Algérie : adoption d’un nouveau texte de loi pour réprimer les Algériens qui publient des images et des vidéos sur les hôpitaux27-07-2020L’Algérie vient d’adopter officiellement un nouveau texte de loi qui va permettre aux autorités algériennes de réprimer les Algériens qui publient des images et des vidéos sur la situation dégradante des hôpitaux algériens. C’est ce qu’affirme clairement le communiqué final qui résume les travaux du Conseil des ministres organisé dimanche après-midi sous la présidence d’Abdelmadjid Tebboune. En effet, le Conseil des ministres a adopté officiellement un projet d’ordonnance modifiant et complétant le code pénal pour assurer une meilleure protection des professionnels de la santé, présenté par le Ministre de la Justice, Gardes des Sceaux.“Ce projet de texte vise à :-mettre en place un dispositif pénal approprié destiné à protéger les professionnels de la santé face à la recrudescence des actes d’agression subis dans le cadre de leurs fonctions.-réprimer les actes d’atteintes à la dignité des patients et au respect dû aux personnes décédées par le biais de la publication d’images et de vidéos.-réprimer l’intrusion aux lieux non ouverts aux publics au sein des établissements hospitaliers et la répression aggravée des actes de destruction des biens et des équipements médicaux”, explique clairement le communiqué du Conseil des ministres.Ainsi, sur la base de ce nouveau texte de loi, il sera, désormais, possible à la justice algérienne de prononcer une condamnation de une 01) à trois (03) années pour toute agression verbale. Une condamnation allant de trois (03) à dix (10) ans pour toute agression physique selon la gravité de l’acte et une condamnation allant jusqu’à la perpétuité en cas de décès de la personne agressée.S’agissant des pertes matérielles, en plus de la condamnation à une peine de deux (02) à dix (10) ans, une pénalisation financière sera appliquée de l’ordre de trois millions (03) de dinars, à laquelle s’ajoute la demande de réparation présentée par l’établissement agressé.Concernant les personnes qui filment et publient des vidéos ou des images sur les réseaux sociaux pour “immortaliser” la situation catastrophique des hôpitaux algériens, le nouveau projet d’ordonnance modifiant et complétant le code pénal ne précise pas les peines encourues. Mais le communiqué du Conseil des ministres précise clairement que les auteurs de ces vidéos seront placées sous enquête et feront l’objet d’investigations diligentées par les services de sécurité.A ce sujet, le Président Abdelmadjid Tebboune a déclaré que ces vidéos et images ayant circulé sur les réseaux sociaux et relayés par les médias relèvent d’une campagne de dénigrement de l’Etat algérien. D’après Tebboune, les services de sécurité ont démontré lors de leurs investigations “que nombre d’actions qui ont touché des établissements du secteur de la santé ne visaient à rien d’autre qu’à ternir la réputation du pays et montrer qu’il était inapte à gérer la crise sanitaire”. “Il est aussi avéré qu’il s’agissait d’actions destinées à pousser le personnel médical au désespoir, à travers de telles actions, qui sont allées jusqu’au sabotage. Des mains criminelles se sont permis de vider et de voler des bouteilles et des citernes d’oxygène, et même de voler les corps de personnes décédées et les exposer dans la rue, juste pour faire le buzz autour de ce qu’ils veulent démontrer comme l’incapacité de l’Algérie à faire face à la pandémie”, a dénoncé ainsi Abdelmadjid Tebboune.Pour le président algérien, il n’y a donc aucun problème dans les hôpitaux algériens et toutes les vidéos qui ont été diffusées sont l’oeuvre de personnes malintentionnées ayant fomenté des complots dans le seul but de déstabiliser l’Algérie.Circulez y’a rien à voir !
Impact de la crise du COVID-19 sur les entreprises algériennes : toujours pas un centime d’aide de la part de l’Etat algérien27-07-2020Une évaluation des dégâts, un gel du paiement des taxes et impôts ainsi que des promesses, voila ce que récolte les entreprises algériennes victimes de l’impact économique et financier de la crise sanitaire inédite du COVID-19 à la suite de la réunion du Conseil des ministres tenue hier dimanche à Alger sous la présidence d’Abdelmadjid Tebboune. Une réunion au cours de laquelle aucune décision concrète n’a été décidée au profit des entreprises algériennes. Pour l’heure, les autorités algériennes ont uniquement décidé de procéder au “Gel” du paiement des charges financières et des obligations fiscales et parafiscales dues par les opérateurs économiques pour la période correspondant à la période de confinement. “Aucune sanction ou paiement de pénalités ne sera exigé de ces opérateurs durant cette période”, a promis le communiqué final du Conseil des ministres. Or, gel ne signifie pas “suppression”. Et ce gel ne permet nullement aux entreprises algériennes de retrouver leur santé financière ni les capacités nécessaires pour payer les salaires de leurs employés durant les mois à venir au regard de la situation catastrophique par laquelle passe l’économie algérienne à cause de la pandémie du COVID-19.A ce propos, l’Etat algérien s’est engagé à évaluer rigoureusement “les préjudices subis et des manques à gagner enregistrés par les opérateurs économiques, en particulier en ce qui concerne les petites et moyennes entreprises et les petits métiers”. “Cette évaluation devra s’effectuer dans un cadre transparent et éviter les fausses déclarations”, annonce le Conseil des ministres. Cette évolution est la seule mesure concrète bénéfique pour les entreprises algériennes. Mais, elle demeure une mesure théorique car une entreprise ne récupère aucun sou de ses pertes financières si cette évaluation des dégâts n’est pas suivie par une politique de soutien financier et économique à même de permettre aux entreprises algériennes de se relancer. Au final, les entreprises algériennes demeureront encore seules face à l’une des pires crises économiques et financières du monde moderne.
Exclusif : « La stagnation économique et l’extension du chômage sont derrière la reprise de la Harga » (L’expert Hacene Kacimi)27-07-2020L’été 2020 sera-t-il propice à la reprise de la « Harga » ? Tout porte à le croire en cette période où les regards sont accaparés par la pandémie Covid-2019. Après une année 2019 marquée de relative accalmie, voici que les réseaux de passeurs se reconstituent à la vitesse grand V. A l’ouest du pays comme à l’est, les nombreux candidats aux traversées de la mort, menant ailleurs où l’herbe est supposée plus verte, sont de retour !Dans une déclaration exclusive à Radio M, l’ancien directeur chargé de la migration au ministère de l’Intérieur, Hacene Kacimi, rappelle que le problème de la Harga n’est pas nouveau. « Avec le Covid-19, l’on s’attendait à une accalmie ,mais depuis quelques jours ça reprend de plus belle. »« Nous avons un facteur important qui est derrière cette flambée migratoire par la Harga. Il s’agit de la stagnation économique et l’extension du chômage auprès des jeunes. Les perspectives économiques sont moroses. Les réseaux de passeurs a l’ouest du pays se sont reconstitués et ils ont repris du service. » Explique l’expert international.Par ailleurs, M. Kacimi estime que les pouvoirs publics sont mobilisés sur d’autres fronts et doivent encore mobiliser plus de moyens pour faire face à ce nouveau défi . « Cette poussée migratoire, nous la constatons au sud du pays avec le Mali et le Niger notamment chez les pays de la CEDEAO, qui ont ouvert un grand boulevard migratoire à destination de l’Algerie. » Souligne-t-il.Et d’ajouter : « Sur le plan régional, nous remarquons une détérioration de la situation économique et sécuritaire, qui sera le principal vecteur d’une mobilité humaine inédite, posant en de nouveaux termes les modes de prise en charge de ces questions lancinantes et préoccupante. »Le spécialiste de la migration relève enfin que durée du Covid-19 dans le temps risque d’aggraver encore plus le marché de l’emploi qui est menacé par ces périodes de confinement qui furent à l’infini. « Entre la vie et l’emploi quel est le meilleur instrument pour garantir en même temps les deux, c’est aux pouvoirs publics que revient la responsabilité d’assurer un équilibre entre ces deux facteurs sans pour autant menacer l’un ou l’autre. Les temps seront plus durs pour l’avenir du monde ! » Conclut-il

Les travailleurs en grève depuis une semaine : qui veut la tête du DG du port de Bejaïa ?27 Juil. 2020 à 11:04Cela fait une semaine que le port de Bejaia, l’un des plus importants ports du pays, le deuxième peut-être, est à l’arrêt, sans que cela ne fasse réagir ni l’entreprise de gestion des services portuaires, Serport, ni le ministère des Transports.Le port de Bejaïa est en effet paralysé par une grève des travailleurs, déclenchée le 20 juillet à l’appel de la section syndicale UGTA de l’Entreprise du port de Béjaïa (EPB).Les grévistes réclament le départ sans conditions du directeur de l’entreprise. Ils ont cessé toute activité, avec néanmoins un service minimum assuré au niveau du port pétrolier.Les exportations de pétrole et de gaz se poursuivent donc normalement, mais le reste de l’activité est à l’arrêt. Une énorme perte quand on connaît l’importance de cette infrastructure notamment pour le tissu industriel de la région.Première estimation chiffrée des pertes, 150 millions DA de chiffre d’affaires. Elle a été faite jeudi dernier, au quatrième jour du débrayage, par le principal concerné, le directeur Halim Kasmi, dont les travailleurs réclament le départ. Le manque à gagner devrait aussi être colossal pour le Trésor public mais aussi aux entreprises qui risquent de voir leur activité freinée par manque de matières premières ou d’équipements.Au septième jour de la grève, toutes les parties campent sur leurs positions. « J’ai été nommé par voie réglementaire et je ne partirai que par la voie réglementaire », assure le directeur contesté. « Le Conseil syndical demande mon départ sur des aspects qui ne sont pas légitimes. Pourquoi ? Parce que les résultats de gestion sont là et sont très positifs (…) Nous avons maîtrisé la situation née de la crise du Covid. Ils demandent mon départ sur des objectifs qui ne sont pas étayés et matérialisés », se défend-il.Si le directeur exclut son départ, pour les travailleurs, il s’agit de la principale revendication et elle est « non négociable ». Ils ont interdit à la section syndicale d’entamer des discussions sur ce point avec la direction. Le blocage est total et rien dans l’attitude des uns et des autres ne permet jusque-là d’entrevoir un début de solution.Le port de Béjaïa connait des perturbations de plusieurs mois. Des préavis de grève avaient été déposés en décembre et février derniers, et un débrayage a été déclenché en juin. C’était pour une histoire de représentation du partenaire social à l’assemblée générale ordinaire et une prime annuelle que les travailleurs avaient jugée dérisoire. Un mois après, ils sont de nouveau en grève pour réclamer un changement à la tête de l’entreprise.Sans préjuger de la justesse des revendications travailleurs et des arguments de la direction, il reste que le statu quo ne profite à personne et que le port de Béjaïa ne peut rester bloqué plus longtemps, a fortiori dans une conjoncture économique et sanitaire difficile.Une grande partie de l’activité économique dans la vallée de la Soummam, en Kabylie, à l’Est du pays et dans d’autres régions dépend de cette infrastructure. Une semaine d’arrêt, c’est la limite du tolérable pour un port d’une telle importance.Il est incompréhensible que son blocage se poursuive presque dans l’indifférence. Incompréhensible aussi est le silence de Djeloul Achour qui connaît très bien le Port de Bejaia qu’il a dirigé avant d’être promu à la tête de la Serport.Tout comme l’attitude de la centrale syndicale qui a même délégué un de ses cadres nationaux pour assister à l’assemblée générale qui a entériné le recours à cette option extrême. Alors qui veut la tête du PDG du port de Bejaïa, pour quelles raisons et quels objectifs, alors que le concerné se défend d’avoir les résultats de son côté ? Des questions qui, pour le moment, demeurent sans réponse.
CAPC: une persistance du Covid 19 mettrait en péril des pans entiers de l’économie27-07-2020Si la crise sanitaire créée par la pandémie du coronavirus venait à perdurer, elle risquerait d’entraîner la disparition de pans entiers de l’économie, en raison de l’extrême fragilité dans laquelle elle a placé un nombre important d’entreprises.Une telle situation, prévient Samy Aghli, président de la Confédération Algérienne du patronat citoyen (CAPC), qui intervenait lundi, à l’émission L’Invité de la rédaction de la chaîne 3 de la Radio Algérienne, risque, de plus, de provoquer de sérieux dégâts sur le plan social.Pour M. Samy Aghli, une prise de conscience s’impose vis-à-vis de cette réalité, saluant à cet effet la volonté des pouvoirs publics de porter rapidement secours au secteur productif dont, dit-il, il reste difficile à évaluer précisément les pertes financières occasionnées.Des pertes de chiffre d’affaires entraînées par les effets de la Covid 19, particulièrement pour les secteurs du BTP et du tourisme, considérés « sinistrés », l’invité les évalue grossièrement entre 60 à 80%.Pour lui, la priorité est de maintenir, coûte que coûte, ce qui subsiste des activités économiques pour, explique-t-il, permettre aux entreprises de garder un minimum de trésorerie », maintenir l’emploi, et partant, le pouvoir d’achat des Algériens.Au fins justement de maintien de ces activités, lesquelles ont connu une décroissance de 3,8%, d’après des données de l’ONU, M. Aghli indique que les opérateurs économiques ont proposé le report, « sans pénalités », du paiement des charges fiscales et patronales, une décision dont il note qu’elle à été suivies d’effet de la part du ministère des finances et de celui du travail, sur décision du chef de l’Etat.Après cette mesure salutaire, dont il signale qu’elle pourra, une fois la pandémie vaincue, contribuer à la relance des activités économiques, le président de la Confédération du patronat fait part de l’écueil persistant représenté par la bureaucratie, au niveau des banques, en particulier, pour faire appliquer ces mesures. A ce propos, il déclare souhaiter un « accompagnement » des pouvoirs publics.
El Hamiz : la colère des commerçants et des marchands ambulants27-07-2020Hier dimanche, des marchands ambulants d’El Hamiz ont tenté de s’opposer à la décision de suspension de leurs activités prise dans le cadre de la lutte contre la propagation du coronavirus en fermant la route, a-t-on confirmé auprès de Mohamed Maarouf, responsable du bureau de l’Association nationale des commerçants algériens (ANCA).« On leur a signifié qu’il ne fallait cesser de vendre sur la voie publique. Ils sont sortis pour fermer la route. Les gendarmes sont intervenus. La marchandise de certains d’entre eux a été saisie. Mais par la suite, le calme est revenu », affirme notre interlocuteur. Selon lui, d’autres commerçants d’El Hamiz allaient également sortir pour protester.« Les commerçants d’El Hamiz notamment ceux qui sont spécialisés dans l’électroménager sont sur un volcan. Ils ont acheté de la marchandise dont des climatiseurs pour l’été et d’autres produits pour l’Aïd. Ils ont été contraints de fermer. Certains vendent en noir maintenant », poursuit M. Maarouf.« On aurait souhaité que les sanctions soient individuelles. Fermer à tout le monde n’est pas une solution. La location par exemple coûte chère », a-t-il assuré.
Le 51/49 à l’épreuve de la mine de Zinc de Oued Amizour27-07-2020En période de fort recul du prix du pétrole, et en vue de diversifier les exportations, les autorités algériennes tablent sur l’exploitation des mines de Oued Amizour et de Gara Djebilet. Le permis d’exploration 6911 accordé en 2003 à Western Mediterranean Zinc Spa (WMZ), dont Terramine Australia détient 65% des parts, est arrivé à expiration le 31 Janvier 2018. Une prolongation de permis a été accordée à WMZ par l’Agence Nationale des Activités Minières (ANAM).Mais la Loi de Finances Complémentaire (LFC) 2020 dans son article 50 exclut les secteurs stratégiques de l’abrogation de la règle du 51/49. Est considéré comme secteur stratégique “L’exploitation du domaine minier national, ainsi que toute ressource souterraine ou superficielle relevant d’une activité extractive en surface ou sous terre, à l’ exclusion des carrières de produits non minéraux” (Article 51, alinéa 1). Les secteurs stratégiques “demeurent assujetties à une participation d’actionnariat national résident à hauteur de 51%”.L’application de ces articles empêcherait la joint venture WNM, dans la configuration actuelle des parts, de bénéficier d’une licence d’exploitation (Mining License) à l’expiration du prolongement du permis d’exploration.Terramine Australia, un inconnu du secteur minier, s’accapare le permis de Tala HamzaIl faut rappeler que la zone minière de zinc de Tala Hamza à Oued Amizour, à seulement 15 kms de Bejaia, a été découverte dans les années 70 par la SONAREM en collaboration avec les russes. Le forage d’exploration de ce projet ne s’est arrêté que pendant la décennie noire.Il a fallu attendre 2003 pour qu’un permis d’exploration de 15 ans soit accordé à WNM. Cette joint venture est une association de Terramine Australia, une société minière australienne de petite envergure, l’Entreprise Nationale des Produits Miniers Non Ferreux (ENOF) et l’Office National de Recherche Géologique et Minière (ORGM). Terramine Australia détient 65% des parts, alors que l’ENOF et l’ORGM en détiennent respectivement 32.5% et 2.5%. Ce permis a été accordé aux australiens en plein boom minier.A noter que Terramine Australia n’avait jamais obtenu auparavant un permis d’exploration ou d’exploitation à l’international. Terramin s’est associée avec l’une des plus grandes sociétés chinoises dans le domaine minier, la China Non-Ferrous Metals Industry (NFC). Cette association lui a permis de bénéficier d’un appui financier et technique important pour relancer l’étude de faisabilité définitive (DFS) du projet de Tala Hamza.