix (prix réel des échanges), « M» la quantité de monnaie en circulation dans une économie pendant la même période, M se décomposant en « e » (la monnaie thésaurisée) et « c » (la monnaie circulante). Cette formule signifie que pour une pour production réelle donnée, une moindre valeur de « e » au profit de « c » conduit à une accélération des échanges, donc de la vitesse de circulation de la monnaie, ce qui est nécessaire pour assurer l’écoulement de la production Y. C’est tout le contraire en Algérie, où la vitesse de circulation de la monnaie est ralentie par le poids du facteur « e » (large thésaurisation) et donc par la prépondérance du facteur « c ». Voilà donc ce qui pourrait expliquer en partie le paradoxe de la non apparition d’un processus inflationniste, en dépit d’une accélération de la circulation fiduciaire.La thésaurisation de près de 90% de l’émission totale de billets a permis de contenir toute pression inflationniste, d’autant que le niveau de la masse monétaire globale reste acceptable : le rapport masse monétaire/PIB reste en effet contenu à 82%, en ligne avec celui de nos voisins (Maroc : 119%, Tunisie : 72%, Egypte : 81%). Cette thésaurisation élevée explique le faible niveau des liquidités bancaires, qui constitue à son tour un frein à la capacité des banques à accorder des crédits, donc à créer de la monnaie et augmenter la part des dépôts à vue.Je résume, pour les lecteurs profanes, la formule du multiplicateur de crédit (M), qui mesure cette capacité, pour une quantité donnée de monnaie banque centrale déposée auprès des banques commerciales: M= ______1____________(b+r) – (r * b)Où « b » est la proportion de billets thésaurisés, « r » le taux de réserve obligatoire (1% en France, 1,5% au Maroc et 6% en Algérie, ce qui est une source d’interrogation en soi).Sans entrer dans le détail, le lecteur comprendra que plus la thésaurisation est élevée, et plus le multiplicateur M est faible. Sachant qu’en Algérie « b » avoisine les 90% et que « r » est égal à 6%, les banques commerciales ne peuvent prêter qu’un peu plus qu’une fois la quantité de billets a sa disposition, contre environ 8 à 10 fois en moyenne dans la plupart des pays.En résumé, trois observations peuvent être tirées du constat précédent : Les craintes inflationnistes ne viennent pas tant d’une trop grande quantité de monnaie émise que du fait que seule la banque d’Algérie en crée en grande quantité. Dans une économie saine, les avances au Trésor public sont contenues dans des limites étroites, aussi bien par rapport au PIB que par rapport aux recettes fiscales ordinaires. Ce ne sont pas, en effet, les avances au Trésor qui créent de la richesse, mais les crédits à l’économie, qui sont mobilisables auprès de la banque d’Algérie via le réescompte. Le bilan de celle-ci montre d’ailleurs l’absence de toute ligne de réescompte.Le financement monétaire du Trésor par la banque d’Algérie n’a pas engendré une grande inflation car le phénomène de thésaurisation a privé les banques de la base monétaire qui leur aurait permis de participer à la création monétaire globale et donc à la création de richesses. Cela dit, le danger inflationniste n’est pas écarté. Il est simplement reporté, et il finira par se manifester si l’économie continue à ne pas créer de richesses. Le pays entrera alors dans le cercle vicieux inflation-dévaluations-récession. La stagflation dans toute son horreur. C’est ce qu’on observe au Venezuela.Les alternatives au financement conventionnel : Il me semble que la priorité de l’heure est de faire face au danger d’étranglement économique du pays, par manque de liquidités.En attendant de mettre en place les alternatives au financement conventionnel, quelles solutions ?Il convient d’abord de comprendre que tant que ce financement n’a pas trouvé d’alternatives, la question de son abandon ne se pose pas, dans la mesure où le trésor n’a qu’un compte, qui est logé à la banque d’Algérie. Si ce compte est à découvert, la banque centrale est tenue d’imprimer de la monnaie car elle ne peut refuser d’honorer les ordres de paiement émis par celui-ci. Comme s’il s’agissait d’un client ordinaire. Les deux institutions sont des institutions de l’EtatA court terme, le gisement d’argent le plus important est l’argent qui se trouve en dehors du circuit bancaire. Cet argent-là n’est pas sensible au niveau du taux d’intérêt ou à l’absence de taux d’intérêt.Cet argent prospère dans l’informel car il ne paie pas d’impôt. Sa source, comme sa raison d’être, est l’évasion fiscale. A partir de là, il se multiplie, tel un cancer qui métastase. Aucune incitation ne peut le ramener dans le circuit officiel. Pas même une promesse d’amnistie. Il n’y a qu’à se référer à l’échec des obligations à 7% qui ont été émises dans ce sens il y a une dizaine d’années.Ce n’est pas non plus en multipliant le nombre de banques, publiques ou privées que cet argent pourra être récupéré. Cet argent, il faut le prendre par la force de la loi et par le seul moyen infaillible, qui est celui du changement complet de billets de banques. La seule question qui se pose à ce niveau est de savoir s’il y a la volonté politique pour le faire.L’enjeu est le recyclage d’environ 5’000 milliards de dinars qui dorment ou prospèrent au sein des circuits informels. La taxation à 30% de cette manne permettrait de récupérer, en une fois, presque l’équivalent du déficit budgétaire annuel. En plus de cet avantage, il y a élargissement de l’assiette fiscale pour les années à venir.A défaut de prendre cette décision, voici quelques mesures qui pourraient être prises : La poursuite de la politique d’ajustement de la valeur du dinar. Etalée dans le temps, elle permet d’atténuer ses chocs sociaux et économiques. L’endettement extérieur. La taxation des grandes fortunes et des biens immobiliers oisifs. La taxation des actifs détenus à l’étranger par les algériens résidant en Algérie. La récupération de l’argent volé au peuple, investi à l’étranger. La confiscation, au profit du Trésor public, des fortunes mal acquisesLe dinar ne cesse de dévaluer et l’inflation grimpe de plus en plus, pourquoi?Le dinar dévalue progressivement, sur intervention administrative, pour tenir compte de sa valeur réelle. Valeur exprimée en parité de pouvoir d’achat, mais aussi en fonction d’autres critères qui affectent nos équilibres financiers internes et externes (balance des paiements courants).L’ajustement auquel nous assistons peut être vu comme un ajustement progressif du pouvoir d’achat global de la nation, par rapport à ses possibilités immédiates, Cet ajustement est nécessaire pour encourager la production nationale, les exportations, le tourisme et les investissements étrangers, qui sont très sensibles à la stabilité du risque de change. Il est de loin préférable à un ajustement brutal qui résulterait, tôt ou tard, du maintien prolongé d’une valeur figée. La stabilité pour la stabilité n’aurait aucun sens dans un contexte de dégradation avancée des principaux indicateurs macro économiques. L’ajustement monétaire progressif peut être, au contraire, le gage d’une stabilité future.Entretien réalisé par Imène A.

Dernières heures: 54 harragas algériens arrivent à Murcie03-08-2020Alors que plus de 450 harragas algériens ont gagné les côtes de Murcie les jours passés, d’autres bateaux en emmènent 54 nouveaux. Parmi eux trois femmes et deux mineurs. L’information est divulguée par les journaux régionaux dont Opinion de Murcia et Laverdad le 02/08/2020.
Le nombre total dépasse donc 500.Selon les deux sources, certains immigrants ont été testés positifs au Covid-19. Leurs compagnons de voyage sont mis en quarantaine. Pour les autres migrants jugés négatifs, ils sont transmis vers d’autres lieux pour l’hébergement dont un centre sportif.Voir les photos:
https://www.laopiniondemurcia.es/multimedia/fotos/comunidad/2020-08-01-188728-cien-inmigrantes-alojan-cenajo.htmlLes mêmes sources signalent que la fuite des migrants est en hausse. Il y a deux raisons motivant les fougues: d’abord, ils craignent d’être rapatriés en Algérie, et ensuite ils se dirigent vers la France, leur destination-rêvée.À cause du Covid-19, les centres de rétention des réfugiés sont fermés, et le rapatriement des migrants est suspendu vu la fermeture des frontières. Ces deux raisons constituent un grave problème pour la police espagnole, la garde civile et les services municipaux. Cependant, pour les harragas, il s’agit d’un avantage précieux qui leur permettrait d’être libérés.Contrairement à ce que rapportent des internautes sur les réseaux sociaux, aucun rapatriement n’a été programmé. Même les Algériens en situation régulière (avec visa) sont bloqués dans diverses villes du monde.Le premier jour de l’Aïd, le départ d’une vingtaine de barques a été empêché par les gendarmes dans une commune de Mostaganem. Si des gens démentent les chiffres annoncés et parlent de propagande médiatique salissant l’Algérie, il suffit de faire le calcul sachant que chaque bateau porte 10 parfois 12 personnes. Et il faut compter aussi les autres départs dans autres wilayas du littoral.
Les départs des harragasse multiplient avec le bon climat qui règne. La région espagnole de Murcie exprime son désarroi face aunombres affolantdes immigrants et le manque des centres d’hébergement. De son côté, l’Algérie ne dit rien de ses enfants qui la quittent avec joie!AuteurTawfiq Belfadel, écrivain-chroniqueur
Faceà la crise du COVID-19, le Ghana élabore un plan ambitieux… et l’Algérie cire au complot !03-08-2020Quel incroyable paradoxe. Face à la crise provoquée par la pandémie du COVID-19, l’Algérie ne cesse de crier au “complot” en accusent des “saboteurs” d’être à l’origine de plusieurs dysfonctionnements actuels qui martyrisent les Algériens : crise de liquidités, feux de forêt, coupures d’électricité et pénurie d’eau potable, situation sanitaire en détérioration permanente, etc…“Le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune m’a chargé d’ouvrir une enquête sur les feux de forêts, le manque de liquidité au niveau des bureaux de poste et les perturbations de l’AEP”, a indiqué à ce sujet le premier-ministre, Abdelaziz Djerad dans une déclaration à la presse, en marge d’une réunion ministérielle consacrée à l’exploration du marché des vaccins anti-Coronavirus, soulignant que le Président de la République “a donné cette instruction, car il est étrange voire du hasard que ces trois opérations, enregistrées le même mois, touchent à la stabilité et créent des problèmes dans la relation entre le citoyen et les autorités publiques”.Ainsi, face aux problèmes concrets et palpables soulevés par les conséquences dramatiques de la pandémie du COVID-19, l’Algérie préfère officiellement parler de “complot” et de “sabotage” au lieu d’élaborer un sérieux programmes de solutions concrètes qui peuvent apporter un soulagement à sa population. Ailleurs en Afrique, au Ghana plus exactement, la réaction des autorités est beaucoup plus sensée et responsable. Dans ce pays de 30 millions d’habitants qui n’a ni la manne pétrolière ou gazière de l’Algérie et dont le PIB, à savoir la richesse nationale produite, ne dépasse pas les 66 milliards de dollars alors que celui de l’Algérie dépasse les 173 milliards de dollars, le gouvernement s’est rapidement au travail pour protéger sa population contre les effets néfastes de la pandémie du COVID-19.Le Ghana vient de lancer officiellement un programme de réponse au Covid-19. En quoi consiste ce programme ? Toutes les personnes touchées recevront un traitement et un approvisionnement en eau gratuits. Les micros, petites et moyennes entreprises (MPME) bénéficieront d’un programme de prêts bonifiés avec un moratoire d’un an et une période de remboursement de deux ans. Le secteur privé bénéficiera également d’un gel et d’un remboursement des impôts, de subventions directes et d’un fonds de garantie permettant aux entreprises d’accéder à un crédit bancaire.Le programme vise également à augmenter le nombre de personnes testées, pour passer de 1% à 3% d’ici à la fin décembre 2020, à faire passer le nombre de points d’entrée habilités à signaler les cas présumés de Covid-19 de 1 à 14 d’ici à la fin du mois de septembre, et à doubler le nombre de centres de traitement dotés d’équipements de soins intensifs adéquats d’ici à la fin de l’année.Comme ailleurs, la pandémie a ralenti l’activité économique au Ghana dans les secteurs de l’agriculture, de l’industrie et des services. Le secteur agricole, en particulier, enregistrera probablement une baisse de performance puisque la maladie a coïncidé avec le démarrage des travaux champêtres au Ghana. L’économie du Ghana, pays exportateur d’or, de cacao et aussi de pétrole, est touchée de plein fouet par l’augmentation importante des dépenses publiques en raison de la pandémie. La croissance du PIB réel devrait se situer aux alentours de 2,1 % en 2020, contre 6,1 % en 2019, tandis que le déficit de la balance courante devrait se creuser pour atteindre 3,6 %, comparativement à 3 % en 2019, à cause de la baisse des recettes d’exportation et des recettes et transferts provenant du tourisme.Pour financer son programme, le Ghana vient d’obtenir de la part du Conseil d’administration du Fonds africain de développement une subvention de 69 millions de dollars américains pour soutenir les efforts de lutte contre la pandémie de Covid-19 et atténuer son impact socioéconomique sur le pays.Ce financement du guichet de prêt à taux concessionnel de la Banque servira d’appui budgétaire au gouvernement ghanéen pour financer son plan national de préparation et d’intervention d’urgence ainsi que son programme d’allègement des effets du coronavirus.Plus précisément, les fonds contribueront à renforcer la capacité des établissements de santé à isoler, diagnostiquer et soigner les patients, et à fournir davantage de tests, de produits pharmaceutiques, d’équipement et de lits. Ils permettront également l’acquisition d’équipements de protection individuelle (EPI) adéquats pour le personnel soignant, ainsi que des mesures de compensation financière, outre un programme d’assurance destiné précisément aux professionnels de la santé et personnels de secteurs connexes.Le Ghana trace des programmes, se fixe des objectifs, élabore un plan précis et transparent pour protéger sa population. En Algérie, le richissime pays africain et l’ancien leader des pays africains en voie de développement, qui était naguère donné pour exemple en matière de bonne gouvernance, est aujourd’hui en train de nager dans le complotisme le plus absurde. Et 6 mois, les Algériens attendent toujours des mesures concrètes pour améliorer leur quotidien de plus en plus sinistre face à la terrible pandémie du COVID-19.
Enquêteexclusive. Hôtels en France, appartements dans le 16e arrondissement : l’immense fortune de l’ami intime du général Ghali Belkecir03-08-2020Etre l’ami intime du général Ghali Belkecir, l’ex-commandant de la gendarmerie nationale en Algérie, et l’un des plus influents officiers militaires sous le règne du défunt Ahmed Gaid Salah, l’ex-chef d’Etat-Major de l’armée algérienne, est une position qui peut permettre un incroyable enrichissement. Et le destin du milliardaire algérien Omar Benabdellah démontre aisément cette posture. Preuve en est, grâce à cette proximité avec l’un des plus puissants généraux algériens durant la période s’étalant de 2016 jusqu’à 2019, Omar Benabdellah a accumulé une fortune colossale qui lui a permis d’acquérir de nombreux hôtels en France et des appartements prestigieux dans le très chic 16e arrondissement à Paris.L’homme d’affaires Omar Benabdellah est, en vérité, le prête-nom du général Ghali Belkecir. En 2013, le général et son ami l’homme d’affaires lance la SARL Genius Textiles. Le fils du général Ghali Belkecir, Rafik Belkecir, est le co-gérant de cette entreprise avec Omar Benabdellah. Basée à Ain Bénian (Alger), cette société s’est spécialisée dans l’importation des tissus, les confections vestimentaires ainsi que l’ameublement domestique comme les linges de maison et la draperie ou les couvertures.Les deux hommes vont rapidement voir grand et l’ascension du général Belkecir permettra à Omar Benabdellah de se lancer dans l’immobilier, le secteur où l’argent coulait à flots en Algérie. A partir de 2015, Ghali Belkecir monte en grade et se rapproche d’Ahmed Gaid Salah qui va faire de lui son “homme de main” dans sa conquête du pouvoir et ses luttes face à Said Bouteflika, Abdelghani Hamel ou Bachir Tartag, l’ex-coordinateur des services secrets algériens.Omar Benabdellah profite de cette conjoncture et lance en 2017 l’EURL la Perle Blanche à Mostaganem, la wilaya d’où il es originaire Ghali Belkecir. En parallèle, Ghali Belkecir permet à son ami et “associé” de décrocher de nombreux
projets immobiliers très juteux qui ont permis à Omar Benabdellah d’amasser une fortune colossale à l’image de la résidence Numidia située à El Hammamet, au nord-ouest de la capitale Alger, qui a fait l’objet d’une précédente révélation faite par Algérie Part.Nous avions, effectivement, publié des révélations concernant un projet immobilier appelé Résidence Numidia à Bainem, des logements luxueux dans un site situé face à la mer et la forêt de Bainem, à proximité de Chéraga et d’Alger-Centre. Et ces logements résidentielle ont été bâtis sur un terrain qui colle à la brigade de gendarmerie nationale de la commune de Hammamet à Alger, une localité située juste entre Ain Benian et Rais Hamidou. Or, sur ce terrain, il y avait 5 familles qui logeaient dans des maisons héritées de l’époque coloniale. Plusieurs membres de ces familles travaillent également dans une station d’essence située sur ce site convoitée par les promoteurs immobiliers.Une convoitise que le général Ghali Belkecir va rapidement saisir pour conclure à partir de 2010 une juteuse affaire avec un promoteur immobilier très proche de son entourage, un promoteur très discret appelé Benabdallah Omar. Le général Ghali Belkecir va utiliser sa propre femme, Fatiha Boukhers, l’ancienne présidente de la Cour de Tipaza pour chasser ces 5 familles, trois couples mariés, une femme divorcée avec trois enfants à charge et les grands-parents, de leurs anciennes demeures. L’opération d’expulsion s’est, d’ailleurs, effectuée en plein mois sacré du Ramadhan en 2016. Les familles ont tenté un bras-de-fer judiciaire avec le promoteur immobilier qui a duré des années, mais madame Fatiha Boukhers a pesé de tout son poids pour imposer l’arbitraire. La justice a prétexté que le terrain convoité par le promoteur appartenait à un ancien colon qui ne se trouve plus en Algérie. Une transaction financière entre cet ancien propriétaire français et le promoteur immobilier soutenu et couvert par le général Ghali Belkecir aurait justifié l’expulsion de ces 5 familles infortunées.Malheureusement, aucune enquête judiciaire n’a été diligentée à propos de cette affaire dont les dessous n’ont jamais été encore dévoilés.Le terrain a été récupéré ensuite pour y ériger de nouvelles résidences immobilières très prisées pour leur confort et leur luxe. Une affaire en or qui a permis à l’ami et protégé du général Belkecir d’empocher des sommes colossales d’argent. Quant aux familles victimes de cette spoliation déguisée, le grand-père est mort de chagrin martyrisé par la peine de l’injustice.Le général Ghali Belkecir va utiliser son réseau de plus en plus étendu pour faire profiter son ami Omar Benabdellah. Ce businessman très discret et méconnu de l’opinion publique est devenu en un laps de temps très court l’arme fatale du général Belkecir dans le milieu des affaires. Promoteur immobilier en Algérie, le secteur privilégié par le général Ghali Belkecir pour les affaires, Omar Benabdellah a lancé également un bureau d’études appelé 3D Experts situé à Bir Mourad Rais (Alger) et il est le partenaire d’une société de réalisation des projets immobiliers au Liban et à Dubai, activant en Algérie sous le nom de la SARL HEG.Le général Ghali Belkecir va mettre à la disposition de son “ami” un réseau de plus en plus étendu au sein du sérail algérien. Et l’un des contacts les plus importants au sommet du pouvoir algérien du général Belkecir, l
‘homme qui est officiellement cité lui et son épouse Fatiha Boukhers (l’ex-Présidente de la Cour de Tipaza) dans plusieurs dossiers de corruption et des scandales politiques comme celui de Tayeb Louh, l’ex-ministre de la Justice,s’appelle Kamel Beldjoud, l’actuel ministre de l’Intérieur du gouvernement d’Abdelaziz Djerad.L’ancien ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville du 31 mars au 19 décembre 2019, fut l’un des éléments clés du clan du général Ghali Belkecir. Les deux hommes se connaissent depuis au moins 2014/2015 lorsque Kamel Beldjoud était Wali délégué à Zéralda. C’est un richissime promoteur immobilier qui avait tissé le lien entre le général Ghali Belkecir et l’actuel ministre de l’Intérieur. Le général Ghali Belkecir fera tout son lobbying au niveau de plus haut sommet du pouvoir algérien pour permettre à Kamel Beldjoud de grimper les échelons et d’accéder au poste de secrétaire général du ministère de l’Habitat entre 2016 et 2019. Entretenant à l’époque de très bonnes relations avec Abdelmadjid Tebboune, ministre de l’Habitat et l’un des piliers du Bouteflikisme, le général Ghali Belkecir trouve à Kamel Beldjoud le «parrainage» dont il avait besoin pour entamer, plus tard à partir de 2019, une carrière de ministre. En attendant, quand Kamel Beldjoud était le SG du ministère de l’Habitat, et lorsque Ghali Belkecir obtient en octobre 2017 le poste de Chef d’Etat-major du Commandement de la Gendarmerie nationale, les affaires du clan Belkecir vont tourner à plein régime et de nombreuses promotions immobilières vont voir le jour sous le couvert du nom d’Omar Benabdallah et de ses associés. Aujourd’hui, Ghali Belkecir en fuite à l’étranger. L’actuel ministre de l’Intérieur est, selon nos sources, l’un des éléments blocages qui empêchent le déclenchement de poursuites judiciaires à l’encontre de l’ex-patron de la gendarmerie nationale. Un élément parmi tant d’autres car le clan Belkecir est toujours en force au sein du pouvoir algérien.Avec ce réseau et tous les projets obtenus en Algérie, Omar Benabdellah va devenir très discrètement un homme riche, très riche. Et cette richesse, il va l’exploiter pour bâtir un patrimoine considérable en France. Ainsi, à Paris, il va lancer dés la fin du mois de septembre 2019 une Société civile immobilière (SCI) pour gérer plusieurs biens immobiliers dans le quartier le plus chic à Paris, à savoir le 16e arrondissement. Cette SCI s’appelle, d’ailleurs, LES CEDRES et elle est basée au 15 Avenue MOZART 75016 PARIS 16.L’ami intime du général Belkecir deviendra également propriétaire de plusieurs hôtels comme l’HOTEL BATIGNOLLES VILLIERS situé 11 rue des Batignolles – 75017 Paris 17e arrondissement. En 2017, cet hôtel a réalisé plus de 820 mille euros de chiffre d’affaires. Omar Benabdellah va créer tout un groupe pour gérer de nombreux hôtels acquis à Paris, Nancy et ailleurs en France. Ce groupe, il l’appelleraHOTELS BENABDALLAH.La société sera créée le 02 juillet 2019, à savoir trois semaines avant le limogeage du général Ghali Belkecir et son départ de l’Algérie. Le plan était donc soigneusement préparé : acquérir des biens en France et diversifier les actifs financiers pour préparer la fuite de Belkecir à l’étranger !Hotels Benabdellah est spécialisée dans la détention (directement ou indirectement),l’acquisition, la souscription et la cession d’actions ou de parts sociales ou autres valeurs mobilières donnant accès immédiatement ou à terme au capital de toutes sociétés, de tous groupements ou de toutes autres entités, existants ou à créer en France ou à l’étranger. La société est également basée dans le prestigieux et chic 16e arrondissement, à savoir L’avenue du Président-Kennedy. Comme par hasard, les statuts de cette société ont été mise à jour un certain 25 juillet 2019, à savoir au lendemain du limogeage en Algérie du général Ghali Belkecir du commandement de la gendarmerie nationale le 24 juillet 2019.Omar Benabdellah possède en ce moment 3 autres hôtels à Nancy, la ville où il se réfugie fuyant les regards indiscrets des nombreux algériens qui résident à Paris. Il s’agit notamment de Hôtel le Point Carré et Hôtel les Vosges. Par ailleurs, c’est au niveau de l’Allée de la Woëvre à Laxou, une petite ville française située dans les environs de Nancy à l’ouest du pays, que le général Ghali Belkecir s’est réfugié un temps. La bas, Omar Benabdellah possède une somptueuse maison. Il est également propriétaire direct ou indirect de plusieurs biens immobiliers situés dans de nombreuses villes en France comme au niveau de l’Avenue Maréchal Foch à Vence, une commune française située dans le département des Alpes-Maritimes en région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Des petites villes peu fréquentées par la communauté algérienne en France. Des villes qui servent de refuge parfait pour le “fuyard” Belkecir.Aujourd’hui, force est enfin de constater que la justice algérienne n’a jamais diligenté la moindre enquête sur le réseau affairiste du général Ghali Belkecir. Ce dernier ne fait l’objet ni de poursuites judiciaires ni d’un mandat d’arrêt délivré par la justice algérienne. Le général corrompu et véreux continue ainsi de profiter de la fortune de ses relais et amis à l’étranger en toute impunité pendant que l’Algérie vit sa crise financière la plus sombre de ces 20 dernières années.

Baisse du dinar face à l’euro : quel impact sur le marché noir des devises ?ParRiyad H.03 Août 2020La valeur du dinar algérien au cours officiel plonge vertigineusement. Ce lundi 3 août, la monnaie nationale s’échange à 152, 25 pour un euro, soit
un nouveau recordaprès les pics historiques enregistrés ces dernières semaines.Mercredi dernier, le seuil des 150 dinars pour un euro a été franchi pour la première fois (150,006). Face au dollar américain aussi, le dinar dégringole (128,13 Da pour un USD ce lundi).L’impact premier d’une telle situation ne peut être que négatif pour le pouvoir d’achat. Les prix des produits importés et payés en dollar ou en euro devraient systématiquement augmenter sur le marché interne.Mais pour l’équilibre budgétaire, c’est loin d’être une mauvaise chose. Le manque à gagner pour le Trésor public à cause du recul du prix des hydrocarbures sera atténué par cette baisse de la valeur du dinar, le volume de la fiscalité pétrolière étant exprimé en monnaie nationale et celui des recettes des exportations en dollar.C’est surtout le rapprochement entre les valeurs officielle et parallèle du dinar qui se présente comme une bonne nouvelle. Parallèlement à sa chute sur les cours officiels, le dinar s’est légèrement revigoré sur le marché noir où l’euro s’échange désormais à environ 190 dinars.Le gap se rétrécit et le différentiel entre les deux monnaies est désormais proche de 38 dinars, soit 24,8%. A ce rythme, la parité entre les cours officiel et parallèle, que réclament depuis des années plusieurs spécialistes, pourrait être atteinte à terme.Ce qui sonnerait le glas peut-être du marché noir de la devise, ou du moins mettrait fin à une pratique extrêmement préjudiciable pour l’économie, la surfacturation des importations.La double cotation profite en effet à ceux qui ont accès à la devise au cours officiel. Voilà comment fonctionne la mécanique. Avant même d’effectuer son opération commerciale, l’importateur fait une énorme plus-value sur les devises acquises et transférées légalement.La surfacturation lui permet de régler la facture de la marchandise achetée à l’étranger et de dégager un plus destiné à d’autres usages dont l’acquisition de biens à l’étranger ou la revente sur le marché parallèle avec marge bénéficiaire avoisinant les 70%.La lutte contre la surfacturation, promise par le président Tebboune dès sa prise de fonction, passe, entre autres, par l’élimination du marché noir des monnaies étrangères, du moins par le rétrécissement du fossé entre les cours officiel et parallèle.L’objectif néanmoins est-il en train d’être atteint ? L’économiste Souhil Meddah, qui s’est récemment exprimé sur le sujet dans les colonnes de Liberté, estime qu’au vu des tendances constatées récemment, la parité se situerait dans une fourchette comprise entre 165 et 170 dinars pour un euro.On n’en est plus qu’à une quinzaine de dinars, mais rien ne garantit que la tendance se poursuivra sur le même rythme à terme. Autrement dit, une nouvelle flambée de l’euro et du dollar sur le marché parallèle n’est pas exclue, étant donné que la décrue actuelle est surtout provoquée par la conjoncture sanitaire mondiale.La réouverture des frontières et la reprise des activités du transport aérien et maritime, des échanges, des visas touristiques ou d’affaires et du pèlerinage risque en effet de tirer le prix des devises vers le haut et de freiner le rapprochement entre les deux cours entamé depuis plusieurs mois.