Date de publication: 30/07/2020 | Auteur(s): Administrator | Tags: Divers | Visites: 215

Maintien de l’Aïd-el-Adha : le comité scientifique Covid-19 a « émis un avis défavorable »

Par: Younès Djama 30 Juil. 2020 

Le Pr Noureddine Zidouni revient dans cet entretien sur le maintien de l’Aïd-el-Adha, l’avis du comité scientifique sur la question, les raisons de la flambée du Covid-19 en Algérie, comment y faire face…

Vous faites partie d’un collectif de 5 professeurs en médecine qui ont demandé, le 27 juillet, aux hautes autorités du pays, de surseoir au sacrifice du mouton cette année 2020. Est-ce que votre appel n’est venu en retard ?

Pr Noureddine Zidouni : Tout d’abord, je rappelle que je fais aussi partie du collectif des professeurs en sciences médicales qui ont lancé un appel dans ce sens il y a un peu plus d’une dizaine de jours. Pour le reste, nous ne sommes pas du ministère de l’Intérieur ni de celui du Commerce. Nous avons constaté un nombre sans cesse croissant d’atteints par ce virus avec des centaines de consultants par jour, des collègues qui étaient épuisés et des diagnostics de plus en plus pénibles à réaliser, et nous avons alerté. Nous aurions aimé le faire plus tôt mais ce n’était pas à nous de le faire. J’ai moi-même dit que le déconfinement a été mal organisé et qu’il était à l’origine de la recrudescence de la circulation virale. Nous avons donc jugé utile d’alerter la population. Mais quand vous voyez qu’une commission de fatwa a plus de poids qu’un comité scientifique, qu’un collectif de professeurs en médecine, que la capitale mondiale de ce rituel de l’Aïd est fermée aux croyants, que voulez-vous… !

La commission de la fatwa du ministère des Affaires religieuses a dit que la décision du maintien de l’Aïd-el-Adha a été prise en concertation et avec l’aval du comité scientifique Covid-19 justement. Par conséquent c’est en connaissance de cause mais aussi des risques encourus que la décision a été prise. Quel est votre avis ?

Le comité scientifique a émis un avis défavorable. À ma connaissance, les membres du comité n’ont pas émis d’avis favorable. Ils ont mis en garde quant aux dangers éventuels. En fait, il faut que les gens comprennent que ce n’est pas le rite qui est cher à tous qui pose problème. Si on avait un mouton qui arrive par la poste ou via Amazon, il n’y aurait eu aucun problème. Ce sont les regroupements des personnes, c’est la multiplicité des contacts humains lors de l’achat et du transport etc., qui posent problèmes. On aurait dit la même chose si on nous avait dit que, demain, il y aurait un match de football entre le MCA et l’USMA. Étant moi-même en phase avec le mouvement populaire du Hirak  mais j’avais dit en réunion qu’après la marche du 13 mars 2020 (la dernière du Hirak avant son interruption totale, Ndlr) qu’on aurait eu un pic important. Nous sommes des praticiens et pas des objecteurs de consciences. En tant qu’anciens experts de l’OMS, nous avons jugé nécessaire d’ajouter une pierre à l’édifice d’alerte vis-à-vis de nos concitoyens.

Maintenant que le maintien de l’Aïd-el-Adha est acté, préconisez-vous un confinement total durant les deux jours de la fête ?

Tout à fait. En fait, pour les gens qui ont une villa le problème ne se pose pas. Le problème est dans les regroupements dans les cités d’habitation, l’entraide sociale le jour de l’Aïd où tous les voisins se mettent ensemble pour fêter. Ce qui veut dire aussi c’est que les clusters sont familiaux. Ce sont des familles qui sont touchées maintenant et ça va s’aggraver. La contagiosité a augmenté. Certains écrits soumettent l’hypothèse d’une diminution de la virulence (du virus) mais un accroissement de la contagiosité. Ces deux conclusions même si elles sont provisoires sont la conséquence de la mutation virale.

À propos, comment qualifiez-vous la situation épidémique aujourd’hui ?  

Elle est inquiétante. Et les autorités de santé ne peuvent rien faire toutes seules. Ce sont des lanceurs d’alertes. Le ministère de l’Intérieur doit lui aussi agir. Les jeunes se regroupent dans les quartiers en portant le masque comme un collier. Le virus ne pénètre pas par le cou !

Il y a, selon vous, un problème d’application de la loi ?   

Oui. Puisqu’on dit que les mesures barrières sont obligatoires ! On arrête un automobiliste parce qu’il n’a pas mis le masque alors qu’il est seul dans sa voiture, au moment où à côté, à quelques mètres, 3 ou 4 personnes discutent en toute tranquillité avec des masques autour du cou. Et ça quand ils en ont ! Je dis que c’est un problème d’interdisciplinarité. Il faut que les structures du ministère de l’Intérieur fassent respecter la loi à savoir le strict respect des mesures barrières. Ce n’est pas aux médecins ou aux résidents de sortir dans la rue pour rédiger des PV aux contrevenants !

Un message à transmettre à la population, surtout sur l’importance de se protéger?

Il faut savoir que la situation est sérieuse. Et comme je le dis aux jeunes qui sont souvent asymptomatiques, le propre de cette épidémie c’est que sur 100 personnes 80 % ne savent même pas qu’ils sont malades. Sur les 20 % restants, il y en a 15 % qui ont des formes sévères mais qu’on arrive à sauver. Malheureusement, il y a 5 % qui décèdent. Alors, je dis respectez les mesures barrières. Les masques ne sont pas des colliers, le virus ne rentre pas par le cou, mais au travers de la bouche, le nez et les yeux. Évitez de vous toucher le visage si vous n’avez pas les mains propres. Ayez le réflexe de vous lavez les mains autant que possible. La solution hydroalcoolique peut être remplacée par le savon. Ne vous serez pas les mains.

Documents exclusifs. Le paiement mobile en Algérie : l’histoire secrète d’un sabotage qui explique aujourd’hui la crise des liquidités

30-07-2020

Derrière cette crise de liquidités qui martyrisent tous les Algériens depuis plusieurs jours avec des scènes humiliantes de bousculades devant les bureaux de Poste, nous retrouvons un véritable scandale qui a saboté le développement numérique de l’Algérie. En effet, fin 2015, l’opérateur de téléphonie mobile Mobilis a dépensé plus de 3 millions de dollars pour acquérir une solution monétique auprès de l’opérateur portugais SIBS, a découvert Algérie au cours de ses investigations. 

Cette solution permettait de gérer le fonctionnement du paiement mobile, m-paiement, qui permet aux abonnés d’un opérateur de téléphonie mobile faire des achats ou réaliser des transactions bancaires via leurs smartphones. Un domaine où l’Algérie accuse un énorme retard par rapport aux autres pays africains. Cette solution du portugais SIBS a été d’ores et déjà expérimentée par la banque publique algérienne la BNA. Celle-ci a testé avec succès cette solution monétique. Mobilis et la BNA ont envisagé ainsi de fusionner leurs efforts pour proposer aux abonnés algériens une forme de paiement qui peut être réalisé depuis n’importe quel endroit à partir du moment où l’on dispose du matériel et de l’application nécessaires, et bien sûr d’un accès à Internet.

Depuis 2016, la BNA et l’opérateur Mobilis ont demandé l’autorisation de la Banque centrale, à savoir la Banque d’Algérie, pour pouvoir commercialiser ce service. Malheureusement, des pressions politiques ont été exercées sur la Banque d’Algérie pour retarder et, finalement, saboter ce projet. Des pressions qui ont résulté de l’incroyable lobbying exercé par un certain… Noah Kouninef, l’un des frères Kouninef, la fratrie qui avait instrumentalisé sa proximité avec Saïd Bouteflika pour rafler de nombreux marchés onéreux.

Justement, Noah Kouninef voyait d’un très mauvais oeil ce projet de Mobilis et de la BNA parce qu’il menaçait tout bonnement son business avec sa  société Monetix, activant dans le domaine des technologies bancaires. Avec sa société, Noah Kouninef voulait imposer sa mainmise sur le paiement électronique. Et le m-paiement était, à ses yeux, un dangereux concurrent qui pourrait l’empêcher d’empocher des milliards de deniers des Algériens. D’ailleurs, dés l’arrivée de Houda Feraoun à la tête du secteur des Télécoms, le m-paiement est définitivement écarté au profit.. du paiement électronique. Pas étonnant de la part de cette ministre qui a été parrainée par les Kouninef pour entrer au gouvernement. 

L’opérateur Mobilis a dépensé donc plus de 3 millions de dollars pour acquérir une solution monétique auprès de l’opérateur portugais SIBS qui devait lui permettre de lancer officiellement le paiement mobile (m-paiement) en Algérie. Mais ce projet avait été finalement abandonné parce que le ministère dirigé à l’époque par Houda Feraoun voulait offrir la primauté au paiement électronique proposé par la société Monetix des frères Kouninef.

Nous avons obtenu, au cours de nos investigations, des documents exclusifs qui dévoilent et racontent les dessous de cet important projet ambitieux de Mobilis, un projet avorté dans des conditions troublantes comme nous l’avons expliqué dans nos précédentes investigations. Ces documents retracent le contenu d’un procès verbal de la réunion du conseil d’administration de Mobilis qui s’était tenu le 18/02/2013 pour étudier et valider officiellement le lancement du paiement mobile en Algérie. Comme le montrent nos documents, tous les administrateurs de Mobilis étaient présents à cette importante et stratégique réunion.

Par ailleurs, ces documents indiquent clairement que Mobilis avait déployé toute une stratégie commerciale et de marketing autour de la solution du m-paiement acquise auprès des portugais de SIBS pour la modique somme de 3 millions de dollars. Les documents en notre possession expliquent avec beaucoup de précision les dessous du plan échafaudé depuis 2013 par Mobilis et son partenaire Mobilis. Ce projet pouvait permettre à l’opérateur public d’engranger de nouveaux revenus et de contribuer de façon concrète au développement numérique du pays.

Malheureusement, en dépit des enjeux financiers et technologiques majeurs de ce projet, il fut abandonné et annulé sans aucune explication convaincante et fondée. Et depuis 2013, l’Algérie a été privée du paiement mobile qui s’est démocratisé depuis des années dans de nombreux pays africains leur permettant ainsi de lutter avec efficacité contre le marché informel et le sous-développement technologique. Des objectifs qui n’ont jamais été considérés comme une priorité par la ministre Houda Feraoun et ses proches collaborateurs affiliés à des oligarques sulfureux comme les Kouninef.

L’abandon du paiement mobile a permis aux puissants et richissimes frères Kouninef, qui croupissent à la prison d’El-Harrach depuis le 24 avril 2019, d’obtenir d’incroyables privilèges avec Algérie Poste, a-t-on appris au cours de nos investigations.  Grâce au lobbying exercé par ces frères auprès de leur alliée » Houda Feraoun, l’ex-ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, ces milliardaires choyés longtemps par Saïd Bouteflika et le système durant ces longues années ont contraint en 2018 Algérie Poste à abandonner l’utilisation de pas moins de 1100 distributeurs automatiques de billets (DAB) pour… privilégier l’achat de leur solution de paiement électronique qu’ils commercialisaient avec leur société Monetix.

Monetix avait introduit en Algérie une solution qui permettait de lancer le paiement électronique. Cette solution a été conçue par le russe BPC. Parrainée par Houda Feraoun, Algérie Poste a dépensé pas moins de 70 milliards de centimes pour se doter de cette plateforme qui devait permettre aux clients d’Algérie Poste de procéder à des paiements en ligne.

Or, pour les beaux yeux des Kouninef, Algérie Poste a abandonné presque définitivement l’installation des distributeurs automatiques des billets (DAB). Ces 1100 DAB gisent dans les entrepôts d’Algérie Poste à Birtouta, dans la banlieue d’Alger. Les dirigeants d’Algérie Poste ont préféré miser d’abord et avant-tout sur la plateforme commercialisée par Monetix des Kouninef. Malheureusement, chaque DAB a coûté environ 150 millions de centimes à Algérie Poste. Calculez donc les immenses pertes subies par Algérie Poste puisque ces DAB n’ont jamais été utilisés ou rentabilisés dans le seul but d’accorder des avantages onéreux et financiers aux célèbres Kouninef.

Ce “monopole” qui ne disait pas son nom et exercé par les frères Kouninef a finalement causé énormément de tort à l’Algérie puisque le paiement en ligne n’a pas été lancé à cause des déficiences du projet de Monetix. Face au retard du lancement du paiement en ligne, l’ex-ministre Houda Feroaoun s’est lancée dans une opération de propagande dont le seul objectif est de “politiser” les problèmes entourant le paiement électronique afin de justifier le blocage de son lancement en Algérie.

“Nous n’avons pas besoin d’un opérateur étranger et si le paiement électronique requiert d’attendre 10 ans, nous le ferons”. Ce n’est pas Djamel Ould-Abbès, l’ex-patron du FLN, qui a prononcé cette phrase. Ce n’est pas non plus un autre haut farfelu personnage politique habitué à “bombarder” les Algériens avec ses “théories du complot”. Non, il s’agit là de la plus jeune Ministre du gouvernement algérien en février 2018, à savoir Houda Imane Feraoun, qui était à l’époque ministre des TIC et de la Poste.

Notre jeune ministre s’inquiétait, en toute légitimité, pour la sécurité nationale et la protection des données personnelles des Algériens en prévision du lancement du service du paiement en ligne en Algérie. C’est une intention très noble. Mais ce modus operandi est entièrement dépassé et ne prend pas en compte les dernières novations des TIC dans le monde.

Et pour cause, il existe bel et bien des solutions technologiques qui peuvent garantir la sécurité nationale sans que cela prenne 10 ans de retard. Alors que le monde entier est d’ores et déjà habitué au paiement en ligne, l’Algérie se doit de se diriger vers ce nouveau mode de paiement et l’adopter comme l’ont fait de nombreux pays africains.

Le mobile money permet réellement de fédérer les différentes solutions de paiement mobile afin de permettre aux consommateurs de payer leurs biens et services, en ligne ou en physique. Le paiement mobile, permet, surtout d’utiliser un appareil mobile, comme un lecteur de carte pour smartphone, à la place des terminaux classiques. Il est également mis en place rapidement sans formalités administratives compliquées et ne nécessite pas un compte professionnel, comme il permet également d’éviter de se déplacer avec des sommes d’argent liquide trop importantes.

A l’instar des habitants d’Afrique sub-saharienne, les Algériens sont souvent non bancarisés et ont rarement accès aux moyens de paiement tels les cartes de crédit VISA ou MASTERCARD.

En Côté d’Ivoire, il existe, par exemple, trois opérateurs, MTN Money, Flooz et Orange Money, qui permettent aux commerçants de recevoir des paiements mobiles. Avec une bonne politique de soutien aux startups encourageant l’innovation, en Côte d’Ivoire, une solution locale a été inventée, appelée Cinetpay, pour permettre aux Ivoiriens de payer leurs biens quelle que soit leur solution de paiement mobile. Ils peuvent ainsi accéder à de nombreux services comme acheter des billets de toute sorte sur m-tick, payer leurs scolarité en ligne ou de soutien scolaire, demander un extrait d’acte de naissance digital…

D’autres solutions technologiques ou plateformes locales sont en vogue et on retrouve parmi cette explosion de services similaires Vitepay au Mali ou bien Paydunya au Sénégal. Le business model est simple : des frais de 1 à 5% sont prélevés sur les transactions des utilisateurs.

L’Algérie pouvait donc aisément s’inspirer de ces expériences africaines. Il suffit, d’abord, de se doter  d’un cadre législatif rigoureux comme l’a fait l’Afrique du Sud qui a légiféré en 2007, le Kenya en 2011, le Maroc tout récemment en 2016, sur le paiement mobile. Une réglementation claire permet de définir les conditions de sécurité optimale pour identifier les clients et lutter contre la fraude, le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme que craint fortement l’Etat algérien. Les solutions existaient et il suffisait uniquement de faire preuve d’une véritable volonté pour orienter notre pays vers le développement numérique. Malheureusement, aujourd’hui en juillet 2020, nous payons le prix fort de l’absence de cette volonté politique. Et pour cause, les algériens sont totalement privés d’une autre solution alternative de paiement et se retrouve toujours, en 2020, contraints de faire la queue pour retirer un peu de cash dans un bureau de Poste. Triste sous-développement.

Enquête exclusive. Rétrocommissions, Tchippa et malversations financières : le scandale qui ébranle la nouvelle aérogare de l’aéroport international d’Alger

30-07-2020

Le lancement des travaux du nouveau terminal de l’aéroport d’Alger a officiellement démarré le 30 octobre 2014. Il était prévu d’être réceptionné après 40 mois de travaux et accueillir de 10 millions de passagers supplémentaires par an. Finalement, la nouvelle aérogare de l’aéroport international d’Alger a été inaugurée officiellement le 29 avril 2020. 

Ce projet a été confié au groupe public chinois de BTP China State Construction Engineering Corporation (CSCEC) pour un budget exact de 383 902 783,50 Dollars, issus en partie par des ressources mobilisées par la SGSIA, a indiqué Tahar Allache à l’APS, et par « un prêt à taux bonifié accordé par le Fonds national d’investissement ». De l’argent public donc !

En avril 2016, la société Ultra Electronics, le spécialiste britannique et N°1 mondial des logiciels de gestion aéroportuaires fait une offre à la Société de Gestion des Services et Infrastructures Aéroportuaires (SGSIA) dans le cadre de l’extension de l’aéroport d’Alger.

La partie du projet qui intéresse la firme anglaise concerne la partie la plus sensible de l’aérogare : Le logiciel qui gère et orchestre l’aéroport en entier.

Que cela soit la procédure d’enregistrement des passagers, l’administration des accès, le contrôle des passages en zone sous douane, la gestion des arrivées, départs, suivi et contrôle des bagages, le parking avions, le ‘’refueling’’ des avions, le logiciel proposé est très sensible dans ce sens qu’il gère la quasi-totalité de l’activité de l’aéroport.

Trois sociétés étaient en compétition pour cet appel d’offres : SITA, une société internationale représentée à Alger alors qu’elle est en litige avec une autre entreprise publique : Algérie Télécom.

‘’La société SITA est déjà mêlée à plusieurs affaires de justice dans le monde et en Algérie pour évasion fiscale. Le fait d’être établie dans notre pays en Coopérative alors qu’elle signe des contrats commerciaux est illégal’’ Nous informe une source au sein de l’opérateur de télécom algérien.

L’autre société ayant soumissionné à l’appel d’offres de la SGSIA est la société RESA, elle emploierait à peine 15 salariés et donc serait, à ce titre, incapable d’assurer un projet de la taille de celui de l’Aéroport d’Alger.

Ultra Electronics, leader mondial avec plus de 70% de parts de marchés, administre les plus grands aéroports de monde avec son logiciel Ultra : USA, Dubaï, Doha, Amérique latine, Frankfurt, Heathrow, l’Europe en majorité, soit les hubs les plus importants au monde.

Selon les termes du Contrat Master, dont nous détenons une copie, l’entreprise chinoise CSCEC gérée par son DG Mr Luo FUCHAO, présente au client (SGSIA) les offres, qu’elle a préalablement choisi.

15 % de commissions ! 

La SGSIA, dont le premier responsable est Tahar ALLACHE, ainsi que son chef de projet Lamine KHIDER, procède exclusivement à l’étude et l’évaluation technique des offres, le côté financier revient aux seuls chinois car le marché leur a été octroyé, de même qu’ils ont été totalement payés par le client.

Ainsi, pour le logiciel dont il est question, le budget arrêté et payé par l’Algérie à CSCEC est l’équivalent de 7,1 Millions d’Euros.

A cette étape de l’évaluation des offres, la SGSIA envoie un ‘’émissaire’’ du nom de Fodhil KERKACHE, un algérien résidant à Alicante en Espagne.

Fodhil, nous dit-on est un très proche ami de Tahar ALLACHE, le PDG de la SGSIA, une amitié qui remonterait à l’année 2007, dans le cadre des contrats qu’aurait obtenu Nedjma à l’aéroport international d’Alger ou Mr KERKACHE était responsable commercial de l’opérateur de téléphonie mobile.

Cet intermédiaire demande alors de signer un contrat d’agent avec la société Ultra Electronics en prenant soin d’attribuer cette exigence au PDG de la SGSIA, qu’il prend soin de nommer par ses initiales T.A. dans un mail dont nous détenons une copie.

Il indique même dans ce mail qu’il est exigé 30 % de commissions à la signature pour faire basculer la commande à la société anglaise, puis 15% en fonction des paiements ultérieurs.

La société anglaise est ainsi contrainte d’accepter de discuter avec Mr KERKACHE, sous peine de perdre le marché, toutefois elle demande d’officialiser la relation commerciale de manière légale à travers un contrat et des factures.

La suite ne s’est pas faite attendre, à peine un contrat de représentation signé, toutes les portes du projet se sont ouvertes, que cela soit du côté de la SGSIA ou de CSCEC !

Quelques jours après soit le 09 Juin 2016, la SGSIA notifie son choix dans un courrier référencé 1020/DPAO/2016, de manière officielle donc, qui s’est porté bien évidemment sur la compagnie britannique.

La compagnie anglaise avait consenti et s’était engagée par courrier et Emails, dont nous détenons une copie, à équiper l’actuel aéroport d’Alger avec le même logiciel, en mesure d’accompagnement, c’est-à-dire à titre gracieux, tout en procédant à une baisse du montant de l’offre qui s’est établi à 4,5 Millions d’Euros.

L’Ambassadeur du Royaume Uni, avisé par le succès de l’entreprise britannique, a laissé transparaitre sa satisfaction et l’a signifié dans un mail à la société Ultra Electronics.

Conforté par sa nouvelle position et renforcé par le contrat de représentation, Fodhil KERKACHE aurait même demandé une somme astronomique en cash à la première responsable de la société anglaise, autre exigence du PDG de la SGSIA lui aurait-il affirmé.

Après un refus poli, les responsables de l’entreprise ultra Electronics notent tout de même que KERKACHE devenait très nuisible à l’évolution de ce dossier techniquement élevé.

Il exigeait cette fois-ci d’assurer le support technique, à travers une modeste entreprise : la société MEGA COOLING, et ce pour un logiciel qui gère une structure aussi névralgique que celle de l’aéroport d’Alger !

Il s’agissait pour lui, en tant qu’intermédiaire, et pour ses contacts au sein de la SGSIA, de s’accaparer du budget de maintenance estimé à 1.450.000 Euros/an…

Le fameux T.A. 

Madame Jenny LAWTON, La première responsable d’Ultra Electronics, décide alors de limiter le pouvoir de KERKACHE à son seul rôle ‘’d’apporteur d’affaire’’ avec comme seule rémunération une commission qu’il avait déclaré être l’exigence de sa source interne à la SGSIA, le fameux : T.A.

Dans la foulée, la société CONDOR est choisie, au vu de son organisation, comme partenaire local aux fins d’assurer, après formation de ses ingénieurs, la maintenance et service après-vente de la suite logicielle de la compagnie britannique.

KERKACHE indique la décision à son ami ALLACHE, en moins d’une semaine, le projet Ultra est bloqué illégalement car sans décision de la commission des marchés.

Plus personne à la CSCEC ne répond au téléphone et la SGSIA ferme toute les portes aux demandes d’explications des britanniques…

Alerté, l’ambassadeur du Royaume- Uni en Algérie a saisi le ministre des transports Mr ZAALANE.

Ce dernier convoque Tahar ALLACHE qui pour se défendre dit ‘’Condor fait des téléviseurs, ils ne sont pas habilités à fournir le logiciel‘’…

Bien évidemment, il n’avait jamais été question que Condor fournisse de logiciel, mais le support technique d’un logiciel.

La CSCEC et le SGSIA ont sans respect des procédures légales sélectionnés le marché à la société SITA pour un montant de 2,5 millions d’Euros.

Simplement parce que quelques personnes avaient décidé de se partager une commission de plus de 500.000 Euros sur un marché public et s’assurer une rente équivalente à 1,45Millions d’Euros par an pour la maintenance !

Pire que cela, sachant que d’une part le budget alloué à ce logiciel, payé par le trésor public, représente la somme de 7,1 millions d’Euros et que d’autre part le fournisseur allait le facturer à 4,5 Millions d’Euros pour Ultra Electronics (2 Millions pour SITA après l’éviction des britanniques), ou va la différence de 2,6 millions d’euros ?

Pure marge que CSCEC transfèrera en terre chinoise, ou encore une nouvelle part de commissions qui iraient dans des comptes en banque en Chine appartenant à des personnes intéressées ?

Nous avons contacté Lamine KHIDER, le Directeur du projet de l’extension de l’aéroport d’Alger, il a refusé malgré notre insistance, à répondre à nos questions.

Gageons que les services de sécurité, s’ils devaient enquêter sur cette affaire d’où émanent des soupçons de corruption, saisiront l’Ambassade de Chine à Alger et agiraient à travers des commissions rogatoires internationales pour faire la lumière sur les flux d’argent de CSCEC.

Il est surprenant que le Ministre des Transports Mr ZAALANE, n’ait pas pris de décision dans cette surprenante affaire, alors qu’il a été sollicité, comme nous le prouve les nombreux documents, par les services diplomatiques de l’Ambassade Britannique et par l’entreprise lésée…

Comment espérons nous attirer les entreprises étrangères pour développer notre pays si des comportements aussi scandaleux perdurent ?

Rappelons enfin qu’en 2005 déjà, le chef du gouvernement, Ahmed OUYAHIA avait interdit CSCEC de soumission aux marchés publics.

L’entreprise CSCEC, qui a obtenu de nombreux marchés en Algérie a été accusée par la Banque Mondiale d’encourager la corruption dans des marchés publics (versement de pots de vin, corruption de fonctionnaires etc.). Elle avait été blacklistée des entreprises non-éligibles, pour cause de fraude et corruption, du 12 janvier 2009 au 11 janvier 2015.  Dans le deuxième épisode de notre enquête, nous publierons de nouvelles révélations sur les dessous de la gestion très opaque du chantier de la nouvelle aérogare internationale de l’aéroport d’Alger.

 

Khenchela : des jeunes convoqués pour des publications anti-5e mandat

30-07-2020

Le procureur de la république près le tribunal d’Ouled Rechache a convoqué, dimanche dernier, un groupe de jeunes pour des publications liées au cinquième mandat du président déchu Abdelaziz Bouteflika.

Selon le quotidien « Liberté » qui a rapporté l’information, cinq (5) jeunes natifs de la commune d’Ouled Rechache située à quelques 30 km à l’est de la ville de Khenchela, ont été convoqués par le procureur de la République du tribunal de la même ville, pour avoir partagé des posts opposés au cinquième mandat de Bouteflika.

Le procès de madame Maya, prétendue fille de Bouteflika, programmé - Algerie360

30-07-2020

Le tribunal de Chéraga a programmé le dossier de la villa 143 à la résidence d’Etat Sahel, à Moretti pour le 5 août prochain, deux anciens ministres et l’ex-responsable de la DGSN comparaîtront avec la prétendue fille cachée de Abdelaziz Bouteflika «Madame Maya», ou «Lemaâlma» (La cheffe), comme aimaient bien la surnommer ses proches, il s’agit de lever le voile sur l’identité de toute cette kyrielle de personnalités et d’hommes d’affaires qui faisaient la chaîne à la villa 143 à la résidence à Moretti.

Après avoir défrayé la chronique pendant plusieurs mois, la femme qui se présentait comme la fille de l’ex-Président algérien Abdelaziz Bouteflika comparaîtra devant le tribunal de Cheraga le 5 aout prochain, «Madame Maya» bénéficiait d’une escorte policière que l’enquête prouvera plus tard que leur mission découlait d’un ordre de l’ancien patron de la DGSN Abdelaghani Hamel, Maya avait ses entrées au plus haut niveau de la présidence de la République». Elle disposait également d’une maison «à la résidence d’État de Moretti» qui servait de «lieu de rencontre et d’affaires pour de nombreux responsables de l’État selon le quotidien  » Le Soir d’Algérie ».

L’ancien patron de la DGSN Abdelaghani Hamel est également soupçonné d’avoir chargé Mme Maya de cacher d’importantes sommes d’argent chez elle, des liquidités qu’il mettait de côté en cas d’urgence, à noter que lors de la perquisition menée au domicile de «Madame Maya», les services de sécurité ont mis la main sur une somme importante d’argent: 120 millions de dinars (environ 910.000 euros), 270.000 euros et 30.000 dollars. Ceci s’ajoute aux 17 kilogrammes de bijoux en or et aux faux passeports, le tout caché dans un mur, une partie de cet argent lui sert à lancer des affaires. Elle sollicite deux terrains, l’un à Chlef et l’autre à Oran.

Des enquêtes judiciaires impliquant deux anciens ministres Mohamed Ghazi, ex-ministre du Travail, et Abdelghani Zaâlane, ex-ministre des Travaux publics, en plus de Abdelghani Hamel et onze personnes sont poursuivis pour «violation de la réglementation et du règlement relatifs au change et au mouvement des capitaux de et vers l’étranger», «abus de fonction», «obtention et octroi d’indus avantages» et «trafic d’influence», tandis que la présumé Maya et ses deux filles sont arrêtées et poursuivies pour «blanchiment d’argent dans le cadre d’une association criminelle organisée», «complicité dans l’abus de fonction», «violation de la réglementation des changes et des mouvements de capitaux de et vers l’étranger», «demande et acceptation d’indus avantages en recourant à un agent public» et «complicité dans l’octroi d’indus avantages».

Pour rappel, Mme Maya et ses deux filles ont déjà été jugées et condamnées à dix-huit mois de prison pour détention de faux passeports, le verdict dans les autres affaires dossiers sera rendu le 5 août au tribunal de Chéraga.

Manque de liquidités, dévaluation du dinar… les explications de l’expert financier Souhil Meddah

30-07-2020

La crise sanitaire due au coronavirus est venue s’agréger à la crise économique et financière que traverse le pays depuis mi-juin 2020, date à laquelle les prix du pétrole ont connu une dégringolade sur les marchés internationaux.

La crise sanitaire induite par la propagation de la Covid-19 a fortement impacté la disponibilité des liquidités qu’on a pu observer ces derniers jours au niveau des guichets d’Algérie Poste. Le dinar n’est pas en reste. Il est, lui aussi, impacté par la crise, puisqu’il continue de dégringoler face aux principales devises comme le dollar ou l’euro.

Dans cet entretien, l’expert financier et directeur général du cabinet RMG Consulting, Souhil Meddah, nous livre son éclairage sur la situation que traverse le pays.

Algérie-Eco: Quelles sont les causes et les conséquences du manque de liquidités ?

M. Souhil Meddah : Il est nécessaire de revenir sur la genèse des événements depuis le début de la crise sanitaire qui, au début avait connu une phase de panique et d’inquiétude, qui a fait que les différents agents économiques dont les opérateurs se sont limites à faire des transactions par cash dans un cadre très restreint. Mais aussi le fait que les épargnants fidèles aux dépôts chez les institutions financières se sont abstenus de faire leur dépôt par peur d’avoir l’obligation de recourir une autre fois au retrait de leurs avoirs sur les comptes d’épargne ou de dépôt.

A ce titre, il faut aussi rappeler que dans les agrégats financiers, il existe trois types de masses monétaires dont la M1 et la M2 qui sont étroitement liées par les variations de leurs interactions et leurs volumes. Et dans le cas qui se pose actuellement, les effets de ce manque de liquidités a été provoqué par une déstabilisation des volumes sur ces interactions. Cela est dû principalement à trois points. Le premier étant que les opérateurs économiques dans leur ensemble ont commencé à limiter leur dépôt d’une part et aussi du fait que quelques créneaux d’activité connus pour leur capacité de recycler des valeurs fiduciaires en valeurs scripturales importantes, notamment ceux des services sont depuis plusieurs mois à l’arrêt. Le deuxième étant que certaines niches de dépenses ont commencé à s’imposer sur la sphère économique nationale, du fait que la politique social garantit des soutiens financiers a certaines parties, même aucune contrepartie factuelle. Le troisième était dans le basculement systématique et massif du comportement des titulaires de comptes et des revenus, en optant pour des retraits directs, pensant qu’ils anticiperaient une crise financière qui allait venir d’ailleurs.

D’autre part, il a été souvent entendu avec les organismes financiers, que les autres moyens devaient attirer les usagers et les utilisateurs dans la perspective de limiter l’usage des valeurs fiduciaires, ce qui a pris trop de temps contre moins d’effets, avec notamment un secteur marchand qui exige toujours le paiement cash dans ses transactions.

Parmi les conséquences directes, après les scènes de paniques observées ces derniers jours, il faut également s’attendre à un autre mouvement de prudence de la part des usagers sur le mouvement des comptes, jusqu’à ce que la situation se stabilise avant la rentrée sociale.

D’autre part, il existe d’autres conséquences indirectes, qui ne seront pas visibles mais relativement ressenties par diverses parties. Il s’agit donc de l’arrêt des ressources fiduciaires en monnaie, qui bloquera temporairement une partie de la machine de production en cas de reprise, ce qui va marginalement créer une situation de déflation partielle dans quelques secteurs.

Pour vérifier cette hypothèse, on peut toujours faire référence à l’inflation sous-jacente, qui exclut naturellement les produits volatiles et les produits subventionnés, sachant que dans notre modèle social, le volume des subventions est structurellement très important.

Comment peut-on l’expliquer la dévaluation du dinar face à l’euro ?

Les causes de cette dévaluation peuvent se résumer en trois points. Le premier touche directement le stock en monnaie étrangère sur les réserves de change, qui garantit le contrebalance d’une masse monétaire nationale par rapport à son potentiel d’offrir ou de demander du dinar.

Le deuxième concerne les ressources financières qui doivent impérativement se stabiliser dans un niveau capable de produire une fiscalité pétrolière importante. D’autre part, le financement non conventionnel n’a pas donné les mêmes effets que ceux escomptes, car plus l’activité se rétrécit, plus les masses monétaires créées se trouvent dans une position improductive et donc amortissable et déracinable sans fournir de valeur ajoutée sur l’espace économique national.

Le troisième point concerne, l’écart constate entre le rapport Euro/Dollar, ajustable en fonction du mouvement du prix du baril, contre un dinar qui se trouve avec le temps incapable d’adopter et d’assurer la même logique ou la même tendance.

Le taux de change officiel va-t-il rattraper celui du marché noir ?

Si le taux officiel continue de subir un effet de glissement surtout en cette période de l’année (période d’été), il se rapprochera du taux du marché informel, car d’une part, le marché officiel est le seul qui assure toujours ses missions, il contribuera pleinement aux transactions du et envers les autres économies, et aussi pourra soutenir la politique monétaire du pays, alors que le marché informel de la devise fonctionne actuellement au ralenti.

En d’autres termes, le marché monétaire officiel est actuellement en train de s’ajuster vis-à-vis des agrégats économiques réels constatés à ce jour. La parité doit être consolidée entre les deux marches. Elle ne doit ni trop baisser pour doper une demande exagérée, ni trop augmenter pour bloquer une demande que le pouvoir d’achat ne pourra pas soutenir.

RÉPUBLIQUE ALGÉRIENNE DÉMOCRATIQUE ET POPULAIRE

Services du Premier Ministre

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Revue de la presse électronique

journée du jeudi 30 juillet 2020

Maintien de l’Aïd-el-Adha : le comité scientifique Covid-19 a « émis un avis défavorable »

Par: Younès Djama 30 Juil. 2020 

Le Pr Noureddine Zidouni revient dans cet entretien sur le maintien de l’Aïd-el-Adha, l’avis du comité scientifique sur la question, les raisons de la flambée du Covid-19 en Algérie, comment y faire face…

Vous faites partie d’un collectif de 5 professeurs en médecine qui ont demandé, le 27 juillet, aux hautes autorités du pays, de surseoir au sacrifice du mouton cette année 2020. Est-ce que votre appel n’est venu en retard ?

Pr Noureddine Zidouni : Tout d’abord, je rappelle que je fais aussi partie du collectif des professeurs en sciences médicales qui ont lancé un appel dans ce sens il y a un peu plus d’une dizaine de jours. Pour le reste, nous ne sommes pas du ministère de l’Intérieur ni de celui du Commerce. Nous avons constaté un nombre sans cesse croissant d’atteints par ce virus avec des centaines de consultants par jour, des collègues qui étaient épuisés et des diagnostics de plus en plus pénibles à réaliser, et nous avons alerté. Nous aurions aimé le faire plus tôt mais ce n’était pas à nous de le faire. J’ai moi-même dit que le déconfinement a été mal organisé et qu’il était à l’origine de la recrudescence de la circulation virale. Nous avons donc jugé utile d’alerter la population. Mais quand vous voyez qu’une commission de fatwa a plus de poids qu’un comité scientifique, qu’un collectif de professeurs en médecine, que la capitale mondiale de ce rituel de l’Aïd est fermée aux croyants, que voulez-vous… !

La commission de la fatwa du ministère des Affaires religieuses a dit que la décision du maintien de l’Aïd-el-Adha a été prise en concertation et avec l’aval du comité scientifique Covid-19 justement. Par conséquent c’est en connaissance de cause mais aussi des risques encourus que la décision a été prise. Quel est votre avis ?

Le comité scientifique a émis un avis défavorable. À ma connaissance, les membres du comité n’ont pas émis d’avis favorable. Ils ont mis en garde quant aux dangers éventuels. En fait, il faut que les gens comprennent que ce n’est pas le rite qui est cher à tous qui pose problème. Si on avait un mouton qui arrive par la poste ou via Amazon, il n’y aurait eu aucun problème. Ce sont les regroupements des personnes, c’est la multiplicité des contacts humains lors de l’achat et du transport etc., qui posent problèmes. On aurait dit la même chose si on nous avait dit que, demain, il y aurait un match de football entre le MCA et l’USMA. Étant moi-même en phase avec le mouvement populaire du Hirak  mais j’avais dit en réunion qu’après la marche du 13 mars 2020 (la dernière du Hirak avant son interruption totale, Ndlr) qu’on aurait eu un pic important. Nous sommes des praticiens et pas des objecteurs de consciences. En tant qu’anciens experts de l’OMS, nous avons jugé nécessaire d’ajouter une pierre à l’édifice d’alerte vis-à-vis de nos concitoyens.

Maintenant que le maintien de l’Aïd-el-Adha est acté, préconisez-vous un confinement total durant les deux jours de la fête ?

Tout à fait. En fait, pour les gens qui ont une villa le problème ne se pose pas. Le problème est dans les regroupements dans les cités d’habitation, l’entraide sociale le jour de l’Aïd où tous les voisins se mettent ensemble pour fêter. Ce qui veut dire aussi c’est que les clusters sont familiaux. Ce sont des familles qui sont touchées maintenant et ça va s’aggraver. La contagiosité a augmenté. Certains écrits soumettent l’hypothèse d’une diminution de la virulence (du virus) mais un accroissement de la contagiosité. Ces deux conclusions même si elles sont provisoires sont la conséquence de la mutation virale.

À propos, comment qualifiez-vous la situation épidémique aujourd’hui ?  

Elle est inquiétante. Et les autorités de santé ne peuvent rien faire toutes seules. Ce sont des lanceurs d’alertes. Le ministère de l’Intérieur doit lui aussi agir. Les jeunes se regroupent dans les quartiers en portant le masque comme un collier. Le virus ne pénètre pas par le cou !

Il y a, selon vous, un problème d’application de la loi ?   

Oui. Puisqu’on dit que les mesures barrières sont obligatoires ! On arrête un automobiliste parce qu’il n’a pas mis le masque alors qu’il est seul dans sa voiture, au moment où à côté, à quelques mètres, 3 ou 4 personnes discutent en toute tranquillité avec des masques autour du cou. Et ça quand ils en ont ! Je dis que c’est un problème d’interdisciplinarité. Il faut que les structures du ministère de l’Intérieur fassent respecter la loi à savoir le strict respect des mesures barrières. Ce n’est pas aux médecins ou aux résidents de sortir dans la rue pour rédiger des PV aux contrevenants !

Un message à transmettre à la population, surtout sur l’importance de se protéger?

Il faut savoir que la situation est sérieuse. Et comme je le dis aux jeunes qui sont souvent asymptomatiques, le propre de cette épidémie c’est que sur 100 personnes 80 % ne savent même pas qu’ils sont malades. Sur les 20 % restants, il y en a 15 % qui ont des formes sévères mais qu’on arrive à sauver. Malheureusement, il y a 5 % qui décèdent. Alors, je dis respectez les mesures barrières. Les masques ne sont pas des colliers, le virus ne rentre pas par le cou, mais au travers de la bouche, le nez et les yeux. Évitez de vous toucher le visage si vous n’avez pas les mains propres. Ayez le réflexe de vous lavez les mains autant que possible. La solution hydroalcoolique peut être remplacée par le savon. Ne vous serez pas les mains.

Documents exclusifs. Le paiement mobile en Algérie : l’histoire secrète d’un sabotage qui explique aujourd’hui la crise des liquidités

30-07-2020

Derrière cette crise de liquidités qui martyrisent tous les Algériens depuis plusieurs jours avec des scènes humiliantes de bousculades devant les bureaux de Poste, nous retrouvons un véritable scandale qui a saboté le développement numérique de l’Algérie. En effet, fin 2015, l’opérateur de téléphonie mobile Mobilis a dépensé plus de 3 millions de dollars pour acquérir une solution monétique auprès de l’opérateur portugais SIBS, a découvert Algérie au cours de ses investigations. 

Cette solution permettait de gérer le fonctionnement du paiement mobile, m-paiement, qui permet aux abonnés d’un opérateur de téléphonie mobile faire des achats ou réaliser des transactions bancaires via leurs smartphones. Un domaine où l’Algérie accuse un énorme retard par rapport aux autres pays africains. Cette solution du portugais SIBS a été d’ores et déjà expérimentée par la banque publique algérienne la BNA. Celle-ci a testé avec succès cette solution monétique. Mobilis et la BNA ont envisagé ainsi de fusionner leurs efforts pour proposer aux abonnés algériens une forme de paiement qui peut être réalisé depuis n’importe quel endroit à partir du moment où l’on dispose du matériel et de l’application nécessaires, et bien sûr d’un accès à Internet.

Depuis 2016, la BNA et l’opérateur Mobilis ont demandé l’autorisation de la Banque centrale, à savoir la Banque d’Algérie, pour pouvoir commercialiser ce service. Malheureusement, des pressions politiques ont été exercées sur la Banque d’Algérie pour retarder et, finalement, saboter ce projet. Des pressions qui ont résulté de l’incroyable lobbying exercé par un certain… Noah Kouninef, l’un des frères Kouninef, la fratrie qui avait instrumentalisé sa proximité avec Saïd Bouteflika pour rafler de nombreux marchés onéreux.

Justement, Noah Kouninef voyait d’un très mauvais oeil ce projet de Mobilis et de la BNA parce qu’il menaçait tout bonnement son business avec sa  société Monetix, activant dans le domaine des technologies bancaires. Avec sa société, Noah Kouninef voulait imposer sa mainmise sur le paiement électronique. Et le m-paiement était, à ses yeux, un dangereux concurrent qui pourrait l’empêcher d’empocher des milliards de deniers des Algériens. D’ailleurs, dés l’arrivée de Houda Feraoun à la tête du secteur des Télécoms, le m-paiement est définitivement écarté au profit.. du paiement électronique. Pas étonnant de la part de cette ministre qui a été parrainée par les Kouninef pour entrer au gouvernement. 

L’opérateur Mobilis a dépensé donc plus de 3 millions de dollars pour acquérir une solution monétique auprès de l’opérateur portugais SIBS qui devait lui permettre de lancer officiellement le paiement mobile (m-paiement) en Algérie. Mais ce projet avait été finalement abandonné parce que le ministère dirigé à l’époque par Houda Feraoun voulait offrir la primauté au paiement électronique proposé par la société Monetix des frères Kouninef.

Nous avons obtenu, au cours de nos investigations, des documents exclusifs qui dévoilent et racontent les dessous de cet important projet ambitieux de Mobilis, un projet avorté dans des conditions troublantes comme nous l’avons expliqué dans nos précédentes investigations. Ces documents retracent le contenu d’un procès verbal de la réunion du conseil d’administration de Mobilis qui s’était tenu le 18/02/2013 pour étudier et valider officiellement le lancement du paiement mobile en Algérie. Comme le montrent nos documents, tous les administrateurs de Mobilis étaient présents à cette importante et stratégique réunion.

Par ailleurs, ces documents indiquent clairement que Mobilis avait déployé toute une stratégie commerciale et de marketing autour de la solution du m-paiement acquise auprès des portugais de SIBS pour la modique somme de 3 millions de dollars. Les documents en notre possession expliquent avec beaucoup de précision les dessous du plan échafaudé depuis 2013 par Mobilis et son partenaire Mobilis. Ce projet pouvait permettre à l’opérateur public d’engranger de nouveaux revenus et de contribuer de façon concrète au développement numérique du pays.

Malheureusement, en dépit des enjeux financiers et technologiques majeurs de ce projet, il fut abandonné et annulé sans aucune explication convaincante et fondée. Et depuis 2013, l’Algérie a été privée du paiement mobile qui s’est démocratisé depuis des années dans de nombreux pays africains leur permettant ainsi de lutter avec efficacité contre le marché informel et le sous-développement technologique. Des objectifs qui n’ont jamais été considérés comme une priorité par la ministre Houda Feraoun et ses proches collaborateurs affiliés à des oligarques sulfureux comme les Kouninef.

L’abandon du paiement mobile a permis aux puissants et richissimes frères Kouninef, qui croupissent à la prison d’El-Harrach depuis le 24 avril 2019, d’obtenir d’incroyables privilèges avec Algérie Poste, a-t-on appris au cours de nos investigations.  Grâce au lobbying exercé par ces frères auprès de leur alliée » Houda Feraoun, l’ex-ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, ces milliardaires choyés longtemps par Saïd Bouteflika et le système durant ces longues années ont contraint en 2018 Algérie Poste à abandonner l’utilisation de pas moins de 1100 distributeurs automatiques de billets (DAB) pour… privilégier l’achat de leur solution de paiement électronique qu’ils commercialisaient avec leur société Monetix.

Monetix avait introduit en Algérie une solution qui permettait de lancer le paiement électronique. Cette solution a été conçue par le russe BPC. Parrainée par Houda Feraoun, Algérie Poste a dépensé pas moins de 70 milliards de centimes pour se doter de cette plateforme qui devait permettre aux clients d’Algérie Poste de procéder à des paiements en ligne.

Or, pour les beaux yeux des Kouninef, Algérie Poste a abandonné presque définitivement l’installation des distributeurs automatiques des billets (DAB). Ces 1100 DAB gisent dans les entrepôts d’Algérie Poste à Birtouta, dans la banlieue d’Alger. Les dirigeants d’Algérie Poste ont préféré miser d’abord et avant-tout sur la plateforme commercialisée par Monetix des Kouninef. Malheureusement, chaque DAB a coûté environ 150 millions de centimes à Algérie Poste. Calculez donc les immenses pertes subies par Algérie Poste puisque ces DAB n’ont jamais été utilisés ou rentabilisés dans le seul but d’accorder des avantages onéreux et financiers aux célèbres Kouninef.

Ce “monopole” qui ne disait pas son nom et exercé par les frères Kouninef a finalement causé énormément de tort à l’Algérie puisque le paiement en ligne n’a pas été lancé à cause des déficiences du projet de Monetix. Face au retard du lancement du paiement en ligne, l’ex-ministre Houda Feroaoun s’est lancée dans une opération de propagande dont le seul objectif est de “politiser” les problèmes entourant le paiement électronique afin de justifier le blocage de son lancement en Algérie.

“Nous n’avons pas besoin d’un opérateur étranger et si le paiement électronique requiert d’attendre 10 ans, nous le ferons”. Ce n’est pas Djamel Ould-Abbès, l’ex-patron du FLN, qui a prononcé cette phrase. Ce n’est pas non plus un autre haut farfelu personnage politique habitué à “bombarder” les Algériens avec ses “théories du complot”. Non, il s’agit là de la plus jeune Ministre du gouvernement algérien en février 2018, à savoir Houda Imane Feraoun, qui était à l’époque ministre des TIC et de la Poste.

Notre jeune ministre s’inquiétait, en toute légitimité, pour la sécurité nationale et la protection des données personnelles des Algériens en prévision du lancement du service du paiement en ligne en Algérie. C’est une intention très noble. Mais ce modus operandi est entièrement dépassé et ne prend pas en compte les dernières novations des TIC dans le monde.

Et pour cause, il existe bel et bien des solutions technologiques qui peuvent garantir la sécurité nationale sans que cela prenne 10 ans de retard. Alors que le monde entier est d’ores et déjà habitué au paiement en ligne, l’Algérie se doit de se diriger vers ce nouveau mode de paiement et l’adopter comme l’ont fait de nombreux pays africains.

Le mobile money permet réellement de fédérer les différentes solutions de paiement mobile afin de permettre aux consommateurs de payer leurs biens et services, en ligne ou en physique. Le paiement mobile, permet, surtout d’utiliser un appareil mobile, comme un lecteur de carte pour smartphone, à la place des terminaux classiques. Il est également mis en place rapidement sans formalités administratives compliquées et ne nécessite pas un compte professionnel, comme il permet également d’éviter de se déplacer avec des sommes d’argent liquide trop importantes.

A l’instar des habitants d’Afrique sub-saharienne, les Algériens sont souvent non bancarisés et ont rarement accès aux moyens de paiement tels les cartes de crédit VISA ou MASTERCARD.

En Côté d’Ivoire, il existe, par exemple, trois opérateurs, MTN Money, Flooz et Orange Money, qui permettent aux commerçants de recevoir des paiements mobiles. Avec une bonne politique de soutien aux startups encourageant l’innovation, en Côte d’Ivoire, une solution locale a été inventée, appelée Cinetpay, pour permettre aux Ivoiriens de payer leurs biens quelle que soit leur solution de paiement mobile. Ils peuvent ainsi accéder à de nombreux services comme acheter des billets de toute sorte sur m-tick, payer leurs scolarité en ligne ou de soutien scolaire, demander un extrait d’acte de naissance digital…

D’autres solutions technologiques ou plateformes locales sont en vogue et on retrouve parmi cette explosion de services similaires Vitepay au Mali ou bien Paydunya au Sénégal. Le business model est simple : des frais de 1 à 5% sont prélevés sur les transactions des utilisateurs.

L’Algérie pouvait donc aisément s’inspirer de ces expériences africaines. Il suffit, d’abord, de se doter  d’un cadre législatif rigoureux comme l’a fait l’Afrique du Sud qui a légiféré en 2007, le Kenya en 2011, le Maroc tout récemment en 2016, sur le paiement mobile. Une réglementation claire permet de définir les conditions de sécurité optimale pour identifier les clients et lutter contre la fraude, le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme que craint fortement l’Etat algérien. Les solutions existaient et il suffisait uniquement de faire preuve d’une véritable volonté pour orienter notre pays vers le développement numérique. Malheureusement, aujourd’hui en juillet 2020, nous payons le prix fort de l’absence de cette volonté politique. Et pour cause, les algériens sont totalement privés d’une autre solution alternative de paiement et se retrouve toujours, en 2020, contraints de faire la queue pour retirer un peu de cash dans un bureau de Poste. Triste sous-développement.

Enquête exclusive. Rétrocommissions, Tchippa et malversations financières : le scandale qui ébranle la nouvelle aérogare de l’aéroport international d’Alger

30-07-2020

Le lancement des travaux du nouveau terminal de l’aéroport d’Alger a officiellement démarré le 30 octobre 2014. Il était prévu d’être réceptionné après 40 mois de travaux et accueillir de 10 millions de passagers supplémentaires par an. Finalement, la nouvelle aérogare de l’aéroport international d’Alger a été inaugurée officiellement le 29 avril 2020. 

Ce projet a été confié au groupe public chinois de BTP China State Construction Engineering Corporation (CSCEC) pour un budget exact de 383 902 783,50 Dollars, issus en partie par des ressources mobilisées par la SGSIA, a indiqué Tahar Allache à l’APS, et par « un prêt à taux bonifié accordé par le Fonds national d’investissement ». De l’argent public donc !

En avril 2016, la société Ultra Electronics, le spécialiste britannique et N°1 mondial des logiciels de gestion aéroportuaires fait une offre à la Société de Gestion des Services et Infrastructures Aéroportuaires (SGSIA) dans le cadre de l’extension de l’aéroport d’Alger.

La partie du projet qui intéresse la firme anglaise concerne la partie la plus sensible de l’aérogare : Le logiciel qui gère et orchestre l’aéroport en entier.

Que cela soit la procédure d’enregistrement des passagers, l’administration des accès, le contrôle des passages en zone sous douane, la gestion des arrivées, départs, suivi et contrôle des bagages, le parking avions, le ‘’refueling’’ des avions, le logiciel proposé est très sensible dans ce sens qu’il gère la quasi-totalité de l’activité de l’aéroport.

Trois sociétés étaient en compétition pour cet appel d’offres : SITA, une société internationale représentée à Alger alors qu’elle est en litige avec une autre entreprise publique : Algérie Télécom.

‘’La société SITA est déjà mêlée à plusieurs affaires de justice dans le monde et en Algérie pour évasion fiscale. Le fait d’être établie dans notre pays en Coopérative alors qu’elle signe des contrats commerciaux est illégal’’ Nous informe une source au sein de l’opérateur de télécom algérien.

L’autre société ayant soumissionné à l’appel d’offres de la SGSIA est la société RESA, elle emploierait à peine 15 salariés et donc serait, à ce titre, incapable d’assurer un projet de la taille de celui de l’Aéroport d’Alger.

Ultra Electronics, leader mondial avec plus de 70% de parts de marchés, administre les plus grands aéroports de monde avec son logiciel Ultra : USA, Dubaï, Doha, Amérique latine, Frankfurt, Heathrow, l’Europe en majorité, soit les hubs les plus importants au monde.

Selon les termes du Contrat Master, dont nous détenons une copie, l’entreprise chinoise CSCEC gérée par son DG Mr Luo FUCHAO, présente au client (SGSIA) les offres, qu’elle a préalablement choisi.

15 % de commissions ! 

La SGSIA, dont le premier responsable est Tahar ALLACHE, ainsi que son chef de projet Lamine KHIDER, procède exclusivement à l’étude et l’évaluation technique des offres, le côté financier revient aux seuls chinois car le marché leur a été octroyé, de même qu’ils ont été totalement payés par le client.

Ainsi, pour le logiciel dont il est question, le budget arrêté et payé par l’Algérie à CSCEC est l’équivalent de 7,1 Millions d’Euros.

A cette étape de l’évaluation des offres, la SGSIA envoie un ‘’émissaire’’ du nom de Fodhil KERKACHE, un algérien résidant à Alicante en Espagne.

Fodhil, nous dit-on est un très proche ami de Tahar ALLACHE, le PDG de la SGSIA, une amitié qui remonterait à l’année 2007, dans le cadre des contrats qu’aurait obtenu Nedjma à l’aéroport international d’Alger ou Mr KERKACHE était responsable commercial de l’opérateur de téléphonie mobile.

Cet intermédiaire demande alors de signer un contrat d’agent avec la société Ultra Electronics en prenant soin d’attribuer cette exigence au PDG de la SGSIA, qu’il prend soin de nommer par ses initiales T.A. dans un mail dont nous détenons une copie.

Il indique même dans ce mail qu’il est exigé 30 % de commissions à la signature pour faire basculer la commande à la société anglaise, puis 15% en fonction des paiements ultérieurs.

La société anglaise est ainsi contrainte d’accepter de discuter avec Mr KERKACHE, sous peine de perdre le marché, toutefois elle demande d’officialiser la relation commerciale de manière légale à travers un contrat et des factures.

La suite ne s’est pas faite attendre, à peine un contrat de représentation signé, toutes les portes du projet se sont ouvertes, que cela soit du côté de la SGSIA ou de CSCEC !

Quelques jours après soit le 09 Juin 2016, la SGSIA notifie son choix dans un courrier référencé 1020/DPAO/2016, de manière officielle donc, qui s’est porté bien évidemment sur la compagnie britannique.

La compagnie anglaise avait consenti et s’était engagée par courrier et Emails, dont nous détenons une copie, à équiper l’actuel aéroport d’Alger avec le même logiciel, en mesure d’accompagnement, c’est-à-dire à titre gracieux, tout en procédant à une baisse du montant de l’offre qui s’est établi à 4,5 Millions d’Euros.

L’Ambassadeur du Royaume Uni, avisé par le succès de l’entreprise britannique, a laissé transparaitre sa satisfaction et l’a signifié dans un mail à la société Ultra Electronics.

Conforté par sa nouvelle position et renforcé par le contrat de représentation, Fodhil KERKACHE aurait même demandé une somme astronomique en cash à la première responsable de la société anglaise, autre exigence du PDG de la SGSIA lui aurait-il affirmé.

Après un refus poli, les responsables de l’entreprise ultra Electronics notent tout de même que KERKACHE devenait très nuisible à l’évolution de ce dossier techniquement élevé.

Il exigeait cette fois-ci d’assurer le support technique, à travers une modeste entreprise : la société MEGA COOLING, et ce pour un logiciel qui gère une structure aussi névralgique que celle de l’aéroport d’Alger !

Il s’agissait pour lui, en tant qu’intermédiaire, et pour ses contacts au sein de la SGSIA, de s’accaparer du budget de maintenance estimé à 1.450.000 Euros/an…

Le fameux T.A. 

Madame Jenny LAWTON, La première responsable d’Ultra Electronics, décide alors de limiter le pouvoir de KERKACHE à son seul rôle ‘’d’apporteur d’affaire’’ avec comme seule rémunération une commission qu’il avait déclaré être l’exigence de sa source interne à la SGSIA, le fameux : T.A.

Dans la foulée, la société CONDOR est choisie, au vu de son organisation, comme partenaire local aux fins d’assurer, après formation de ses ingénieurs, la maintenance et service après-vente de la suite logicielle de la compagnie britannique.

KERKACHE indique la décision à son ami ALLACHE, en moins d’une semaine, le projet Ultra est bloqué illégalement car sans décision de la commission des marchés.

Plus personne à la CSCEC ne répond au téléphone et la SGSIA ferme toute les portes aux demandes d’explications des britanniques…

Alerté, l’ambassadeur du Royaume- Uni en Algérie a saisi le ministre des transports Mr ZAALANE.

Ce dernier convoque Tahar ALLACHE qui pour se défendre dit ‘’Condor fait des téléviseurs, ils ne sont pas habilités à fournir le logiciel‘’…

Bien évidemment, il n’avait jamais été question que Condor fournisse de logiciel, mais le support technique d’un logiciel.

La CSCEC et le SGSIA ont sans respect des procédures légales sélectionnés le marché à la société SITA pour un montant de 2,5 millions d’Euros.

Simplement parce que quelques personnes avaient décidé de se partager une commission de plus de 500.000 Euros sur un marché public et s’assurer une rente équivalente à 1,45Millions d’Euros par an pour la maintenance !

Pire que cela, sachant que d’une part le budget alloué à ce logiciel, payé par le trésor public, représente la somme de 7,1 millions d’Euros et que d’autre part le fournisseur allait le facturer à 4,5 Millions d’Euros pour Ultra Electronics (2 Millions pour SITA après l’éviction des britanniques), ou va la différence de 2,6 millions d’euros ?

Pure marge que CSCEC transfèrera en terre chinoise, ou encore une nouvelle part de commissions qui iraient dans des comptes en banque en Chine appartenant à des personnes intéressées ?

Nous avons contacté Lamine KHIDER, le Directeur du projet de l’extension de l’aéroport d’Alger, il a refusé malgré notre insistance, à répondre à nos questions.

Gageons que les services de sécurité, s’ils devaient enquêter sur cette affaire d’où émanent des soupçons de corruption, saisiront l’Ambassade de Chine à Alger et agiraient à travers des commissions rogatoires internationales pour faire la lumière sur les flux d’argent de CSCEC.

Il est surprenant que le Ministre des Transports Mr ZAALANE, n’ait pas pris de décision dans cette surprenante affaire, alors qu’il a été sollicité, comme nous le prouve les nombreux documents, par les services diplomatiques de l’Ambassade Britannique et par l’entreprise lésée…

Comment espérons nous attirer les entreprises étrangères pour développer notre pays si des comportements aussi scandaleux perdurent ?

Rappelons enfin qu’en 2005 déjà, le chef du gouvernement, Ahmed OUYAHIA avait interdit CSCEC de soumission aux marchés publics.

L’entreprise CSCEC, qui a obtenu de nombreux marchés en Algérie a été accusée par la Banque Mondiale d’encourager la corruption dans des marchés publics (versement de pots de vin, corruption de fonctionnaires etc.). Elle avait été blacklistée des entreprises non-éligibles, pour cause de fraude et corruption, du 12 janvier 2009 au 11 janvier 2015.  Dans le deuxième épisode de notre enquête, nous publierons de nouvelles révélations sur les dessous de la gestion très opaque du chantier de la nouvelle aérogare internationale de l’aéroport d’Alger.

 

Khenchela : des jeunes convoqués pour des publications anti-5e mandat

30-07-2020

Le procureur de la république près le tribunal d’Ouled Rechache a convoqué, dimanche dernier, un groupe de jeunes pour des publications liées au cinquième mandat du président déchu Abdelaziz Bouteflika.

Selon le quotidien « Liberté » qui a rapporté l’information, cinq (5) jeunes natifs de la commune d’Ouled Rechache située à quelques 30 km à l’est de la ville de Khenchela, ont été convoqués par le procureur de la République du tribunal de la même ville, pour avoir partagé des posts opposés au cinquième mandat de Bouteflika.

Le procès de madame Maya, prétendue fille de Bouteflika, programmé - Algerie360

30-07-2020

Le tribunal de Chéraga a programmé le dossier de la villa 143 à la résidence d’Etat Sahel, à Moretti pour le 5 août prochain, deux anciens ministres et l’ex-responsable de la DGSN comparaîtront avec la prétendue fille cachée de Abdelaziz Bouteflika «Madame Maya», ou «Lemaâlma» (La cheffe), comme aimaient bien la surnommer ses proches, il s’agit de lever le voile sur l’identité de toute cette kyrielle de personnalités et d’hommes d’affaires qui faisaient la chaîne à la villa 143 à la résidence à Moretti.

Après avoir défrayé la chronique pendant plusieurs mois, la femme qui se présentait comme la fille de l’ex-Président algérien Abdelaziz Bouteflika comparaîtra devant le tribunal de Cheraga le 5 aout prochain, «Madame Maya» bénéficiait d’une escorte policière que l’enquête prouvera plus tard que leur mission découlait d’un ordre de l’ancien patron de la DGSN Abdelaghani Hamel, Maya avait ses entrées au plus haut niveau de la présidence de la République». Elle disposait également d’une maison «à la résidence d’État de Moretti» qui servait de «lieu de rencontre et d’affaires pour de nombreux responsables de l’État selon le quotidien  » Le Soir d’Algérie ».

L’ancien patron de la DGSN Abdelaghani Hamel est également soupçonné d’avoir chargé Mme Maya de cacher d’importantes sommes d’argent chez elle, des liquidités qu’il mettait de côté en cas d’urgence, à noter que lors de la perquisition menée au domicile de «Madame Maya», les services de sécurité ont mis la main sur une somme importante d’argent: 120 millions de dinars (environ 910.000 euros), 270.000 euros et 30.000 dollars. Ceci s’ajoute aux 17 kilogrammes de bijoux en or et aux faux passeports, le tout caché dans un mur, une partie de cet argent lui sert à lancer des affaires. Elle sollicite deux terrains, l’un à Chlef et l’autre à Oran.

Des enquêtes judiciaires impliquant deux anciens ministres Mohamed Ghazi, ex-ministre du Travail, et Abdelghani Zaâlane, ex-ministre des Travaux publics, en plus de Abdelghani Hamel et onze personnes sont poursuivis pour «violation de la réglementation et du règlement relatifs au change et au mouvement des capitaux de et vers l’étranger», «abus de fonction», «obtention et octroi d’indus avantages» et «trafic d’influence», tandis que la présumé Maya et ses deux filles sont arrêtées et poursuivies pour «blanchiment d’argent dans le cadre d’une association criminelle organisée», «complicité dans l’abus de fonction», «violation de la réglementation des changes et des mouvements de capitaux de et vers l’étranger», «demande et acceptation d’indus avantages en recourant à un agent public» et «complicité dans l’octroi d’indus avantages».

Pour rappel, Mme Maya et ses deux filles ont déjà été jugées et condamnées à dix-huit mois de prison pour détention de faux passeports, le verdict dans les autres affaires dossiers sera rendu le 5 août au tribunal de Chéraga.

Manque de liquidités, dévaluation du dinar… les explications de l’expert financier Souhil Meddah

30-07-2020

La crise sanitaire due au coronavirus est venue s’agréger à la crise économique et financière que traverse le pays depuis mi-juin 2020, date à laquelle les prix du pétrole ont connu une dégringolade sur les marchés internationaux.

La crise sanitaire induite par la propagation de la Covid-19 a fortement impacté la disponibilité des liquidités qu’on a pu observer ces derniers jours au niveau des guichets d’Algérie Poste. Le dinar n’est pas en reste. Il est, lui aussi, impacté par la crise, puisqu’il continue de dégringoler face aux principales devises comme le dollar ou l’euro.

Dans cet entretien, l’expert financier et directeur général du cabinet RMG Consulting, Souhil Meddah, nous livre son éclairage sur la situation que traverse le pays.

Algérie-Eco: Quelles sont les causes et les conséquences du manque de liquidités ?

M. Souhil Meddah : Il est nécessaire de revenir sur la genèse des événements depuis le début de la crise sanitaire qui, au début avait connu une phase de panique et d’inquiétude, qui a fait que les différents agents économiques dont les opérateurs se sont limites à faire des transactions par cash dans un cadre très restreint. Mais aussi le fait que les épargnants fidèles aux dépôts chez les institutions financières se sont abstenus de faire leur dépôt par peur d’avoir l’obligation de recourir une autre fois au retrait de leurs avoirs sur les comptes d’épargne ou de dépôt.

A ce titre, il faut aussi rappeler que dans les agrégats financiers, il existe trois types de masses monétaires dont la M1 et la M2 qui sont étroitement liées par les variations de leurs interactions et leurs volumes. Et dans le cas qui se pose actuellement, les effets de ce manque de liquidités a été provoqué par une déstabilisation des volumes sur ces interactions. Cela est dû principalement à trois points. Le premier étant que les opérateurs économiques dans leur ensemble ont commencé à limiter leur dépôt d’une part et aussi du fait que quelques créneaux d’activité connus pour leur capacité de recycler des valeurs fiduciaires en valeurs scripturales importantes, notamment ceux des services sont depuis plusieurs mois à l’arrêt. Le deuxième étant que certaines niches de dépenses ont commencé à s’imposer sur la sphère économique nationale, du fait que la politique social garantit des soutiens financiers a certaines parties, même aucune contrepartie factuelle. Le troisième était dans le basculement systématique et massif du comportement des titulaires de comptes et des revenus, en optant pour des retraits directs, pensant qu’ils anticiperaient une crise financière qui allait venir d’ailleurs.

D’autre part, il a été souvent entendu avec les organismes financiers, que les autres moyens devaient attirer les usagers et les utilisateurs dans la perspective de limiter l’usage des valeurs fiduciaires, ce qui a pris trop de temps contre moins d’effets, avec notamment un secteur marchand qui exige toujours le paiement cash dans ses transactions.

Parmi les conséquences directes, après les scènes de paniques observées ces derniers jours, il faut également s’attendre à un autre mouvement de prudence de la part des usagers sur le mouvement des comptes, jusqu’à ce que la situation se stabilise avant la rentrée sociale.

D’autre part, il existe d’autres conséquences indirectes, qui ne seront pas visibles mais relativement ressenties par diverses parties. Il s’agit donc de l’arrêt des ressources fiduciaires en monnaie, qui bloquera temporairement une partie de la machine de production en cas de reprise, ce qui va marginalement créer une situation de déflation partielle dans quelques secteurs.

Pour vérifier cette hypothèse, on peut toujours faire référence à l’inflation sous-jacente, qui exclut naturellement les produits volatiles et les produits subventionnés, sachant que dans notre modèle social, le volume des subventions est structurellement très important.

Comment peut-on l’expliquer la dévaluation du dinar face à l’euro ?

Les causes de cette dévaluation peuvent se résumer en trois points. Le premier touche directement le stock en monnaie étrangère sur les réserves de change, qui garantit le contrebalance d’une masse monétaire nationale par rapport à son potentiel d’offrir ou de demander du dinar.

Le deuxième concerne les ressources financières qui doivent impérativement se stabiliser dans un niveau capable de produire une fiscalité pétrolière importante. D’autre part, le financement non conventionnel n’a pas donné les mêmes effets que ceux escomptes, car plus l’activité se rétrécit, plus les masses monétaires créées se trouvent dans une position improductive et donc amortissable et déracinable sans fournir de valeur ajoutée sur l’espace économique national.

Le troisième point concerne, l’écart constate entre le rapport Euro/Dollar, ajustable en fonction du mouvement du prix du baril, contre un dinar qui se trouve avec le temps incapable d’adopter et d’assurer la même logique ou la même tendance.

Le taux de change officiel va-t-il rattraper celui du marché noir ?

Si le taux officiel continue de subir un effet de glissement surtout en cette période de l’année (période d’été), il se rapprochera du taux du marché informel, car d’une part, le marché officiel est le seul qui assure toujours ses missions, il contribuera pleinement aux transactions du et envers les autres économies, et aussi pourra soutenir la politique monétaire du pays, alors que le marché informel de la devise fonctionne actuellement au ralenti.

En d’autres termes, le marché monétaire officiel est actuellement en train de s’ajuster vis-à-vis des agrégats économiques réels constatés à ce jour. La parité doit être consolidée entre les deux marches. Elle ne doit ni trop baisser pour doper une demande exagérée, ni trop augmenter pour bloquer une demande que le pouvoir d’achat ne pourra pas soutenir.