
Algérie : le président Tebboune à la conquête de la diaspora – Jeune Afrique
05-07-2020Martelé par Abdelmadjid Tebboune dès le début de sa campagne électorale, le discours en faveur de l’implication de la diaspora se concrétise aujourd’hui par une opération séduction des élites expatriées. Objectif : les encourager à revenir et à mettre leurs compétences au service du pays.
Elias Zerhouni, médecin algéro-américain, spécialiste de la radiologie, est l’une des compétences algériennes les plus reconnues à l’étranger. Cet ancien directeur du National Institute of Health américain, nommé sous la présidence de George W. Bush, est, depuis le 13 juin, conseiller spécial de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSS), fraîchement créée par le président Abdelmadjid Tebboune.Cette nomination s’inscrit dans le cadre de l’opération de charme menée par le nouvel exécutif pour conquérir le cœur des membres les plus compétents de la diaspora. Ces derniers, longtemps exclus du développement du pays, via des règlements, voire un amendement de la Constitution, représentent désormais un enjeu, aussi bien politique qu’économique, pour la nouvelle mandature.La présidence de l’agence sanitaire a, elle, été confiée à un autre expatrié, le Dr Kamel Sanhadji, chercheur de renom dans la lutte contre le sida, directeur du service de recherche à l’hôpital Édouard-Herriot, à Lyon, en France, et qui, selon le communiqué d’El Mouradia, fera office de « conseiller scientifique » du président en matière de santé.
Opération de charme
Mais l’opération séduction ne vise pas que les médecins. Les élites algériennes établies à l’étranger se comptent par milliers – 25 000, à en croire les chiffres officiels – et travaillent dans tous les domaines, ou presque. Pour que l’Algérie puisse profiter de leur expérience, le chef de l’État a promis de déblayer le terrain. À commencer par la Constitution.

L'Algérie enterre ses premiers "martyrs" anticoloniaux, veut des excuses
05-07-2020L'
Algérie a enterré dimanche, jour anniversaire de son indépendance, les restes de 24 combattants anticoloniaux remis par la
France au carré des "martyrs", mais attend toujours des excuses de
Paris pour solder le passé douloureux de la colonisation."Aujourd'hui est un grand jour. Pour moi, c'est le véritable jour de l'indépendance. Il s'agit des premiers Algériens qui se sont sacrifiés pour le pays. Sans eux, nous ne serions pas ici aujourd'hui", a dit à l'
AFP Yamina, 83 ans, l'arrière petite-fille de Mokhtar Ben Kouider El Titraoui, l'un des 24 "martyrs".Conservés depuis des décennies dans un musée parisien, les restes mortuaires -des crânes- de ces Algériens tués au début de l'occupation française au XIXe siècle ont été inhumés lors d'obsèques solennelles au cimetière d'El Alia, le plus grand du pays.Situé dans la banlieue est d'Alger, il abrite le "carré des martyrs de la Révolution algérienne", où reposent l'émir Abdelkader, héros de la première résistance anti-française et les grandes figures de la guerre d'indépendance (1954-1962).Les 24 cercueils ont été mis en terre dans un carré près des tombes des anciens chefs d'Etat, en présence du président Abdelmadjid Tebboune et de dignitaires.Les drapeaux algériens qui les recouvraient ont été remis par M. Tebboune à des "cadets de la nation, des lycéens qui suivent leur cursus dans des écoles militaires, comme un passage de témoin à la jeune génération", selon un responsable.
"Amitié, lucidité"
Après leur transfert vendredi de France en Algérie, les cercueils ont été exposés samedi au Palais de la culture à Alger, où une foule nombreuse s'est déplacée pour un ultime hommage.Certains pleuraient en se recueillant devant ces morts, dont cheikh Bouziane, le chef de l'insurrection des Zibans, dans l'est algérien, et ses compagnons d'armes. Capturés par les Français, ils avaient été fusillés puis décapités.Colonisée pendant 132 ans (1830-1962), l'Algérie avait demandé officiellement la remise des crânes -plusieurs dizaines- et d'archives coloniales en janvier 2018.Leur restitution par la France est un signe fort d'un dégel dans les relations entre l'Algérie et l'ancienne puissance coloniale, marquées depuis l'indépendance en 1962 par des polémiques et des crispations."Ce geste s'inscrit dans une démarche d'amitié et de lucidité sur toutes les blessures de notre histoire", a commenté la présidence française.En décembre 2017 à Alger, le président français
Emmanuel Macron s'était engagé à restituer les restes algériens entreposés depuis le XIXe siècle dans les collections du Muséum national d'Histoire naturelle de Paris.La même année, mais avant son élection, il avait qualifié, également à Alger, la colonisation de l'Algérie de "crime contre l'humanité", s'attirant des critiques de responsables français de droite.
"Demi-excuses"
La question mémorielle reste au coeur des relations conflictuelles entre la France et l'Algérie, où la perception est que Paris ne fait pas assez pour se repentir de son passé colonial.Interviewé samedi par la chaîne France 24, M. Tebboune a estimé qu'il fallait "affronter le problème de la Mémoire qui hypothèque beaucoup de choses dans les relations" bilatérales.Sur d'éventuelles excuses de Paris, M. Tebboune a répondu: "on a déjà reçu des demi-excuses. Il faut faire un autre pas (...) On le souhaite"."Cela va permettre d'apaiser le climat et le rendre plus serein pour des relations économiques, pour des relations culturelles, pour des relations de voisinage", a-t-il ajouté en rappelant que plus de six millions d'Algériens vivent en France.Le 23 juin, les députés algériens ont adopté une loi "historique" instaurant une journée de la Mémoire, le 8 mai, en souvenir des massacres de 1945 commis par les forces françaises à Sétif et dans le Constantinois (est).Alger veut aussi remettre sur la table le dossier des "disparus" pendant la guerre d'indépendance -plus de 2.200 selon Alger- et celui des essais nucléaires français dans le Sahara algérien qui "ont fait et continuent à faire des victimes".A l'occasion de la fête d'indépendance, M. Tebboune a gracié près de 4.700 prisonniers dont cinq liés au mouvement de contestation antirégime qui ont libérés dimanche selon le Comité national pour la libération des détenus.
La Banque Mondiale déclasse l’Algérie et confirme l’appauvrissement des Algériens05-07-2020La Banque Mondiale, la deuxième plus importante institution économique internationale avec le Fonds Monétaire International (FMI), a déclassé officiellement l’Algérie pour l’intégrer dans une catégorie de pays où le revenu est considéré comme “intermédiaire inférieur”. C’est une très mauvaise nouvelle pour l’Algérie qui commence à inquiéter la communauté internationale à cause de sa fragilité économique. Ce nouveau classement de la Banque Mondiale confirme également une réalité amère : les Algériens s’appauvrissent d’une année à une autre et les conséquences de la crise financière sur le train de vie des Algériens commencent à se faire sentir. Il faut savoir que la Banque mondiale répartit les économies du monde en quatre groupes : faible revenu, revenu intermédiaire de la tranche inférieure, revenu intermédiaire de la tranche supérieure et revenu élevé.Sur son site internet, la Banque Mondiale explique que “cette classification est actualisée chaque année le 1er juillet”. Cette classification repose sur le principe du Revenu National Brut (RNB) l’année précédente (2019 dans le cas présent) en dollars courants, selon la
méthode dite « de l’Atlas » (a) pour le lissage des fluctuations de taux de change. En termes plus clairs, la Banque Mondiale utilise le critère du RNB par habitant pour classer les pays selon leurs revenus et leur richesse. C’est un moyen utilisé par les analyses afin d’arriver à mesurer le développement humain d’un pays. Le revenu par habitant est l’un des indicateurs liés au taux de croissance économique et au niveau de qualité de vie dans un pays.Étant donné que le revenu par habitant comprend la population totale d’un pays ou d’une région, c’est-à-dire la population qui ne génère pas de revenu ou qui est économiquement inactive, il ne devrait pas être considéré directement comme un revenu moyen, mais comme un indicateur du niveau de vie d’un pays. Le revenu par habitant est un moyen d’évaluer la richesse relative, le bien-être général et le pouvoir d’achat des citoyens.Dans le cas de l’Algérie, cet indicateur est en chute libre depuis 2013 comme le montre le graphique de la Banque Mondiale. A partir de 2017, le RNB par habitant en Algérie est en régression inquiétante. Ce qui confirme la détérioration de la situation économique et financière des Algériens qui s’appauvrissent continuellement ces 3 dernières années au risque d’être classés prochainement dans la catégorie des pays à revenu faible…
Hassen Alaimia, le Commandant de la 4e Région Militaire, est mort après avoir contracté le COVID-1905-07-2020Le Commandant de la 4e Région Militaire, à Ouargla, le Général-Major Hassen Alaimia est décédé, tôt dimanche à l’Hôpital Central de l’Armée à Ain Naadja, a confirmé le ministère de la Défense Nationale. Or, ce ministère n’a pas voulu préciser la véritable cause de ce décès brutal de l’un des plus importants chefs militaires de l’armée algérienne. Et pour cause, le général-major Hassen Alaimia est décédé après avoir contracté le COVID-19, a appris Algérie Part auprès de plusieurs sources proches de l’entourage familial de Hassen Alaimia. Selon nos sources, Hassen Alaimia a été hospitalisé depuis plus d’une semaine à l’hôpital militaire d’Ain Naadja. Il a été transféré à Alger depuis Ouargla à la suite de la détérioration de son état de santé. Il a passé plusieurs jours sous observation médicale à Ouargla. Malheureusement, à l’hôpital d’Ain Naadja, les médecins n’ont pas pu sauver le patron de la 4e région militaire.C’est dans ce contexte que le général-major Hassen Alaimia est décédé dans la nuit du samedi au dimanche. A l’âge de 65 ans, ce général-major était très apprécié par ses troupes et ses collaborateurs. Il était respecté pour sa modestie. Originaire de la wilaya de Guelma, Hassan Alaimia était également très populaire dans sa région natale.
Des binationaux de retour d’Algérie vers la France testés positifs au Covid-1905-07-2020Par Mounir Serraï – L’alerte est donnée en France. Une vingtaine de personnes ont été contrôlées positives au Covid-19 dès leur retour d’Algérie ce week-end. Ces binationaux, qui ont pris des vols de rapatriement, ont été contaminés au coronavirus alors qu’ils se trouvaient en Algérie. Ils sont actuellement hospitalisés dans plusieurs hôpitaux, à Pitié-Salpêtrière, Tenon, Saint-Antoine, Bichat, mais aussi à Lyon, Marseille, Grenoble et Reims, affirme la presse française.«Nous avons détecté plusieurs cas de Covid-19 sur le territoire national chez des personnes ayant séjourné récemment en Algérie», a confirmé la Direction générale de la santé (DGS) française dans une déclaration à Libération, précisant qu’elle suivait «ces cas en lien avec l’assurance maladie et les agences régionales de santé avec la plus grande attention». «L’objectif est d’éviter l’installation de chaînes de transmission et l’apparition de nouveaux clusters sur le territoire national suite à ces retours. A cet effet, chaque cas détecté est pris en charge, isolé et le contact tracing mis en place autour de ces personnes», a ajouté la DGS française.Comment se fait-il que ces binationaux ont-ils pu embarquer alors qu’ils étaient malades du Covid-19 ? Pourquoi n’ont-ils pas subi des tests avant de voyager ? S’il y a autant de personnes contaminées au Covid-19 sans qu’elles ne le sachent, cela nous fait craindre le pire. Combien de personnes sont porteuses du virus sans qu’elles le sachent ? Visiblement, beaucoup. Et en l’absence d’un dépistage massif, il est difficile de connaître la proportion de contamination en Algérie. Même si ces cas détectés en France après leur retour d’Algérie doivent alerter les autorités sanitaires algériennes afin qu’elles engagent les enquêtes épidémiologiques et procèdent au «tracing».M. S.

Covid-19 : des cas de malades arrivés d’Algérie font craindre une reprise de l’épidémie en FrancePar: Sonia Lyes 05 Juil. 2020 à 22:05Depuis le mois de juin dernier, les compagnies Air France, ASL Airlines et Transavia multiplient les vols de rapatriement entre l’Algérie et la France.Hier,
sur France 24, le président Abdelmadjid Tebboune a évoqué le chiffre de 32 vols quotidiens. Les départs s’effectuent depuis plusieurs villes algériennes (Alger, Oran, Annaba, Bejaia…) vers plusieurs destinations en France (Paris, Marseille, Lyon…). Ils sont plusieurs milliers, Européens et résidents étrangers en France, à avoir quitté l’Algérie.Mais depuis le week-end dernier, ces vols, effectués sans contrôle sanitaire à l’embarquement, inquiètent en France. La cause ? La découverte d’une vingtaine de cas parmi les personnes qui venaient de rentrer d’Algérie.« Si l’on en juge par leur état au moment de leur prise en charge, ils étaient déjà malades quand ils ont pris leur vol de rapatriement : au moins trois sont en réanimation et un est décédé. Vu l’importance des flux de populations entre la France et l’Algérie durant l’été, il est urgent de prendre des dispositions pour éviter que le virus ne recommence à circuler à bas bruit », détaille un médecin français cité ce dimanche
par Libération.« Cela pose la question du traçage et de l’isolement de l’ensemble des personnes qui ont voyagé avec eux, qui se trouvent maintenant disséminées sur le territoire et risquent de faire repartir l’épidémie ici, alors qu’elle est en plein boom au Maghreb », affirme, pour sa part, Eric Caumes, infectiologue à l’hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière dans un entretien à
L’Express.« C’est en train d’exploser en Algérie, et la courbe est similaire au Maroc. Des tests PCR devraient d’ailleurs être mis en place pour ceux qui montent dans l’avion à Alger », a-t-il ajouté.
COVID-19. Un éminent professeur français prévient : “C’est en train d’exploser en Algérie”05-07-2020Le professeur Eric Caumes, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, a tiré la sonnette d’alarme concernant la situation sanitaire en Algérie qui se dégrade à cause de l’explosion des cas de COVID-19. Cet éminent spécialiste français a dénoncé le caractère dangereux des vols de rapatriement déployés entre l’Algérie et la France. Selon le professeur Eric Caumes, de nombreuses personnes contaminées au COVID-19 ont été rapatriées de l’Algérie vers la France sans aucune mesure de mise en quarantaine faisant ainsi circuler encore une fois le virus du COVID-19. Spécialisé en Pathologie infectieuse et tropicale, clinique et biologique Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, AP-HP, le Professeur Eric Caumes a expliqué dans les colonnes du magazine français l’Express qu’il “n’y a jamais eu de disparition du virus, contrairement à ce que j’ai entendu dans les médias”. Le Professeur Eric Caumes pointe du doigt la responsabilité des vols de rapatriement organisés entre l’Algérie et la France.“Récemment, des vols entre l’Algérie et la France ont été organisés avant que les frontières ne rouvrent officiellement. Il y avait des personnes contaminées à bord. Depuis samedi dernier, nous avons des cas de binationaux qui sont probablement allés se confiner là-bas et ont été rapatriés. Il y a une vingtaine de malades dans toute la France. Cela pose la question du traçage et de l’isolement de l’ensemble des personnes qui ont voyagé avec eux, qui se trouvent maintenant disséminées sur le territoire et risquent de faire repartir l’épidémie ici, alors qu’elle est en plein boom au Maghreb”, déplore à ce sujet le chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière.“C’est en train d’exploser en Algérie, et la courbe est similaire au Maroc. Des tests PCR devraient d’ailleurs être mis en place pour ceux qui montent dans l’avion à Alger”, suggère fortement Eric Caumes selon lequel à la Salpêtrière, son unité dédiée au Covid est toujours “pleine”.Les déclarations du Professeur Eric Caumes épinglent fortement l’Algérie qui se retrouve, aujourd’hui, dans la catégorie des pays exportateurs du COVID-19 à cause de la forte propagation du virus sur le territoire algérien en l’absence d’un sérieux et efficace dispositif de prévention sanitaire. Les autorités algériennes devraient prendre en considération l’alarme que vient de sonner l’éminent professeur Eric Caumes.
Des voyageurs rapatriés d’Algérie provoquent la panique en France05-07-2020En France, une vingtaine de personnes récemment rapatriées d’Algérie ont été hospitalisées dans plusieurs hôpitaux. Des infectiologues tirent la sonnette d’alarme et mettent en garde contre une réactivation de la pandémie, indique, ce dimanche 5 juillet, le journal français
Libération. Selon le même média, les infectiologues français sonnent de nouveau l’alerte face au risque de la réactivation du coronavirus. Depuis le 29 juin, dans plusieurs grands établissements parisiens, Pitié-Salpêtrière, Tenon, Saint-Antoine, Bichat… mais aussi à
Lyon,
Marseille, Grenoble et Reims, une vingtaine de malades atteints du Covid-19 ont été hospitalisés. Toutes les personnes hospitalisées ont un point en commun : elles ont été toutes récemment rapatriées d’Algérie.D’après un médecin parisien cité par le quotidien français, «si l’on en juge par leur état au moment de leur prise en charge, ils étaient déjà malades quand ils ont pris leur vol de rapatriement : au moins trois sont en réanimation et un est décédé ». Et d’ajouter que « vu l’importance des flux de populations entre la France et l’
Algérie durant l’été, il est urgent de prendre des dispositions pour éviter que le virus ne recommence à circuler à bas bruit », s’alarme-t-il.
Les infectiologues français s’insurgent
Un infectiologue s’emporte face à ce phénomène : « Ils font redémarrer l’épidémie artificiellement avec les voyageurs !» déplore-t-il. Et d’ajouter qu’« en février, c’était la même histoire avec les Chinois. A croire que les autorités n’apprennent rien. Avant d’être hospitalisés, les malades ont le temps de contaminer pas mal de monde, à commencer par leur famille restée en
France. Le Covid, c’est décidément l’épidémie de la pénurie et de la bêtise ».La direction générale de la santé (DGS) a reconnu le phénomène. «Nous avons détecté plusieurs cas de Covid-19 sur le territoire national chez des
personnes ayant séjourné récemment en Algérie», a indiqué l’administration.
La DGS assure que toutes les dispositions sont prises pour limiter le risque : «Nous suivons ces cas en lien avec l’assurance maladie et les agences régionales de santé avec la plus grande attention. L’objectif est d’éviter l’installation de chaînes de transmission et l’apparition de nouveaux clusters sur le territoire national suite à ces retours. A cet effet, chaque cas détecté est pris en charge, isolé et le contact tracing mis en place autour de ces personnes ».
Mohand Ouamar Benlhadj (SG ONM) : « Les objectifs de la Révolution ne sont pas encore atteints »05-07-2020Le secrétaire général par intérim de l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM), Mohand Ouamar Benlhadj, a estimé que les objectifs de la Révolution (1954-1962) ne sont pas encore atteints.« (…) On a recouvré l’indépendance du pays, on a un drapeau, il y a une avancée dans le domaine socio-économique, la libération de l’homme également, mais le projet n’est pas atteint, étant donné que la grande masse des Algériens n’a pas encore ses droits non seulement politiques mais aussi socio-économiques, car c’était ça le projet », a-t-il dit dans un entretien accordé au quotidien
Le Soir d’Algérie.Le SG par intérim de l’ONM qui répondait à une question de savoir si les objectifs de la Révolution et le projet des martyrs sont atteints, a noté : « 58 ans après l’indépendance, la répartition des richesses n’est pas juste. En plus des scandales que nous voyons dans les tribunaux, nous savons que les richesses du pays ne sont pas distribuées équitablement et nous nous retrouvons à peu près dans la même situation qu’à l’époque coloniale : 90% des revenus du pays sont accaparés par 10% de la population. Nous avons une poignée d’hommes qui contrôle 90% de la rente algérienne. Ce n’était pas le but de Novembre. Et dans ce domaine, le but est loin d’être atteint. »Concernant l’objectif politique de l’édification d’un Etat démocratique et social, Mohand Ouamar Benlhadj a indiqué : « Nous n’avons pas atteint cet objectif car, en 1962, on a continué sur la lancée colonialiste malheureusement, avec des élections truquées à la Naegelen, qui a laissé son nom ». « Il n’y a jamais eu d’élections libres en Algérie depuis le multipartisme, du fait que durant le parti unique, les Algériens étaient appelés uniquement à dire oui ou non pour un seul candidat sans avoir de choix. On a atteint le pourrissement avec l’achat et la vente des sièges. Les Assemblées ne sont pas l’émanation réelle du peuple. Donc, il n’y a pas eu d’avancée dans ce domaine. Le pouvoir attribuait des quotas et participait à la magouille organisée. On a dépassé un peu Naegelen, on a perfectionné sa méthode », a rappelé Mohand Ouamar Benlhadj.« La proclamation du Premier Novembre n’a jamais été pour fonder un Etat religieux »Interrogé sur la tendance née ces derniers mois se proclamant de la « badissia-Novembria », le SG par intérim de l’ONM a relevé que « cette tendance avait remis en cause même le combat armé contre le colonialisme. On les connaît. »Il a rappelé que « la proclamation de Novembre vient du programme du PPA et du MTLD et même de l’Etoile nord-africaine si on veut aller plus loin, où le combat était pour une Constituante algérienne souveraine, élue au suffrage universel sans distinction de race ni de religion. La proclamation du Premier Novembre, comme la plateforme de la Soummam, était faite pour toutes les populations d’Algérie, y compris les non-musulmans. Cela n’a jamais été pour fonder un Etat religieux, étant donné l’existence du multi-confessionnalisme en Algérie. Ils ont sorti aussi novembria-badissia. Or, il n’y avait pas de badissia le Premier Novembre (…) ».« La restitution de ces crânes est un leurre »Amené à donner son avis sur le rapatriement des restes mortuaires de 24 résistants algériens à l’occupation coloniale française, Mohand Ouamar Benlhadj a indiqué que « cela n’avait pas d’importance » pour son organisation.« Ce sont des résistants et des chouhada mais combien de martyrs de la guerre de 1954-1962 qui sont des milliers dont on ne sait pas où sont leurs crânes ni leurs ossements. Pour nous, avec notre croyance, ils sont vivants au Paradis. La France qui nous propose aujourd’hui des crânes et elle a des milliers de crânes à mettre sur le marché, il lui faut des choses en contrepartie. Qui nous dit d’abord que le crâne de Boubeghla est réellement son crâne ? C’est difficile à croire. Où est donc le corps de Boubeghla pour pouvoir comparer les ossements ? Il n’y a pas de témoignages pour attester qu’il s’agit de son crâne. Maintenant si les scientifiques établissent qu’il s’agit bien de ces résistants, c’est tant mieux qu’ils soient là pour les enterrer et non les exposer au public », a-t-il dit.« Pour moi, la restitution de ces crânes est un leurre. Sinon, pourquoi ne restituent-ils pas les archives utiles pour le développement du pays, les archives du domaine économique surtout ? », s’est-il demandé en conclusion.

Imposante manifestation de la diaspora à Paris 05-07-2020 Des centaines de manifestants parmi la diaspora algérienne établie en France, sont sorti ce dimanche 5 juillet, battre le pavé, dans une imposante manifestation contre le système.En effet, l’imposante foule a sillonné les rues de la capitale française, de la place de la République vers la bastille, en scandant les slogans habituels du mouvement populaire Hirak.Rédaction d’Algerie360
Mebtoul : «En ce 05 juillet 2020, l’Algérie est toujours à la recherche de son destin »05-07-2020L’Algérie célèbre le 5 juillet la fête de l’indépendance marquant la fin de la colonisation française depuis la conquête de l’Algérie de 1830 à 1871. Une occasion pour les experts et analystes de commenter cet événement.Pour le professeur Abderrahmane Mebtoul, cinquante-huit ans plus tard, en ce 05 juillet 2020, l’Algérie est toujours à la recherche de son destin, avec une transition inachevée tant sur le plan politique qu’économique. Les défis qui attendent l’Algérie après l’élection du Président Abdelmadjid Tebboune sont nombreux et complexes, selon lui.« Toute politique de développement envisageable sur la période 2020 à 2030 n’aura de chance d’aboutir que si l’on tient compte des trajectoires du passé, afin de ne pas renouveler les mêmes erreurs. Cela implique la mise en place de nouvelles institutions débureaucratisées et décentralisées, une refonte de l’État et un minimum de consensus social pour la mise en œuvre, tout projet étant forcément porté par les acteurs politiques, sociaux et économiques », estime le professeur.MMebtoul ajoute qu’après les événements d’Al Hirak qui a constitué un tournant historique depuis février 2020 et fait l’admiration du monde par son pacifisme, l’Algérie se trouve confrontée à l’épidémie du coronavirus, dont le choc extrême subi en 2020 aura des effets durables sur l’économie du monde.« Cinquante-huit ans après son indépendance, fêtée le 5 juillet, l’Algérie est confrontée à l’effondrement de la rente pétrolière et doit faire face à de nombreux défis. Le moment est venu, pressant, d’un examen lucide de la situation afin d’engager les réformes profondes, indispensables pour engager le pays sur le chemin de l’avenir. D’où l’importance pour l’Algérie de se défaire du mythe de la rente issue des exportations de matières premières brutes et semi brutes », ajoue-t-il.Il faut être réaliste, selon le professeur qui estime que le risque n’est –il pas l’épuisement des réserves de change, dès le premier semestre 2022 et pour éviter ce scénario catastrophe s’impose s plus de rigueur budgétaire, une refonte politique reposant sur la bonne gouvernance et la mobilisation générale autour des compétences nationales.Il souligne ainsi, avec force, l’importance du devoir de mémoire et reconnaissons que les relations entre l’Algérie et la France, mouvementées et passionnelles, doivent dépasser les faux préjugés et établir la vérité en reconnaissant le fait colonial, afin d’éviter que certains, des deux côtés de la Méditerranée, n’instrumentalisent l’Histoire à des fins politiques – comme l’a souligné récemment le Président de la République, M. Abdelmadjid TEBBOUNE. Cela permettra, pour MMebtoul, d’entrevoir l’avenir pour un devenir solidaire, entreprendre ensemble loin de tout esprit de domination, chaque pays étant souverain dans ses décisions. La jeunesse a besoin de connaître son Histoire, très riche, qui ne saurait se limiter à la période contemporaine de 1963 à 2020.« Pourtant, au-dessus de tout, l’Algérie reste un pays dynamique, plein de vitalité, qui se cherche et cherche sa voie. Avec le développement des réseaux sociaux, les partis traditionnels et les sociétés civiles servent de moins en moins d’intermédiation sociale et cela n’est pas propre à l’Algérie. L’opposition est atomisée et les nombreux micro-partis et organisations dites « société civile » peu efficaces pour mobiliser la population, déconnectés de la réalité du nouveau monde. Car lorsqu’un État émet des règles qui ne correspondent pas à la réalité de la société, celle-ci émet ses propres règles avec le développement de la sphère informelle », conclu le professeur.