Date de publication: 12/07/2020 | Auteur(s): Administrator | Tags: Divers | Visites: 22

Gestion du Covid-19 en Algérie : le Pr Benbouzid pointe les dysfonctionnementsPar Sonia Lyes 12 Juil. 2020 à 15:01Le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, a avoué ce dimanche l’échec de la stratégie des autorités dans le déploiement d’un nombre de lits suffisant permettant de faire face à la deuxième vague de la pandémie de coronavirus Covid-19 frappant l’Algérie ces derniers jours.« Le constat que j’ai fait, c’est qu’on n’a pas déployé dans les établissements le nombre de lits suffisants. Vous avez un établissement qui a 600 lits par exemple et il en laisse uniquement 160 », a indiqué M. Benbouzid dans un entretien accordé ce dimanche à la radio étatique francophone.« Alors j’ai posé des questions : pourquoi pour tant de lits dans votre établissement vous n’en déployez qu’un petit nombre et vous dites que c’est saturé à 100% ? Je vous assure avec la plus grande fermeté, j’ai donné 48 heures. Nous étions vendredi matin. Je leur ai dit je veux avoir dimanche le tableau. Je reprends tous les établissements. Je reprends tous les lits qui ont été mis Covid et je verrai si vous avez effectivement mis les lits Covid », a mis en garde le ministre.« Nous ne voulons pas qu’il y ait un seul citoyen algérien qui s’adresse à l’hôpital et qu’on lui dise qu’il n’y a pas de place. C’est inadmissible », a affirmé le Pr Benbouzid.« La situation est ce qu’elle est. Elle est alarmante, c’est clair. Pour moins que ça, on s’alarme. Un citoyen est décédé, on s’alarme. Quelques cas, on s’alarme. S’alarmer, c’est s’armer », a déclaré le ministre de la Santé en commentant la situation actuelle dans le pays.« Maintenant, il y a un rebond. Une recrudescence. Une deuxième vague. Peu importe l’appellation, c’est que les chiffres repartent à la hausse. Ça nous interpelle de nouveau pour prendre encore des mesures et être encore plus vigilant », a indiqué M. Benbouzid, ajoutant que « les chiffres sont les chiffres ».« Notre système de santé est ce qu’il est. Il n’est pas totalement défaillant. Il n’est pas à comparer à celui des pays développés, sinon on comparerait notre économie, nos hôtels, etc. à celles des autres pays », a-t-il estimé en outre.Abderrahmane Benbouzid : il est « inadmissible et insoutenable » que des personnes malades du coronavirus soient renvoyées des services de soins12-07-2020S’exprimant, dimanche, à l’émission L’Invité de la rédaction de la chaîne 3 de la Radio Algérienne, le professeur Abderrahmane Benbouzid parle d’une situation alarmante refusant, toutefois, tout alarmiste. « S’alarmer, dit-il, c’est s’armer, c’est prendre de nouvelles dispositions pour maîtriser la situation ».Il constate qu’en raison d’une « exacerbation » de la pandémie constatée dans « plusieurs wilayas », les chiffres des personnes contaminées sont en train de repartir à la hausse, ce qui, ajoute-t-il, incite à renforcer les moyens de lutte, à faire preuve de plus de vigilance, mais surtout de ne céder « ni à la psychose ni à la panique ».Face à l’évolution du virus, et tout en reconnaissant certains « manques », le ministre assure que la Pharmacie centrale des hôpitaux fait en sorte de doter l’ensemble des établissements de santé du pays des moyens propres à y faire face.Jugeant, par ailleurs, « inadmissible et insoutenable » que des malades affectés par le virus qui s’étaient adressé à des structures de santé pour y être soigné, notamment à M’Sila, Sétif, Constantine et Sidi Aissa, aient été renvoyés chez eux, celui-ci pointe du doigt des gestionnaires n’ayant pas cru utile d’augmenter le nombre de lits pour les recevoir. « Des sanctions, indique-t-il, sont tombées et d’autres devraient suivre ».Le professeur Benbouzid constate, ainsi, que le nombre de lits pour recevoir l’ensemble des personnes frappées par le virus n’ont pas été déployé en quantité suffisante. Il explique, par exemple, qu’un hôpital disposant de 600 lits n’en ait mobilisé qu’entre 120 à 160. La question, déclare-t-il, est de savoir pourquoi certains chefs d’établissements ont parlé de « saturation ».« J’ai, prévient-il, donné 48 heures à ces derniers pour que, ce dimanche, le problème ait été solutionné. « Je ne veux plus, ajoute-t-il, qu’un seul citoyen s’adressant à un hôpital s’entendre dire qu’il n’y a pas de place pour le recevoir et le soigner « .De l’éventualité d’une réintroduction de mesures de confinement imposé par un regain de la pandémie, le ministre de la Santé répond qu’elle n’est pas à écarter, ajoutant, toutefois, qu’une telle mesure ne doit pas être généralisée, sachant qu’il existe des wilayas ou le nombre de personnes affectées est minime, voire, inexistant.https://www.algerie-eco.com/wp-content/uploads/2017/07/logo-ae.jpgAcheuk Youcef Chawki : « Le déficit de la CNR s’élève cette année à 680 milliards DA »12-07-2020Le déficit de la Caisse nationale des Retraites (CNR) s’élève cette année à 680 milliards de dinars, a affirmé le dimanche 12 juillet 2020, M. Acheuk Youcef Chawki, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, lors de son passage à l’émission LSA-direct du quotidien Le Soir d’Algérie.Le ministre a souligné que ce déficit va forcément en augmentant, en raison de la transition démographique, d’où la nécessité de trouver des ressources, notamment la lutte contre l’évasion parafiscale.M. Acheuk Youcef Chawki a indiqué que la pandémie du coronavirus a montré que les travailleurs sans couverture sociale, ainsi que ceux qui travaillent dans l’informel se trouvent dans une grande précarité. Pour faire face à ce problème, « nous sommes en train d’élargir la base cotisante, pour que le nombre des cotisants soit plus important », a-t-il soutenu.Pour lutter contre cette fraude fiscale et parafiscale, le ministre a annoncé la mise en place de certains mécanismes contre la fraude dans les dépenses, notamment l’utilisation abusive de la carte Chifa, expliquant que 87% des dépenses portent sur le médicament. Dans le cadre de la lutte contre la fraude, le ministre a annoncé la mise en place de la vignette Data Matrix pour assurer la traçabilité du médicament.Évoquant les cliniques privées, le ministre a indiqué que la Sécurité sociale a signé des conventions pour faire en sorte que le secteur public puisse prendre en charge les malades, en rappelant que les premières conventions signées remontent aux années 1990 et qu’elles concernaient essentiellement l’hémodialyse. « Aujourd’hui, nous avons 14.000 malades qui sont directement pris en charge par la Sécurité sociale, nonobstant le forfait hospitalier qui est versé à la santé », a annoncé le ministre.« Au mois de mai dernier, nous avons signé une convention avec les cliniques privées de maternité et nous sommes déjà à près de 3.000 femmes parturientes qui sont prises en charge au niveau des cliniques privées », a affirmé le ministre qui s’en félicite, vu que « le secteur public est totalement débordé ».Interrogé sur la recrudescence des cas de contamination par le coronavirus, M. Acheuk Youcef Chawki explique que ce rebond d’infection est dû à l’indiscipline des citoyens qui continuent à « déambuler et à vivre dans une promiscuité inadmissible ».