Date de publication: 18/07/2020 | Auteur(s): Administrator | Tags: Divers | Visites: 215

«L’Algérie n’était rien», la France a mis fin «à la piraterie barbaresque»: une journaliste de CNews fait polémique

17-07-2020

La journaliste Véronique Jacquier a estimé sur CNews que la France avait conquis l’Algérie qui «n’était rien du tout» pour «mettre fin à la piraterie barbaresque et à l’esclavage pratiqué par les musulmans». Selon elle, Emmanuel Macron devrait plutôt rappeler les bienfaits en ayant résulté plutôt que de s’autoflageller.

En réagissant à la création d’une commission sur la mémoire franco-algérienne, la journaliste Véronique Jacquier a déclaré sur le plateau de CNews que l’Algérie n’était «rien du tout» avant la colonisation et a mis en avant les avantages apportés par la France. Des propos qui n’ont pas tardé à déclencher une polémique sur les réseaux sociaux.

Elle a donné sa vision de la politique française de l’époque:

«En 1830, la France a colonisé l’Algérie pour mettre fin à la piraterie barbaresque et à l’esclavage en Méditerranée pratiqué à l’époque par les musulmans».

​C’est grâce à la colonisation que l’Algérie a pu profiter des «ponts, des routes, des hôpitaux» construits par la France, a-t-elle affirmé en contestant les mots d’Emmanuel Macron, lequel voit la colonisation comme un «crime contre l’humanité».

Véronique Jacquier a également exprimé son souhait que le Président de la République change de discours au lieu de pratiquer «l’autoflagellation» et la «repentance», emboîtant ainsi le pas à Jacques Chirac et François Hollande.

Droit de demander des excuses

Alors que l’Algérie attend des excuses de la partie française, la journaliste estime que l’Hexagone pourrait avoir le droit «de demander des excuses pour le massacre d’Oran et le massacre de tous les Français pendant cette période de l’Histoire».

Dans un entretien accordé à L’Opinion, le Président Tebboune a annoncé que sans le traitement de la question mémorielle, les relations franco-algériennes ne pourront pas être apaisées. Ses compatriotes aspirent plutôt à la reconnaissance par la France de ses actes qu’à une compensation matérielle.La commission bilatérale sera chargée du travail mémoriel pour régler les problèmes qui entravent la communication diplomatique et la relation économique entre les deux pays depuis plusieurs mois.
 

Plusieurs cas de Covid-19 dans le milieu de la presse : un sujet tabou ?

18-07-2020

De nombreux cas de Covid-19 ont été enregistrés dans le milieu de la presse, a-t-on appris de sources concordantes. Mais les médias répugnent à en faire cas. Est-ce un sujet tabou ? A la Maison de la presse Tahar-Djaout, des journalistes et des travailleurs ont été contaminés, indique-t-on, tandis que des employés de l’ENTV ont adressé une lettre au directeur de l’entreprise pour dénoncer la nonchalance des responsables face au dépistage de plusieurs cas au 21, boulevard des Martyrs et les risques que le métier fait courir aux travailleurs.

Dans leur appel au directeur général de l’ENTV, les signataires de la lettre, diffusée également sur les réseaux sociaux, font état de «graves négligences» en matière de prévention sanitaire, en dépit de la gravité de l’épidémie et de sa propagation fulgurante dans le pays. Aucune mesure barrière n’est respectée, selon les travailleurs de la Télévision publique qui saluent la perspicacité de la Radio voisine dont les responsables «qui ont pris les choses en main à temps et d’une manière efficace».

Les signataires de la lettre dénoncent notamment l’absence de gel hydroalcoolique et le manque d’hygiène dans les toilettes où «il n’y a même pas de savon». Ils interpellent le directeur de l’ENTV pour qu’il agisse de sorte à éviter une «catastrophe» au sein du siège qui accueille tous les jours des «personnes extérieures» pour participer aux différents programmes.

H. A.

Amar Saadani de retour au pays pour enterrer son épouse : son domicile à Moretti pris d’assaut par les hauts responsables de l’Etat

18-07-2020

Après plusieurs longs mois de fuite à l’étranger, l’ex-secrétaire général du FLN de 2013 jusqu’à 2016, est revenu hier vendredi à Alger pour rapatrier la dépouille de son épouse morte des suites d’une longue maladie pour laquelle elle était hospitalisée à Paris en France, a appris Algérie Part de plusieurs sources concordantes.  

Selon nos sources, Amar Saadani s’est rendu à son domicile personnel à Moretti. L’ex-patron du FLN possède effectivement une villa au sein de la résidence d’Etat du Sahel. Une foule nombreuse composée de plusieurs personnalités dirigeantes s’est déplacée hier vendredi après-midi à Moretti pour revoir Amar Saadani et lui présenter leurs condoléances. La cérémonie n’est pas passée et inaperçue surtout que les services de sécurité ont été discrètement mobilisés aux alentours de la résidence de l’ex-puissant patron du FLN qui revient au pays après deux années d’exil à l’étranger.

Néanmoins, le retour de l’ex-patron du FLN a soulevé de nombreuses interrogations puisqu’il n’ a pas été du tout inquiété alors qu’il est recherché officiellement au tribunal de Chéraga depuis le mois de juin 2019. Amar Saâdani figurait, lui et sa défunte épouse, sur la liste des personnalités politiques que le tribunal de Chéraga voulait auditionner dans le cadre d’un scandale de détournement de foncier public. L’ancien président de l’APN a bénéficié effectivement d’une importante concession agricole, inscrite au nom de son épouse, et a érigé, illégalement, des constructions sur la parcelle. Cette affaire concerne, selon nos sources, un grand terrain situé à Chéraga qui appartenait à une exploitation agricole collective.

Après avoir refusé de se présenter au tribunal de Chéraga à la suite de 4 convocations judiciaires, Amar Saâdani était normalement, assurent nos sources, sous le coup d’un mandat d’amener ordonné par un juge d’instruction. Or, il semble que cette affaire ait été enterrée par la justice algérienne puisque l’ex-patron du FLN a reçu des garanties lui permettant de revenir en Algérie en toute quiétude sans craindre la moindre complication. Plusieurs sources ont confirmé enfin à Algérie Part que Saâdani entretient des relations très amicales avec l’actuel ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati. Le puzzle est donc reconstitué.

Moussa Benhamadi décédé, Boudjema Talai et Amar Benyounes contaminés : panique dans les prisons algériennes à cause du COVID-19

18-07-2020

Un vent de panique s’est réellement emparé des prisons algériennes où la pandémie du COVID-19 est en train de faire des ravages très alarmantes. Moussa Benhamadi, des Télécommunications et de la Poste de 2010 jusqu’à 2013, est décédé dans la nuit du vendredi 17 juillet des suites du COVID-19 à l’hôpital de Mustapha Bacha de la capitale Alger, a-t-on appris auprès de sa famille.

Il avait contracté le virus à la prison d’El-Harrach. Pour rappel, l’ancien ministre des Télécommunications Moussa Benhamadi a été placé le 18 septembre 2019 sous mandat de dépôt et incarcéré à la prison d’El-Harrach. Il était poursuivi dans le dossier relatif au groupe familial, Condor Electronics.

Il avait été poursuivi notamment pour des crimes liés au “blanchiment d’argent et transfert de biens obtenus par des faits de corruption à l’effet d’en dissimuler la source illicite dans le cadre d’un groupe criminel, dilapidation et utilisation de fonds de banque, incitation d’agents publics à exploiter leur influence effective et supposée dans le but de bénéficier d’indus privilèges, mais également pour financement occulte des partis politiques, bénéfice du pouvoir et de l’influence des agents de l’État, des collectivités locales, des entreprises et des institutions publiques de droit public, des entreprises publiques économiques, des entreprises publiques à caractère industriel et commercial lors de la passation des contrats, des marchés et d’avenants à l’effet d’augmenter les prix ou de modifier, en leur faveur, la qualité des produits et des services et de l’approvisionnement.

Selon nos sources, Moussa Benhamadi souffrait des syndromes du COVID-19 depuis plusieurs jours. Il s’était présenté à maintes reprises à l’infirmerie de la prison d’El-Harrach pour alerter les médecins. Mais, malheureusement, dépourvus de moyens, les médecins de cet établissement pénitentiaire se sont contentés à chaque fois de rassurer verbalement Moussa Benhamadi et le renvoyer, ensuite, vers sa cellule. Une attitude irresponsable qui finira par valoir à l’ancien ministre d’être hospitalisé en urgence à l’unité COVID-19 de Mustapha Bacha à cause de sa détresse respiratoire. Plongé dans le coma depuis mercredi dernier, Moussa Benhamadi n’a pas survécu et s’éteint dans la nuit du vendredi.

Mails n’était pas le seul détenu dont les jours étaient en danger après avoir contracté en prison le COVID-19. Avant lui, il y avait Ouyahia et Sellal qui sont toujours hospitalisés à Mustapha Bacha où ils sont placés en surveillance médicale à cause de la détérioration de leurs poumons ravagés par le virus. L’état de santé d’Ahmed Ouyahia est particulièrement préoccupant, assurent nos sources qui craignent pour sa vie. Hamid Melzi, l’ex-patron de la résidence d’Etat de Club-des-Pins, et l’opposant ou général à la retraite Ali Ghediri ont été également contaminés par le COVID-19. Depuis hier vendredi, ce sont les deux anciens ministres des Transports et du Commerce, Boudjemaâ Talai et Amara Benyounès, qui ont été transférés en urgence à l’hôpital Mustapha Bacha après avoir développé les symptômes les plus graves du COVID-19.

Nos sources assurent enfin que des dizaines, voire des centaines de détenus anonymes souffrent des symptômes du COVID-19 depuis plusieurs jours dans les établissements qui souffrent de la surpopulation carcérale à l’image de la prison d’El-Harrach qui accueillent plus de 3300 détenus alors que sa capacité maximale est de 2500 détenus. Les cliniques et infirmeries des prisons algériennes sont sous-équipées et ne permettent pas d’assurer un suivi médical au profit des détenus les plus fragiles. Elles ne peuvent ni faire des prélèvements ni faire des tests de dépistage. Mêmes les masques de protection ont été longtemps indisponibles pour l’ensemble du personnel pénitentiaire. Les prisons algériennes sont une véritable bombe sanitaire à retardement…

Algérie : La suspension de l’ouverture des frontières sera prolongée ?

18-07-2020

Algérie – Entre le prolongement du confinement partiel et les dernières mesures de restrictions de la circulation entre les 29 wilayas les plus touchées par le Coronavirus, la suspension de l’ouverture des frontières semble être prolongée.

Il est regrettable de reconnaître qu’en effet la conjoncture exceptionnelle que traverse le pays actuellement est alarmante. Le constat est intransigeant; la crise sanitaire continue de sévir d’une manière exponentielle sur l’ensemble du territoire national. Cependant, la progression inquiétante de la courbe du nombre de cas des contaminations au Coronavirus; en Algérie semble prolonger la suspension de l’ouverture des frontières.

Ainsi, les Algériens souhaitant voyager dans les prochains jours devront encore prendre leur mal en patience; puisque même au niveau national, la circulation a été restreinte. Rappelons dans ce contexte que ce 16 juillet, les services du Premier Ministère ont annoncé; le prolongement du confinement partiel imposé aux 29 wilayas les plus impactées par la dissémination de la pandémie; dans l’optique de freiner la propagation de cette dernière. Par ailleurs, le prolongement est effectif à partir du 18 juillet 2020, pour une durée de dix (10) jours supplémentaires. 

Le volume horaire pour le couvre-feu demeure le même; notamment de 20h00 à 05h00 du matin. De plus, l’interdiction du trafic automobile inter-wilayas a été reconduite pour une durée de dix (10) jours aussi. Toutefois, les véhicules privés et ceux destinés à la marchandise, dispenseront de cette condition. Quant aux transports urbains publics et privés, il leur est interdit de circuler lors des week-ends dans ces mêmes wilayas.

De nouvelles opérations de rapatriement d’Algériens bloqués à l’étranger sont au programme

Bonne nouvelle pour les ressortissants algériens coincés depuis la fermeture des frontières extérieures de l’Algérie en mars 2020. Le Premier Ministre, Abdelaziz Djerad a chargé ce 16 juillet les ministères des Affaires étrangères; de l’Intérieur, des Transports et du Tourisme; de mobiliser toutes les ressources matérielles et humaines nécessaires. 

Ceci allant de la flotte aérienne à maritime afin de programmer d’ici la semaine prochaine, de nouvelles opérations de rapatriement des ressortissants Algériens bloqués à l’étranger; en raison de la pandémie du Coronavirus. Il convient de souligner que plusieurs établissements hôteliers ont été mobilisés dans ce sens; devant accueillir les personnes rapatriées durant la période de quatorzaine. Par ailleurs, le nombre des contaminations au Coronavirus en Algérie poursuit sa hausse ces derniers jours. Aujourd’hui, vendredi 17 juillet 2020 un nouveau record quotidien des contaminations a été enregistré, avec 593 cas positifs. Il est évident que cette hausse des contaminations éloigne la perspective d’une réouverture des frontières et de la reprise du trafic aérien. D’ailleurs, selon les experts l’éventuelle réouverture des frontières, est liée à une nette amélioration de la situation sanitaire en Algérie.

L'ENTV produit une émission de 15 mn pour s'attaquer à Facebook et aux Fake News

DIA-17 juillet 2020: Alors que la communication institutionnelle est toujours défaillante, la télévision publique (EPTV) a lancé ces derniers jours une émission visant à s’attaquer ouvertement aux réseaux sociaux et aux fake news. 

L’émission intitulée « Khabaya El Iaalam« (Les dessous des médias) d’une durée de 15mn, est conçue et présentée par une ancienne présentatrice du JT de 20h de la télévision publique Amina Ben Abd Rabo, mais produite en exécutif par une entreprise privée spécialisée dans la création digitale: Wamda Créative. 

Dans ses deux premiers numéros, l’émission « Khabaya El Iaalam » dans un décor virtuel parfait et un graphisme digne des studios Pixar, nous entraîne dans une idéologie digne des plus grandes opérations de propagande soviétique ou de Goebbels: s’attaquant en 13 minutes seulement (Sans compter le générique) aux plus grands moyens de communication jamais élaborés  depuis la seconde guerre mondiale: Les réseaux sociaux. Dans sa présentation, parfois sans expert, Amina Ben Abd Rabo, tente de nous indiquer les ficelles pour éviter de tomber dans le fake news et surtout comment éviter la fausse information. 

Mais la présentatrice de l’émission a tendance à oublier que la plus grande source du fake news, c’est l’absence d’information ou bien la confirmation de l’information. Le flou et surtout l’absence de transparence est la première force d’attaque du fake news. C’est pourquoi des pays comme les USA, le Canada ou la Grande Bretagne ou les pays scandinaves connus pour leur transparence de l’information ne tombent jamais dans le fake news. Ce dernier ne trouve sa source que dans des pays médiatiquement fermés, comme les pays arabes, certains pays asiatiques et d’Amérique latine. 

Ce genre d’émission nécessite une place plus large avec une durée de 52mn et avec l’intervention d’experts reconnus mondialement, pas des influenceurs anonymes exerçant sur facebook.  

Si on veut s’attaquer à ce genre de fléau médiatique, ce n’est pas avec ce genre de short programme qu’on va convaincre les millions d’algériens du danger des réseaux sociaux. De plus, il faut d’abord un minimum de crédibilité et de transparence. A commencer par afficher les mentions légales de la société Wamda Créative sur le site et afficher le nom du producteur de l’émission dans le générique du programme. Une émission qui n’est même pas présente sur la page de la société sur …..facebook et sur le site wamdacreative.com, ce qui peut être une source de fake ….news.

Salim Bey    

ا عتذارات ربراب ... Les excuses de Rebrab - الجزائرية للأخبار

18-07-2020

عبد الحي بوشريط

بدا غريبا  اللقاء  الذي جمع وزير  الاتصال عمر بلحيمر  برجل الأعمال الأغنى في الجزائر ايسعد ربراب ،  خاصة وأن الرابط بين رجل الأعمال  ربراب  ووزير الاتصال يبدوا  ضعيفا،  بل إن الطبيعي أن العلاقة  بين  الرجلين  تكون إما عبر أحد مسؤولي  وزارة الاتصال  و مدير صحيفة  ليبيرتي ، التي وقعت في اشكال مع الحكومة حول تغطية صحفية أخيرة تتعلق بتسيير الأزمة  الصحية من  قبل  حكومة  الوزير الأول عبد العزيز  جراد،  كما أن الطبيعي في حالة  ايسعد ربراب  و وزير الاتصال عمر بلحيمر  أن  الوزارة تستدعي مسؤولي نشر صحيفة لبيرتي  التي يملك ايسعد ربراب كل أو أغلب رأسمالها،  لكن خطورة الأزمة التي اقحمت فيها  صحيفة  ليبيرتي  ربراب ايسعد، مع الأخذ في الاعتبار  إحتمال أن التغطية الإعلامية  الأخيرة التي استدعت ردا وتعليقا طويلا من قبل وزارة الاتصال ، كانت مقصودة ، دفعت  ايسعد ربراب  للمسارعة لتوضيح الأمر ،  على  مستوى وزارة الاتصال ابعادا لأي سوء فهم،  وربما من أجل احتواء الوضع ،خاصة وأن البلاد الآن تعيش  ظروفا استثنائية  قد تتعرض للإرباك عبر اي شائعة أو خبر غير دقيق أو معلومة أو تحليل أو تفسير .

Bipolarisation, piège de la révolution/tanekra

Vendredi 17 juillet 2020 - 15:38

Et ce qui devait arriver arriva ! Depuis un certain temps, notamment après le retour à la rue de milliers de manifestants réclamant le départ du régime algérien et la reprise de la contestation politique en Algérie, reprise qui coïncide avec une accalmie sur le front pandémique, le débat politique vire virtuellement au duel. 

Duel, plutôt bipoloraisation, entre deux camps qui se sont déjà affrontés par populations interposées, il y a 30 ans. Duel qui a coûté 200 000 morts, des milliers de disparus et surtout qui a permis à la junte militaire, véritable détentrice du pouvoir, de rester au pouvoir.

Et comme les mêmes causes produisent les mêmes effets, il est tout à fait facile de deviner les tenants et les aboutissants de cette mise en scène orchestrée certainement par les mêmes cercles occultes habitués à la manipulation.

Reprenons les éléments un à un. D'abord, il y a eu un premier viol de la révolution/tanekra de 2019 par l'intronisation d'un pantin par la force de la baïonnette. Le général Gaïd Salah, ex-bras droit de Bouteflika, et dans une course effrénée à maintenir le statu-quo politique, organise le 12/12/19 un simulacre de scrutin pour mettre au pouvoir ...un ex-Premier ministre de Bouteflika, un proche des cercles mafieux algériens, malgré le chaos politique régnant dans le pays. 

Ensuite, cadeau du ciel, il y a eu le Covid-19 qui imposa une pause dans la contestation. Devant le danger sanitaire, les protestataires préfèrent, dans une sage décision, suspendre la mobilisation de rue. Une aubaine pour le nouveau locataire du palais d'El Mouradia pour mater la révolution et arrêter des figures du mouvement. 

Après trois mois de confinement et des dizaines de morts non recensés, les citoyens se rebellent non pour des raisons politiques mais pour éviter de mourir de faim.

Des appels timides ont eu lieu sur les réseaux sociaux pour reprendre clairement la contestation politique. Certains ont accusé ces initiatives, à juste titre d'ailleurs, d'irresponsables mais quand la faim est aux portes, le virus ne fait plus peur.

Il est aisé de voir la main de régime, qui pour cacher le scandale sanitaire et le chaos dans les hôpitaux, préfère s'en prendre à la population, responsable, selon lui, de la dégradation de la situation sanitaire. Or dans tous les pays du monde qui ont décrété un confinement, des mesures sociales ont accompagné la démarche, ce qui n'a pas été le cas dans le quatrième pays exportateur de pétrole.

Et c'est dans ce climat délétère, au moment où la colère citoyenne monte d'un cran, que des voix s'élèvent pour décréter la fin de la révolution/tanekra non pas pour des raisons sanitaires mais en agitant le chiffon rouge de l'islamisme. Kamel Daoud en premier.

Ces mêmes voix qui n'ont cessé de surfer sur la contestation populaire pour un éventuel retour sur la scène politique "découvrent" que des islamistes seraient derrière la contestation qui a ébranlé la dictature d'Alger, ce qui est une aberration.

Quel meilleur cadeau pour cette même dictature qui préfère sacrifier et jeter en pâture ses propres piliers pour, encore une fois, se maintenir au pouvoir et donc continuer à gouverner, à dilapider plutôt. Demain, la répression sera féroce parce que la révolution serait "islamiste".

Et ce n'est pas un hasard si la Kabylie, comme lors de de la décennie noire, c'est la date anniversaire de l'assassinat du Rebelle Matoub Lounès et du Printemps noir, qui est choisie pour cette énième et grotesque manipulation. Tout le monde sait l'aversion de la région pour l'islamisme et son immunité socio-historique contre l'idéologie intégriste et les premiers à le savoir sont les islamistes eux-mêmes. D'ailleurs, ils ne cessent de faire des clins d'oeil à ce bastion de la démocratie et de la laïcité. Et ce n'est pas des expressions telles que "leqbayel Al Ahrar" (les Kabyles libres) qui vont changer la donne. L'islamisme ne passera pas.

L'équation n'est pas si simple pourtant. Les islamistes savent que sans la Kabylie, leur dessein de "oumma islamia" est voué à l'échec et les faux démocrates savent aussi que les discours fallacieux et manipulateurs n'ont plus d'écho en Kabylie.

Si les héritiers du FIS, qui ont appelé les Kabyles à "ranger leur drapeau" avant que Gaïd Salah ne l'interdise ne pèsent plus sur l'échiquier politique notamment en Kabylie, après tant d'atrocités, les soutiens (conscients ou pas) de la junte militaire en font un monstre par une subtile diversion en affirmant que le danger rôde. Autrement dit, l'alternative est de revenir au statu-quo d'avant 16 février 2019, celui des "sauveurs de la République" par les chars.

On revient à l'analyse de Benjamin Stora pour qui il y a trois pôles politiques en Algérie, l'Armée et le courant nationaliste, les islamistes et les démocrates. Et dans l'esprit de l'historien du mouvement national algérien, ce troisième pôle n'est autre que la Kabylie (représenté par le FFS dans son analyse) étant donné sa faiblesse en dehors de celle-ci.

Parler d'idéologies et proposer des projets de société est certes indispensable pour une démocratie saine mais sans la chute du régime algérien il n'y aura ni idéologie ni projet de société. Il y aura une dictature rentière et dilapidation de ce qui reste des richesses nationales.

Pour la Kabylie qui attise les convoitises des uns et des autres, elle a cessé de croire au père Noël quand la gendarmerie et la police algériennes tiraient à balles réelles sur ses jeunes. La Kabylie ne peut et ne doit être un éternel terrain de jeu dont les règles lui échappent. Dorénavant, c'est un joueur pleinement et rien ne se fera sans elle ou contre elle. La Kabylie n'a pas attendu 2019 pour contester le régime et les blessures du Printemps noir ne sont pas encore pansées.

Comme le réclament la majorité de la population kabyle et son élite politique, auxquelles des voix et non des moindres se sont jointes (comme Lahouari Addi), le salut résidera, une fois l'oligarchie militaire chassée, dans la consécration des régions comme entités politiques avec des pleins pouvoirs. Un nouveau contrat républicain qui prend en considération les spécificités culturelle et sociologique s'imposera.

Ce n'est qu'à ce moment que des projets de société, qui ne seront plus hégémoniques, pourront être démocratiquement concrétisés. Ce n'est que de la sorte que les citoyens de Bougie choisiront un projet qui ne sera certainement pas celui de Djelfa.

Auteur

Ahviv Mekdam

Les islamistes et le jeu démocratique

Vendredi 17 juillet 2020 - 14:08

Des voix nombreuses, par calcul ou par naïveté, tendent à croire et à faire croire que les islamistes de n’importe quel parti qui accepteraient le jeu démocratique sont autant démocrates que n’importe qui d’autre et de ce fait ont le droit d’avoir tous les droits légaux et constitutionnels d’agir sur la scène politique nationale.

 Les islamistes aussi “modérés” soient-ils, en multipliant sur tous les tons leurs “bonnes volontés” n’accepteront jamais de faire le moindre geste politique qui ne serait pas justifier par une référence théologique puisée dans les Textes sacrés sur lesquels ils jettent une fetwa taillée sur mesure pour un geste précis mais qui ne demeure pas moins basé sur un fait religieux précis et vérifiable.

Il est théologiquement impensable pour tout islamiste qui "se respecte" de jouer le jeu de la démocratie en mettant en concurrence la “parole de Dieu” qu’il prétend défendre pour ne pas dire avoir mis en équation politique avec d’autres programmes. Comment pourrait-on imaginer qu’une personne raisonnable pourrait faire “mesurer” un programme inspiré du “divin” à un laïc, ou pire un “occidentalisé”, impie, athée et autre ? Impensable

Les islamistes qui adoptent le jeu démocratique ne le font pas par adhésion aux principes de la démocratie mais par référence à une fetwa qui les y autorisent.

Historiquement  la stratégie de la participation au jeu de la démocratie remonte aux années 1980 au Moyen Orient, en Egypte et en Jordanie. Après l’écrasement impitoyable de l’insurrection des Frères musulmans syrien dans la ville de Hama, en 1982, appliquant en réalité le mot d’ordre de leur organisation mondiale à propos de la guerre ouverte contre les “régimes”.

Tirant les leçons de cette mihna (malheur) historique, l’un des plus grands théoriciens et idéologues de la mouvance frériste, Saïd Hawa, a prôné le “participationisme” qui s’est traduit par le mot d’ordre d’établir des “passerelles” avec ces mêmes “régimes”. En fait, c’est exactement en 1978, année du cinquantenaire de la Jama’ât des Frères musulmans (JFM). A cette occasion, l’organisation a été totalement restructurée autant sur le plan organisationnel que stratégique.

L’année suivante qui a coïncidé avec la victoire du Khomeynisme, ce même Saïd Hawa a résumé la nouvelle stratégie de la JFM dans son livre “Medkhal ila da’âwat el ikhwane el mouslimine” (introduction à la da’âwa des Frères musulmans), précisant que c’est justement à l’occasion du cinquantième anniversaire. Cette nouvelle da’âwa est entièrement axée sur la violence, carrément “structurée” dans les rouages de l’organisation, avançant les voies et les moyens pour préparer les militant au combat et à la mort. 

Après, la mihna subie en Syrie, l’organisation change de stratégie et opte pour “l’entrisme”. Saïd Hawa toujours, reprend sa plume et tente d’expliquer cette nouvelle orientation dite des “passerelles avec les régimes” dont la JFM fait son mot d’ordre porté par son organe central “El Moujtama’ê” (la société) domicilié au Koweit.

Il lui consacre en partie son livre “Doross fi el ‘âmel el islami” ( litt. Cours sur l’action islamique).S’il devient (et avec lui tous les Frères musulmans), subitement le chantre de l’action pacifique  y compris précise-t-il au sein d’un “Etat non islamique et injuste”, ce n’est pas parce qu’il fini par reconnaître le bien fondé et les bienfait mais parce qu’il a découvert une référence religieuse qui l’autorise.

Pour lui la participation à un gouvernement (El moucharakat fi el wizarat) ne s’explique pas par la nécessité incontournable d’accepter d’œuvrer dans et pour un pluralisme démocratique pur permettre à tous les courants du même nom de s’exprimer et d’avoir la possibilité d’être représentés. Ce serait trop beau. La moucharaka n’a de raison d’être et ne s’autorise que parce que à un certain moment de l’histoire de l’humanité il y a eu le prophète Youcef (Joseph) qui a été ministre du pharaon d’Egypte. 

Pour la petite histoire, il n’est pas superflu de rappeler que c’est garce au poste,qu’il occupait à côté de “l’ émir d’Egypte” pour reprendre le mot de Saïd Hawa, et à sa protection que les,Hébreux ont pu entrer et s’établir dans le pays.

Ainsi, avec ou sans barbe, les islamistes considéreront toujours leurs adversaires comme des “pharaons” au sens coranique du terme, c’est à dire de simple mortels qui ont,voulu se faire des Dieux. Et puisque la participation est théologiquement possible, tous les moyens d’y parvenir -élections, parlementarisme, fonctionnariat (wadhaïf el ‘âmat), souligne Hawa- deviennent,presque “licites”, à condition précise-t-il que ce soit sur décision de la Jama’ât. Car malgré tout,apparemment pas très convaincu par ces moyens qui ne sont ni totalement justes (sawab motlaq), ni totalement faux (khata motlaq),il les lient à la situation et les conditions en place. Mais puisqu’il y a le, précèdent de Youcef, il faut y aller car note-t-il, “nous avons besoin de connaître l’exercice du pouvoir et ses instruments, de tout connaître de l’intérieur, de connaître comment les choses fonctionnent et ce qui nous attend”.

Pour trouver des islamistes gagnés par la démocratie, ce n’est visiblement pas demain la veille…

Auteur

Taoufik Rouabhi