Date de publication: 27/07/2020 | Auteur(s): Administrator | Tags: Divers | Visites: 12

Comment Le Régime Politico-Militaire Essoufflé, Fragilise l’Algérie.26-07-2020La Chine vient d’entamer l’exportation officielle de la troisième génération de ses systèmes antichars Red Arrow-12, également connus sous le nom de HJ-12, qui avaient été présentés pour la première fois au public lors du China International Aviation & Aerospace Exhibition en 2014 à Zhuhai (Chine), quelques jours avant de les dévoiler à nouveau en France à l’exposition Eurosatory en 2014.L’Algérie serait devenue depuis le mois de Mars 2020 le premier pays arabe à se doter de ce système antichar polyvalent chinois, similaire au Système de missile israélien Spike LR2 ou au Javelot américain FGM-148A, adopté par l’armée américaine et le Corps des Marines en 1996.Développé par la China North Industries Corporation, le Red Arrow-12 est un missile portable polyvalent à la pointe de la technologie fonctionnant sur le principe « Fire and forget » (Tirer et oublier), qui permet aux soldats de se verrouiller sur la cible, de tirer puis de passer à autre chose sans maintenir la position pour guider le missile vers sa cible, ce qui offre des avantages tactiques considérables.Le conteneur de missile de lancement peut être monté sur un trépied avec son unité de contrôle de tir. Le viseur de tir est monté à gauche du conteneur de missiles. L’unité de lancement de missile peut également être montée sur un véhicule de combat.Le système de missile Red Arrow 12 adopte un chercheur d’imagerie infrarouge pour une utilisation par tous temps de jour comme de nuit. Un modèle de jour tout aussi efficace utilisant un chercheur d’imagerie TV est également disponible, avec une portée de prise de vue maximale dans des conditions de jour de 4 000 mètres, et de 2000 mètres la nuit.Notons que le HJ-12 se compose de deux parties, l’unité de lancement de commande (CLU) et le tube de lancement avec missile. Le CLU est réutilisable, tandis que le tube de lancement est inutilisable après tir.Le missile Red Arrow 12, pesant 17 kilogrammes pour un longueur totale de 1200 mm, a une ogive HEAT tandem pour neutraliser diverses cibles comme les chars, les bunkers, les petits bateaux et les hélicoptères volant à basse altitude. L’ogive est capable de pénétrer 1 100 mm d’armure protégée par une armure réactive explosive. Les dimensions et poids du HJ-12 lui permettent même d’être utilisé depuis l’épaule.Notoirement, l’armée algérienne entretient des relations plus que dynamiques avec le complexe militaro-industriel chinois, et vient ainsi remplacer les anciens équipements anti-chars de son armée, avec ce fournisseur bon marché.Rappelons qu’Alger avait déjà acheté à la Chine des obusiers automoteurs, des mortiers et plusieurs systèmes de lancement de missiles, ainsi que des drones de reconnaissance et d’attaque et des équipements marins.Récemment, c’est un autre projet des forces navales algériennes, concernant l’acquisition d’une Corvette de 96 mètres, qui a été confié à la société chinoise China State Shipbuilding Corporation (CSSC) sur son chantier naval Hudong-Zhonghua Shipbuilding Group (HZ).Prévue pour des opérations de patrouille, d’escorte et de protection des intérêts maritimes dans la zone économique exclusive du pays, la Corvette, qui sera livrée en 2020, comprendra un héliport et pourra embarquer un équipage de 78 personnes pour une vitesse de pointe supérieure de 27 nœuds et une autonomie de 3 500 milles marins !Notons que la Navy algérienne avait auparavant acheté trois corvettes de classe Adhafer à la CSSC, toutes construites sur le même chantier naval d’HZ. La première unité avait été lancée le 15 août 2014 et mise en service en novembre 2015. Tandis que la deuxième et la troisième ont, toutes deux, été mises en service en 2016.Ce qui reste troublant, est l’urgence qu’a mis l’Algérie à se doter de ces systèmes de missiles guidés antichar (ATGM) et de matériel naval, en pleine pandémie du Coronavirus, alors que le Pays n’est officiellement impliqué dans aucun conflit majeur !Qu’est-ce qui pousse la hiérarchie militaire à cette course effrénée aux équipements de guerre, alors que les capacité financières de l’Algérie s’amenuisent chaque jour davantage?Algeriepart avait déjà publié un début de réponse dans un article sur les achats algériens de drones chinois et de l’hécatombe qui s’en est suivi, appelant à une sérieuse enquête par une commission indépendante formée d’experts dans le domaine militaire, sur tous les contrats de l’armée, et particulièrement ceux concernant les acquisitions chinoises entachées, nous dit-on, de graves irrégularités en matière d’équipements, d’armement et de formation. Sans oublier la corruption !Aussi, il nous parait impératif que des institutions fortes, tel un parlement aux pouvoirs étendus et une justice indépendante, puissent contrôler et s’il le faut limiter les décisions du gouvernement, dans le cadre de cette Algérie démocratique et résolument moderne que tous les citoyens du Pays appellent depuis le 22 du mois de Février 2019.Car l’argument facile qui laisserait considérer la Chine, les Emirats Arabes Unis ou la Turquie comme une alternative économique et militaire au désengagement des Etats Unis dans la région et de la faiblesse structurelle de l’Europe, n’est pas une option viable.Nous pensons réellement que nos gouvernants et nos militaires ne devraient pas si aisément livrer l’Algérie à ces pays, sous prétexte d’une diversification des alliances stratégiques permettant un soi-disant pouvoir de négociation vis-à-vis de nos partenaires traditionnels.Ce serait bien dommage, car on ne ferait que remplacer Hmida par un autre, un fournisseur par un autre, sans réelle plus-value pour le Pays, comme semblent le suggérer les faits que nous avons mis en lumière dans les analyses récemment publiées dans nos publications.Inopportunément, le Gouvernement algérien est en manque flagrant de compétences et de  patriotes, capables d’asseoir un réel projet de société et de dresser une véritable politique économique, à même de rendre le Pays indépendant de l’influence croissante de ces Etats dans le Sud de la Méditerranée. Et cela constitue, en plus du blocage total du Pays, un véritable danger sécuritaire pour la Nation.Nous en voulons pour preuve la guerre par procuration que jouent Russie, Chine, Emirats et Turquie en Libye voisine !Malheureusement, tout semble croire que l’Establishment à Alger a, une fois encore, pris la plus mauvaise des voies. Celle caractérisée par une absence totale de vision à long terme et une posture stratégique des plus indécises. Comme en 1962, 1965,1988,1999 et en 2019…Amir YounessLa police politique : résurrection du toufikisme26-07-2020 Abbes HamadeneAvec le retour en activité de certains proches de Toufik, on assiste depuis plusieurs semaines à la réactivation des anciennes méthodes de manipulation dans le but d’enrégimenter et de contrôler l’opinion des citoyens.La diversion : une technique primordiale de la manipulationLa diversion est une technique de manipulation qui repose sur un flux continu d’informations inutiles et absurdes (Chema VS Covid19, distribution d’exemplaires de Coran aux médecins…). La diversion vise à éloigner l’attention du peuple des vraies questions.Il faut distraire le citoyen, occuper son esprit en permanence et l’empêcher de penser et de réfléchir.Réduire la vie politique à un spectacleDepuis l’indépendance, la vie politique est marquée par une sécheresse démocratique et d’exclusion totale du peuple du processus politique.Pour combler ce vide sidéral, à travers la police politique, il cherche à réduire la vie politique à un interminable spectacle digne de la Comedia dell’arte. La police politique écrit le scénario, distribue les rôles, choisit les acteurs (ministres, walis, pseudo-intellectuels, pseudo-journalistes…).La diabolisation de la région kabyleLa police politique utilise les méthodes les plus funestes pour isoler la Kabylie en la diabolisant. Pour atteindre cet objectif, il a mobilisé une armée de Dhoubabs, de journalistes mercenaires, de chefaillons de partis…Aucun de ces aboyeurs haineux et racistes n’a été inquiété par la justice aux ordres. Pendant que des militants et citoyens les plus sincères sont condamnés à la prison pour atteinte à l’unité nationale.Débat ou guerre de tranchées ?Il y a deux sortes de débat, ceux qui mènent à des impasses et favorisent la continuité du système et ceux qui cherchent à explorer de nouvelles pistes pour construire une Algérie libre, démocratique et sociale.La police politique attise les contradictions et les divergences politiques qui traversent la société et les oriente vers des voies sans issues. Les termes de ces débats ne tiennent évidemment pas compte des évolutions sociopolitiques qui ont traversé notre pays ces 20 dernières années.Il va sans dire que le débat peut revenir sur telle ou telle période douleureuse de notre histoire collective, non pas pour s’y enfermer, mais pour en tirer les leçons.Il faut le dire et le répéter, c’est la gestion autoritariste et brutale du pouvoir qui a fait le lit des intégrismes et des extrémismes de toutes sortes.Il y a un débat primordial, c’est celui qui doit porter sur la définition des principes démocratiques sur lesquels doit se fonder la cohabitation des pluralismes politiques, culturels et linguistiques qui traversent la société algérienne.Toutes les expériences de transition de la dictature à la démocratie sont passées par cette phase cruciale.Le débat doit veiller également à préserver les avancées historiques obtenus par le Hirak (chute du mur de la peur, naissance d’identités collectives, réhabilitation de figures historiques bannis par le pouvoir…).Dans cette période de turbulences que traverse le Hirak, le débat doit être apaisé et obéir aux principes de la tolérance et du respect de l’autre. Les insultes, les invectives, les intimidations, les tropes communicationnels doivent céder la place aux arguments, à la tolérance et au respect de l’autre.Dans ces conditions, le débat ne peut être que vertueux, parce qu’il va familiariser les Algériens au débat contradictoire, à la normalité des divergences politiques propres à toutes les sociétés. Cela s’appelle l’acquisition de la culture démocratique. Les manifestations populaires durant plus d’un an ont montré des signes encourageants dans ce sens, comme peut l’attester le niveau civisme et de maturité qui lui ont attiré l’admiration du monde entier.Restons optimistes, mais toujours vigilants. Face à la faillite du pouvoir sur tous les plans, nous sommes condamnés à réussir.Abbes HamadeneAffaire Nadia Labidi : Louisa Hanoune se dit «prête à aller jusqu’au bout»26-07-2020Par Mounir Serraï – La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, veut que l’affaire de l’ancienne ministre de la Culture Nadia Labidi aille jusqu’au bout. Dans une déclaration faite à sa sortie du tribunal de Sidi M’hamed, où elle a été entendue avec un autre député de son parti, Djeloul Djoudi en l’occurrence, Louisa Hanoune rappelle avoir elle-même déclaré au moment des faits, en 2015, être entièrement disposée à renoncer à son immunité afin que la justice puisse se pencher sur le dossier. Un dossier qui concerne des marchés douteux et conflits d’intérêt.Louisa Hanoune et Djeloul Djoudi avaient affirmé qu’ils disposaient de preuves tangibles de leurs accusations contre l’ancienne ministre de la Culture. Aujourd’hui encore, ils affirment qu’ils n’ont jamais cherché à fuir la justice. «J’ai écrit au tribunal de Sidi M’hamed mais aussi à la Cour suprême pour leur affirmer toute ma disponibilité à répondre à la plainte déposée par la ministre», précise Louisa Hanoune qui insiste sur le fait que ses déclarations font partie de son activité parlementaire de contrôle et de surveillance de l’action de l’Exécutif.Par sa disponibilité, Louisa Hanoune espère ainsi intéresser la justice pour qu’elle ouvre une enquête sur les accusations qu’elle a portées contre cette ancienne ministre et dit qu’elle est prête à remettre à la justice toutes les preuves matérielles dont elle dispose.La passionaria du PT affirme avoir senti la volonté de la justice d’aller au bout de cette affaire et de ne pas en rester uniquement à la plainte pour diffamation déposée par Nadia Labidi en mai 2015.M. S.Le vide laissé par la trêve pandémique forcée a fait jaillir les démons du Hirak26-07-2020Par Youcef Benzatat – Politiquement, philosophiquement et sociologiquement, les projets de société de l’islam politique ainsi que celui du nationalisme ethnique du MAK semblent se rejoindre pour diviser l’Algérie et l’administrer, chacun pour son compte, par un Etat fondé sur la charia dans un semblant d’Etat de droit démocratique, pour les uns, et par un autre Etat fondé sur l’identité sous couvert de laïcité et de modernité pour les autres. A l’évidence, ce projet de partition du territoire national ne peut aboutir que par la violence qu’engendrerait le chaos provoqué par leurs agitations respectives au sein du Hirak et l’ingérence internationale, comme réponse à cette situation aux conséquences dangereuses pour la paix et la sécurité de la région.Malheureusement, tous les indicateurs le confirment depuis leurs offensives démesurées avec la trêve de la pandémie du coronavirus. C’est dire que cette pandémie a permis aux démons du Hirak de sortir en plein jour. Depuis l’avènement du mouvement populaire du 22 février 2019, ceux-ci étaient embusquées sous le slogan khawa khawa, aiguisant leurs armes et attendant le moment opportun pour agir. Constatant que le Hirak ayant perdu de sa vigueur sous la répression judiciaire violente du pouvoir et la normalisation de la situation politique depuis le 12 décembre 2019, ajouté à l’arrêt des marches hebdomadaires que lui infligea la pandémie du coronavirus, cela a précipité leur passage à l’acte vers la radicalisation.Depuis quelque temps, les affrontements entre eux, sur fond d’opposition de leurs projets de sociétés respectifs, ne cessent d’alimenter la confrontation sur les réseaux sociaux et les médias acquis aux uns et aux autres. Certains y voient même la nécessité d’une alliance contre-nature pour le même objectif.Mais la résurgence de ces démons en plein jour se fait, pour l’heure, à visage masqué. Les islamistes affirment n’avoir aucun projet de société fondé sur l’islam politique ni l’intention de créer un Etat théocratique. Ils vont jusqu’à élaborer une charte sous forme de serment, dans laquelle ils affirment s’auto-dissoudre avec la fin de la «dictature militaire» et l’avènement d’un «Etat de droit, civil et démocratique».Quant au projet identitaire du MAK, une bienveillance silencieuse des élites et des médias tente de le dissimuler à l’opinion générale qui anime le Hirak. Ils assurent que l’immense majorité de nos concitoyens de Kabylie sont très sceptiques et indifférents au projet séparatiste, voire autonomiste ou fédéraliste ethnique, en total contradiction avec l’opinion majoritaire sur les réseaux sociaux et la couverture de ce projet par les médias acquis à leur cause.Pour faire front à ces démons qui l’habitent, le Hirak n’a d’autre choix, entre la partition du territoire national en un Etat théocratique et un Etat identitaire, que l’alternative d’un Etat laïc, fondé sur une identité métissée et transculturelle. Le problème se pose en ces termes et il n’y a que ceux qui sont de mauvaise foi qui le refoulent.Les islamistes dits «démocrates» ne peuvent se prononcer sur le sujet qu’en le critiquant violemment, en évoquant l’islamité de la société algérienne. Lorsque Rachad promet de s’auto-dissoudre après l’aboutissement de l’objectif du Hirak, qui est le renversement de la «dictature militaire», il insiste sur le verdict des urnes et le choix du peuple, pour le projet de société qui lui conviendra. Son crédo serait à ce moment : c’est au peuple de décider librement de son destin et personne n’a et n’aura plus le droit de décider pour lui, n’est-ce pas ça la démocratie ? Cela voudrait dire, tout simplement, qu’après la dissolution de Rachad surgira une autre organisation politique islamiste dont l’idéologie (non avouée) de Rachad sera le fondement. Sinon, pourquoi ne pas s’auto-dissoudre dès à présent et militer pour un Etat laïc qui respectera toutes les sensibilités religieuses ou en rapport à la religion dans la société ? Il sera sans doute plus crédible et son combat pour la religion sera plus respectable, car ne laissant aucune suspicion sur ses visées tendancieusement hégémoniques.En évoquant la souveraineté législatrice du peuple, qui est l’exercice effectif de la démocratie, les islamistes ne tiennent pas compte du fait que celle-ci ne se définie pas exclusivement par cette condition élémentaire de souveraineté législatrice du peuple. Ils l’amputent de sa dimension essentielle, qui est la préservation du principe de souveraineté de l’Etat. L’Etat, dans ce cas, n’a pas besoin d’adjectif ni d’être aliéné dans une quelconque idéologie, islamiste ou identitaire. Celui qui consacre l’islam religion de l’Etat ou l’arabité et l’amazighité comme son identité. L’Etat doit être souverain et préserver les libertés individuelles et collectives de toute la population, quelle que soit leur appartenance identitaire ou religieuse. Pour cela, il doit être souverain de toute aliénation religieuse et identitaire ou toute autre instance qui lui soit extérieure.L’Etat doit être au-dessus de tout ça. En un mot, il doit être souverain et c’est à partir de ce moment que l’on peut parler de démocratie. La Constitution ne doit pas mentionner la religion ou l’identité comme adjectifs de l’Etat. C’est pourquoi les partis religieux et identitaires sont antidémocratiques. Violer la souveraineté de l’Etat par la souveraineté législatrice du peuple ne mène pas vers la démocratie, plutôt vers la théocratie et/ou vers le nationalisme ethnique. Tout au plus, la Constitution peut évoquer dans un préambule l’appartenance historique religieuse et identitaire du peuple, mais sans jamais les totaliser pour fermer toute potentialité d’évolution de la population vers d’autres croyances ou pratiques religieuses et de métissages ethniques.Cette idée de souveraineté de l’Etat est rejetée par les islamistes et les identitaires sous le prétexte populiste qui consiste à l’attribuer à une émanation des élites coupées de leur base populaire et déphasées de la réalité du peuple. Qu’il n’appartient pas à ces élites d’écrire et d’imposer une Constitution, qui doit être l’émanation du peuple souverain. Cette attitude de rejet des élites relève du populisme propre aux conservateurs, tels que les islamistes et les identitaires. Ce sont ceux-là justement qui considèrent le peuple comme du bétail en vantant sa conscience pré-politique et son conservatisme dans les valeurs mythologiques religieuses et les structures mentales patriarcales, pour mieux le soumettre. Les élites instruites doivent jouer le rôle d’éveilleurs des consciences et de promotion des valeurs de contemporanéité du monde, celles de la liberté de conscience et de la citoyenneté à part entière.L’élite ne pense pas et ne décide pas à la place du peuple ; elle lui transmet le fruit de son labeur acquis durant plusieurs années d’études, de recherches et d’engagement politique patriotique, pour l’aider à penser par lui-même son destin et non pas de le harceler par la propagande populiste comme le fond les islamistes et les identitaires.Changement de nom du FCE : Sami Agli évoque la fin d’une époque !26-07-2020Invité jeudi au rendez-vous « Le Soir d’Algérie direct », M. Mohamed Sami AGLI, s’est exprimé sur la fin de l’ancienne organisation qu’il présidait, l’un des rouages essentiels des réseaux d’affaires qui ont plombé l’économie algérienne durant le règne de Abdelaziz Bouteflika.Désormais, depuis le 22 juillet 2020, les membres de l’AGEX, ont acté la fin d’une époque, en approuvant à l’unanimité le passage à une nouvelle organisation dénommée : la Confédération Algérienne du Patronat Citoyen (CAPC).Le Président de la CAPC, M.Sami AGLI, a annoncé la consécration d’une nouvelle gouvernance au sein de l’organisation enclenchée depuis une année ; une gestion basée sur la transparence, éthique et la concentration de toute l’activité à la chose économique seulement.«ce changement s’inscrit dans le cadre d’une rupture radicale avec les anciennes orientations du FCE». « Le changement nous l’avons engagé depuis une année maintenant », a-il déclaré. « Et pour marquer réellement ce changement avec un changement de nom et surtout vers une transformation future, nous nous appelons aujourd’hui confédération algérienne de patronat citoyen », a-t-il ajoutéSur la question de l’impact de la pandémie sur l’économie, Sami AGLI, a relevé que “sauver la vie de nos concitoyens” est une priorité, mais il est indispensable de mettre un plan concerté avec tous les acteurs économiques pour sauver les entreprises économiques.Le Président de la CAPC a admis qu’il y a une volonté réelle de réformer l’économie nationale pour sa diversification, à travers la mise en place des mécanismes attractifs dans tous les secteurs.

بولنوار يثمن قرارات اجتماع مجلس الوزراء — النهار أونلاين

بقلم مصطفى.ق

26-07-2020

أعربت الجمعية الوطنيّة للتجار والحرفيّين عن ارتياحها للاجراءات التي أعلن عنها بمجلس الوزراء اليوم.

كما استحسنت الجمعية في منشور لرئيسها بولنوار حاج الطاهر الاستجابة لمطالبها الخاصّة بتجميد تسديد الاعباء المالية والجبائيّة وتقييم دقيق لخسائر اصحاب المهن و المؤسسات  اعانات مالية ب30.000 دج للحرفيين واصحاب المهن الصغيرة.

وقالت الجمعية انها في انتظار اجراءات أخرى لاحقة ان شاء الله لصالح اصحاب المطاعم والمقاهي ومراكز التدريب واللغات وغيرها.

ودعت الجمعية التجار والحرفيين إلى التقرّب من ممثّليها الولائيّين لمرافقتهم وشرح اجراءات تقييم خسائرهم و الاستفادة من الاعانات المذكورة، مؤكدة على ضرورة الاستمرار في التقيّد باجراءات الوقاية من الوباء.

القصة الكاملة لتأخر رحلة إجلاء الجزائريين العالقين في الدوحة.. ما علاقة السعودية؟ | سليمان حاج إبراهيم

إحسان الفقيه

26-07-2020

وصلت أخيراً رحلة الخطوط الجوية الجزائرية القادمة من الدوحة إلى مدينة قسنطينة (320 كلم شرقي العاصمة الجزائر)، والتي أقلت عدداً من المسافرين العالقين في قطر بسبب انتشار جائحة كوفيد 19.

وسجلت الرحلة الخاصة التي برمجتها السلطات الجزائرية لإجلاء رعاياها العالقين في قطر، تأخراً، وكان يفترض أن تغادر عند التاسعة من مساء السبت بعد صعود المسافرين إلى الطائرة، لكنها لم تقلع حتى الواحدة والنصف فجر اليوم.

وأرجعت بعض المصادر سبب التأخير إلى إشكالات مرتبطة بتصريح سلطات الطيران المدني السعودي للتحليق فوق أجوائها، مما تسبب في اضطرابات لدى المسافرين، وتذمر الكثيرين منهم للتأخير.

وواجهت المشرفين على تنظيم الرحلة من فريق السفارة الذي عمل طيلة الأيام الماضية على استكمال الإجراءات، صعوبات لوجستية، لأنها أول تجربة في هذا السياق، وكانوا مرتبطين بالتوجيهات الصادرة من العاصمة الجزائر.

وأمضى المسافرون تعهدات بدفع نحو ألفي ريال قطري (550 دولار أمريكي) للخطوط الجوية الجزائرية، تكاليف رحلة الإجلاء.

وإلى جانب العالقين من الدوحة، أقلت الطائرة مسافرين من المالديف، ومن بينهم زوجان سافرا في رحلة شهر العسل، وعادت الزوجة حاملا في أشهر متقدمة، بسبب طول المدة التي قضوها وهم عالقون في المالديف

وتخوف المسافرون من انتشار فيروس كورونا بسبب مدة الانتظار داخل الطائرة، ونزع البعض للكمامات التي ارتدوها.

ووصلت الطائرة عند السابعة صباحاً بتوقيت الدوحة، الخامسة بتوقيت الجزائر، إلى قسنطينة، حيث سيقضي المسافرون فترة حجر صحي لأسبوعين، لكن مصادر قالت إنه يمكن أن تخفض لأسبوع، بما يسمح للعائدين بقضاء العيد مع ذويهم.

وتنفس الكثير من العالقين في الدوحة، وغالبيتهم من أقارب المقيمين الذين وصلوا لزيارة أهلهم، لكنهم علقوا في قطر، بسبب غلق الأجواء، ومطار الجزائر منذ شهر مارس/ آذار.

وتنفس العاملون في السفارة بعد انتهاء مهمتهم الأولى في تأمين عودة الرعايا الجزائريين إلى وطنهم، حيث تكفلت السلطات بتكاليف إقامة العديد منهم وإيوائهم في الفنادق.

ويفترض أن تبرمج رحلة أخرى نهاية الشهر لإجلاء من تبقى من العالقين، وبعض المسافرين القادمين من وجهات أخرى في رحلات ترانزيت

Rachad, soutien de la CIA et de la DGSE aux GIA : les révélations d’Eric DenécéMehdi Messaoudi / 9h26-07-2020Mohsen Abdelmoumen : Pourquoi la France tolère-t-elle sur son sol la présence de différentes mouvances djihadistes et des terroristes ?Dr Eric Denécé(*) : Vous posez là une question essentielle pour laquelle je ne parviens pas à trouver de réponse valable… La France lutte, en effet, officiellement contre les extrémistes et les terroristes islamistes… mais les laisse développer leurs activités sur notre sol. Il y a probablement plusieurs explications. En premier lieu, la faible connaissance de l’islam qu’ont la très grande majorité de nos dirigeants politiques, qui ne savent pas faire la différence entre ses différents courants, ceux qui sont respectables et ceux qui représentent un danger. Ensuite, il ne faut pas négliger la stratégie d’entrisme et de propagande habile que mènent les Frères musulmans et qui porte en partie ses fruits, notamment en raison de la naïveté de nos élites, lesquelles pensent qu’en s’alliant avec eux elles auront « la paix » dans nos banlieues… Enfin, la culpabilité postcoloniale est un autre élément qui tétanise de plus en plus une société qui doute de ses valeurs et qui ne sait plus comment réagir face à certaines évolutions qui menacent sa cohésion nationale et son devenir.Dans un de vos éditoriaux, vous avez évoqué la Turquie comme étant un Etat voyou. Comment expliquez-vous l’alliance des Occidentaux avec cet Etat voyou, alors que la Turquie a armé et financé des groupes terroristes qui ont détruit la Syrie et l’Irak ? Ne pensez-vous pas que les Occidentaux ont joué avec le feu en s’alliant avec Erdogan, le chef des Frères musulmans, qui n’a qu’un seul objectif : établir un califat ? Et comment expliquez-vous le jeu trouble que joue Erdogan en Libye ?La Turquie, pas seulement celle d’Erdogan – qui est, certes, de loin la pire – est un Etat qui bafoue depuis 1974, date de son invasion d’une partie de l’île de Chypre, les lois internationales. A l’époque, les Turcs auraient dû être chassés de l’OTAN pour avoir envahi un autre Etat membre. Mais nous étions en pleine Guerre froide et nous n’avons rien fait car l’Alliance atlantique, sous-direction américaine, privilégiait la menace soviétique. Cette première lâcheté a été une véritable trahison vis-à-vis de nos amis grecs et a commencé à laisser penser aux Turcs que tout était possible. Depuis l’arrivée d’Erdogan, leader totalement mégalomane et membre du bureau international des Frères musulmans, Ankara n’a cessé de poursuivre une politique agressive et néo-ottomane : effacer toute trace de l’héritage kémaliste, s’en prendre aux non-musulmans en Turquie, envahir en toute illégalité – sans que la communauté internationale ne proteste – une partie du territoire syrien, soutenir des groupes djihadistes et terroristes ultraradicaux, ravitaillant en armes les Frères musulmans égyptiens (dont l’accession au pouvoir n’a rien eu de démocratique, contrairement à ce que l’on continue de croire en Occident) et désormais soutenant un régime libyen inféodé à la confrérie terroriste, l’armant et intervenant militairement à ses côtés, en lui envoyant, notamment, des mercenaires djihadistes qui ont déjà travaillé sous son contrôle en Syrie.La Turquie est aujourd’hui un Etat malfaisant et représente un risque véritable pour la paix et la stabilité en Méditerranée et au Proche-Orient. Mais encore une fois, les Occidentaux se refusent de prendre les décisions qui s’imposent, toujours sous l’influence des Américains et des Britanniques qui continuent de voir Moscou comme une menace et craignent que si la Turquie était mise au ban de l’Occident – ce qui s’impose – elle n’aille se jeter dans les bras de la Russie.Certaines de nos sources évoquent un déplacement des djihadistes de Syrie et d’Irak vers la Libye, devenue un sanctuaire des terroristes. Ne pensez-vous pas que ce qui se passe en Libye menace la stabilité de tout le bassin méditerranéen, voire du monde ? L’intervention en Libye de Sarkozy et de son allié Cameron sous l’égide de l’OTAN n’a-t-elle pas été une faute politique grave dont on subit les conséquences en ce moment ?Evidemment, la situation actuelle a pour origine l’intervention occidentale de 2011, totalement injustifiée, improductive et, par certains aspects, illégale (en outrepassant la résolution 1973 de l’ONU). Sarkozy, Cameron mais aussi Obama en portent l’entière responsabilité. Ils ont tous les trois joué aux apprentis sorciers et déstabilisé l’Afrique du Nord et le Sahel… puis désormais la Méditerranée. La destruction de la Libye a créé un véritable foyer terroriste et criminel (passeurs et migrants) qui ne cesse de prendre de l’ampleur et que nous mettrons des années à éliminer. Et plus préoccupant, cela pourrait devenir un théâtre d’affrontements entre puissances régionales : Egypte et Emirats, Turquie et Qatar…Dès le printemps 2011, de retour de Libye où nous avions visité les deux camps (Tripoli et le CNT), nous n’avons cessé d’alerter sur la politique irresponsable et déplorable que l’Occident conduisait et sur ses effets prévisibles… Malheureusement, nous avons eu raison.J’ai vu l’une de vos interviews où vous avez parlé d’un groupe que vous aviez constitué au lendemain des Printemps arabes et j’ai lu votre livre collectif La Face cachée des révolutions arabes, édité par le CF2R et consacré au Printemps arabe, devenu hiver islamiste. Vous avez évoqué des noms comme ceux de notre amie la regrettée Anne-Marie Lizin que j’ai interviewée à plusieurs reprises et de Mme Saïda Benhabylès. Cette dernière a été attaquée et accusée d’être un agent des Français et le nom de la famille Benhabylès a été traîné dans la boue sur les réseaux sociaux par des organisations islamistes activant en Europe et par des individus liés au terrorisme et à la thèse du « qui tue qui », thèse qui cible l’armée algérienne et les services de renseignement algériens. Comment expliquez-vous que des personnages douteux puissent se permettre d’attaquer un élément de votre groupe et de déformer vos propos, sachant que ces éléments ont eux-mêmes des liens avec des services de renseignement occidentaux, saoudiens, marocains, qataris, et turcs ?Mme Saïda Benhabylès est une femme pour laquelle j’ai un très grand respect et une amie que j’apprécie beaucoup. Elle a été victime ces dernières semaines d’actions de déstabilisation orchestrées par des individus membres ou proches des Frères musulmans, dans un objectif que je ne perçois pas bien encore. Naturellement, tout cela est de la diffamation et du mensonge. J’ai pu observer la manière dont ces islamistes ont falsifié certains de mes interviews, les traduisant en arabe avec des propos totalement faux ou fantaisistes.J’avoue ne pas mesurer les liens entre ces individus et les « promoteurs » du « qui tue qui ? ». Mais ces derniers restent actifs en France, après être parvenus à donner une vision totalement déformée de la réalité algérienne de la « décennie noire ». Il est bien sûr évident que les islamistes les plus radicaux, cherchant à imposer leurs « valeurs » stupides et infondées aux autres musulmans, ont toujours cherché à prendre le pouvoir et donc à attaquer tous ceux qui représentaient un obstacle à leur stratégie. Heureusement, l’Algérie n’est pas tombée, la Syrie non plus et l’Egypte, grâce au maréchal Sissi, a pu les chasser du pouvoir. Mais ils sont au pouvoir en Turquie et dans les monarchies du Golfe – en dépit de leurs différences doctrinales – et continuent de répandre à travers le monde leur idéologie mortifère.Des éléments de l’organisation Rachad, organisation affiliée au congrès de l’Oumma lié aux Frères musulmans d’Erdogan et basé à Istanbul, n’ont pas hésité à inciter les Algériens à prendre les armes contre leur armée et leur Etat. Et Mohamed Larbi Zitout, un des dirigeants de Rachad, qualifie les groupes terroristes actifs au Sahel de « groupes de libération nationale ». Ces individus vivent dans des pays comme la Grande-Bretagne et la France. Comment expliquez-vous qu’ils ne soient pas inquiétés, malgré leur prosélytisme au profit d’Erdogan et des Frères musulmans ? Ces individus liés au terrorisme n’utilisent-ils pas votre système « démocratique » pour répandre leurs idées terroristes ?Vous donnez-là un exemple très clair de leur stratégie : prosélytisme, propagande et tromperie, appel à la lutte armée et au meurtre, le tout avec le soutien des ÉEtats islamistes cités plus haut… et la passivité totale de l’Occident.Les « élites » européennes – et cela est particulièrement vrai en France – sont sans réaction pour plusieurs raisons :– elles ne savent pas comment agir face à ce phénomène, car elles se caractérisent par leur absence de vision, de culture, leur manque de courage et leur médiocrité ;– elles sont « endormies » par l’argent, les promesses et les mensonges de monarchies du Golfe… et des Américains qui persistent à les soutenir ;– elles veulent rester au pouvoir et se disent que si le « vote musulman » (5 à 10% en moyenne en Europe) leur est acquis, elles ont des chances d’y parvenir. Ainsi, elles ferment les yeux ou acceptent des comportements qui contreviennent à nos règles, valeurs et lois ;– elles sont obnubilées par le risque de l’extrême-droite qui a, en réalité, beaucoup moins de fondement qu’on ne l’imagine, parce que les partis qui l’incarnent seraient incapables de gouverner. Mais en revanche, à chaque élection, ils attirent plus de votes de tous ceux qui sont outrés de l’inaction des autorités. Ce sont là les ingrédients d’une situation explosive.Les individus qui ont vendu la thèse du « Qui tue qui ? » aux services de renseignement occidentaux concernant l’Algérie n’avaient-ils pas plusieurs objectifs stratégiques parmi lesquels, entre autres, utiliser Taqiya et cacher le vrai potentiel de nuisance des djihadistes en Occident, sachant qu’après on a vu les attentats de Bruxelles, de Paris, de Londres, de Berlin, etc. et qui contredisent les thèses du « Qui tue qui » ? N’est-il pas temps de révéler la vérité à vos peuples, à savoir que le djihadisme et son idéologie existent dans votre société et qu’ils sont alimentés par différents pays comme l’Arabie Saoudite, le Qatar, la Turquie ?Depuis au moins une décennie, de plus en plus de voix se sont élevées pour dénoncer ces dangers et l’idéologie véritable de ces mouvements sectaires et nuisibles. Mais les politiques, pour les raisons que je viens d’évoquer, ne veulent pas l’entendre. Je vais vous donner deux exemples édifiants : au cours de l’été 2016, François Fillon, futur candidat de la droite à la présidentielle, s’est opposé lors d’un votre à l’Assemblée nationale à ce que des mesures soient prises contre les Frères musulmans en France. Et en 2016 également, Jean-Yves Le Drian, alors ministre de la Défense d’un gouvernement de gauche, publie un livre intitulé Qui est l’ennemi ? dans lequel il se demande si la France est en guerre mais ne dénonce ni l’islamisme radical, ni les monarchies archaïques du Golfe… il n’en parle même pas ! Est-ce de la cécité, de la complicité, de la bêtise ? Voilà où en est la France aujourd’hui…Les services de renseignement, qu’ils soient français, algériens ou autres, n’ont-ils pas le même ennemi, à savoir le djihadisme et son idéologie mortifère, qu’elle provienne des salafistes ou des Frères musulmans ? Ne pensez-vous pas que la coopération entre les services de renseignement doit s’améliorer dans une optique gagnant-gagnant ?Si, évidemment. D’ailleurs, ils coopèrent étroitement en la matière… mais pas dans tous les domaines, ni sur tous les sujets. Cela est normal car les intérêts nationaux demeurent différents. L’antiterrorisme est le domaine dans lequel la coopération est la plus poussée, non seulement entre Occidentaux, mais aussi avec les pays arabes, dont les Etats du Golfe. Ce qui peut signifier qu’une partie des informations échangées sont orientées. En effet, jamais l’Arabie Saoudite, le Qatar ou la Turquie ne donneront d’informations sur « leurs » terroristes, vu que ces régimes adhèrent eux-mêmes au salafisme ou à la doctrine des Frères musulmans. Ils ne transmettront des renseignements que sur les groupes qui menacent leur régime.Vous êtes un expert en renseignement et un fin connaisseur de la géopolitique. Les gouvernements occidentaux ne se sont-ils pas trompés dans la gestion du dossier syrien ?Totalement. Il y a eu une erreur majeure d’évaluation de la situation : penser que Bachar allait tomber rapidement en 2011 montrait une méconnaissance de la réalité syrienne ; il y a eu par ailleurs une influence majeure des États du Golfe voulant faire tomber la Syrie « laïque », pays dans lequel la cohabitation des religions insupportait les régimes islamistes radicaux du Qatar et d’Arabie saoudite. Ainsi, les Américains, les Britanniques et les Français, via leurs services spéciaux, ont soutenu des terroristes qui, par ailleurs, organisaient des attentats sur notre sol ou luttaient contre nos forces au Mali. Bel exemple de cohérence politique… Heureusement, l’intervention russe a permis de faire échouer cette stratégie délirante.Ne pensez-vous pas que la solution en Libye doit être politique et que si jamais il y a une guerre, tout le monde sera perdant ?Cela serait évidemment l’idéal, mais je ne vois guère que nous en prenions le chemin. Il faudrait pour cela que les belligérants acceptent de négocier… ainsi que leurs soutiens extérieurs. Or, ni les islamistes libyens, ni la Turquie qui les soutient ne le souhaitent, et les milices et les réseaux criminels de Misrata et d’ailleurs ont tout intérêt à ce que la situation demeure chaotique, ce qui permet à leurs « affaires » de prospérer. Et l’Egypte ne peut accepter qu’un régime islamiste, refuge de terroristes et de criminels, s’installe à ses portes… pas plus que l’Algérie, évidemment.Les Occidentaux, à leur tête les Etats-Unis, ne devraient-ils pas revoir leur alliance avec les Saoudiens, les Qataris et les Turcs ?Absolument, notre politique étrangère et nos alliances doivent être totalement reconsidérées. Arabie Saoudite, Qatar, Bahreïn, Koweït et Turquie sont autant d’Etats dont les valeurs et la politique sont aux antipodes de celles de la France. Ce ne sont ni nos amis ni nos alliés, contrairement à ce qu’une partie de nos dirigeants persistent à croire, espérant des contrats mirobolants pour notre industrie de défense… Heureusement, la Turquie n’a pas pu intégrer l’Union européenne et il faut tout faire pour que cela ne se fasse jamais. Si elle demeure dans l’OTAN, je pense indispensable que nous remettions en cause l’utilité de cette alliance… qui n’a plus rien d’atlantique… ni de pacifique !Ne pensez-vous pas que les Européens devraient cesser de s’aligner sur la politique américaine ? A votre avis, l’OTAN n’est-elle pas devenue une coquille vide qui ne sert plus à rien ?L’OTAN n’a plus de raison d’être depuis la fin de la Guerre froide et aurait dû être dissoute, c’est une évidence. Mais cela reste pour les Américains un moyen d’influence, de contrôle et de pression essentiel sur des Européens qui ne veulent pas assurer eux-mêmes le coût de leur défense. C’est surtout une aubaine pour l’industrie de défense américaine qui peut imposer ses armements à ses alliés et tuer toute concurrence européenne en la matière.Mais cela ne serait pas possible sans la complicité des Européens, lesquels ont, pour l’essentiel, accepté d’importantes pertes de souveraineté politique et économique. La France a été pendant plusieurs décennies la seule nation « poil à gratter » dans cette alliance. Mais la décision de Nicolas Sarkozy de rejoindre l’organisation militaire intégrée de l’OTAN a sonné le glas de toute indépendance véritable. Or, aujourd’hui, il faudrait soit dissoudre l’OTAN, soit que la France s’en retire.En tant que professionnel du renseignement, quelle est votre analyse concernant l’opération Rubicon où la CIA et le BND ont espionné le monde entier, y compris leurs alliés européens. D’après vous, l’espionnage de masse est-il utile dans la lutte antiterroriste ou est-ce plutôt, comme l’a révélé Snowden, un outil de contrôle de masse ?Il y a deux aspects à considérer. D’une part, l’espionnage extérieur que pratiquent tous les Etats. J’oserai dire que celui-ci reste légitime, en tout cas qu’il ne disparaîtra jamais car il permet de lire dans le jeu des autres (amis, alliés, adversaires) pour conduire sa politique internationale et défendre les intérêts nationaux (politiques, économiques, militaires). C’est ainsi.D’autre part, il y a les « alliances ». Le fait que les Etats-Unis espionnent avec autant d’acharnement leurs propres alliés, et que les Etats européens acceptent eux-mêmes de coopérer avec Washington pour intercepter les communications de leurs voisins est une contradiction qui montre que l’Europe n’existe pas, qu’il n’y a aucune conscience d’un intérêt commun. Souvenons-nous à ce titre de l’attitude des Européens lors de l’invasion illégale de l’Irak, en 2003, par les Américains. La France, qui s’est opposée à cette opération – et l’Allemagne qui ne l’a pas soutenue – ont été trahies par tous leurs autres partenaires européens.Enfin, il y a le mythe de contrôle mondial des données. Je parle de mythe car, aujourd’hui, la croissance des datas va infiniment plus vite que les progrès des moyens de traitement, pourtant déjà extrêmement performants. Les Américains dépensent des sommes considérables, ont obtenu des résultats indéniables, mais ne sont capables que de traiter une partie infime des informations qu’ils ont recueillies.Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de danger. C’est en cela que nous ne remercierons jamais assez Edward Snowden pour son action. D’ailleurs, l’obsession des autorités américaines à son encontre illustre parfaitement l’embarras de Washington au regard des pratiques d’espionnage électronique que Snowden n’a pas encore toutes révélées…Interview réalisée par Mohsen Abdelmoumen(*) Eric Denécé est docteur en sciences politiques et directeur du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R). Il a exercé comme officier-analyste à la Direction de l’évaluation et de la documentation stratégique du Secrétariat général de la défense nationale (SGDN).